BIXENTE LIZARAZU, vous annoncez votre retraite quelques jours seulement après Zidane, pourquoi maintenant ?
B. L. : Je ne l'ai pas fait exprès de l'annoncer après 'Ziz'. C'était décidé depuis un moment. Pourquoi maintenant ? Parce que j'avais envie de m'arrêter au plus haut niveau. J'avais envie de m'arrêter au Bayern Munich et envie que les dirigeants et les supporters soient au courant. e 13 mai, ce sera donc mon dernier match avec le Bayern, ce sera des adieux à ce club qui m'a beaucoup donné. C'est une façon élégante de leur dire merci.
C'est votre corps qui vous a dit stop ?
B. L. : C'est un choix à un moment donné, un choix de vie. Prendre une décision comme ça, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile, parce qu'il y a plein de choses qui se mélangent dans la tête. Des choses qui peuvent être liées au physique. C'est vrai que cette année, j'ai eu des problèmes récurrents au mollet, mais bon, je suis dans un très bon état physique encore. Mais c'est la volonté de changer de vie. Cela fait 18 ans que je fais ce métier. J'arrête certes le football, mais jusqu'au dernier souffle, je continuerai à faire du sport, parce que c'est en moi, c'est ma passion et je ne peux pas m'en passer.
Que ressentez-vous en annonçant cela ?
B. L. : Je me retire du football fier de ce que j'ai pu accomplir puisque j'ai eu une très très belle carrière. J'ai eu la chance de gagner tous les titres que l'on peut gagner dans ce métier. J'ai fait de très belles rencontres. Je me sens en même temps un petit peu tendu par cette décision, mais aussi apaisé, et cela fait partie des choses de la vie.
Le Bayern a-t-il essayé de vous garder un peu ?
B. L. : Il a été question d'une année de prolongation supplémentaire, mais je voulais aussi avoir le choix de prendre cette décision-là et cela a été le cas pour moi.
Vous avez ressenti de la lassitude ?
B. L. : La lassitude, on la ressent, et on passe son temps à la combattre, c'est normal après 18 années. Et c'est évident que dès qu'on passe la trentaine, on est obligé de combattre certaines choses, c'est une lutte incessante. On ne peut pas avoir la même fraîcheur mentale qu'à 20 ans. Cette année a été très enrichissante puisqu'elle m'a permis d'apprécier encore plus tout ce que j'adore dans le football: l'entraînement, le match... et de détester encore plus tout ce que je n'aime pas: les mises au vert, cette discipline lourde parfois, surtout quand on est indépendant comme je le suis.
Vous vous êtes appelés avec Zidane depuis son annonce ?
B. L. : Oui. Je l'ai appelé quand il a pris sa décision parce que je ne savais pas du tout qu'il allait la prendre à ce moment-là. C'est vrai que c'est un clin d'oeil sympa. On avait une grande complicité sur le terrain, une grande complicité dans la vie. Il se trouve que l'on arrête notre carrière au même moment.