CSC au rendez-vous
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La formation CSC s'est montrée la plus rapide lors de la 5e étape du Giro 2006, un contre-la-montre par équipes de 35 kilomètres entre Piacenza et Crémone. Ivan Basso se replace ainsi en excellente position au général. Mais c'est l'Ukrainien Serhiy Honchar (T-Mobile) qui endosse le maillot rose.
Une petite revanche. L'été dernier, l'équipe CSC avait vu la victoire lui filer sous le nez pour deux secondes sur le chrono par équipes du Tour de France, au profit des Discovery Channel de Lance Armstrong. Pire, la chute de David Zabriskie avait également fait perdre le maillot jaune à la troupe de Bjarne Riis. 10 mois plus tard, la formation danoise a cette fois raflé la mise dans cet exercice si particulier et toujours périlleux, dans le cadre du Giro cette fois. Mais il s'en est fallu de peu. De presque rien, en fait.
Sans l'erreur de Matthias Kessler, le CSC aurait encore dû se contenter de la place de dauphin. A quelques encablures de la ligne d'arrivée, le coureur allemand de l'équipe T-Mobile perdait le contact avec ses quatre équipiers. Or le temps sur la ligne d'arrivée est pris non pas sur le premier coureur, mais bien sur le cinquième. Résultat, une seconde de retard pour la Magenta et une aubaine pour CSC. En tête à tous les pointages intermédiaires, la bande à Ivan Basso n'a toutefois pas volé sa victoire.
Basso efface l'ardoise
L'Italien apparait en tout cas comme le principal bénéficiaire du rectiligne tracé de 35 kilomètres entre Piacenza et Crémone, qui a provoqué des écarts un peu plus importants que prévu. Certes, personne n'a gagné le Giro jeudi, et personne ne l'a définitivement perdu non plus. N'empêche, Basso dormira un peu mieux que d'autres la nuit prochaine. Il a en effet repris du temps à tous ses rivaux pour la victoire finale, effaçant notamment l'ardoise de 23 secondes du prologue par rapport à Paolo Savoldelli.
Le tenant du titre a concédé 39 secondes à son adversaire en compagnie de l'équipe Discovery Channel, dont on attendait un peu mieux même si elle n'est pas passée au travers, comme en témoigne sa troisième place. Mais le soutien de Lance Armstrong, présent dans la voiture de course du directeur sportif Sean Yates, n'a donc pas suffi. Neuf petites secondes séparent désormais Basso et Savoldelli au classement général, à l'avantage du premier. Autant dire rien du tout avant les monstrueuses échéances qui attend le peloton d'ici Milan. Dans deux semaines, les poignées de secondes ne pèseront peut-être plus très lourd.
En attendant, les deux ténors, qui se suivent au général (4e et 5e), ont mis une certaine distance entre eux et le reste de la concurrence. Si Danilo Di Luca a limité les pertes, l'équipe Liquigas s'étant octroyée une convaincante 4e place, à 42 secondes des vainqueurs, ce qui place le lauréat du Pro tour 2005 dans le sillage de Basso et Savoldelli, d'autres sont beaucoup plus mal lotis. C'est le cas des deux meilleurs ennemis du cyclisme italien, Damiano Cunego (Lampre) et Gilberto Simoni (Saunier Duval), qui ont lâché respectivement 1'04" et 1'26" sur Basso. Du temps qu'il faudra bien reprendre quelques part...
Honchar, huit ans après
Dans cette fratricide bataille transalpine, il faudra peut-être compter sur Serhiy Honchar, le plus Italien des Ukrainiens, tant il connait le Giro comme sa poche. Le rouleur de l'Est a profité de l'excellente performance de l'équipe T-Mobile pour endosser le maillot rose, au détriment de Stefan Schumacher, qui rentre donc rapidement dans le rang, après 48 heures de règne. Honchar recueille également les fruits de son bon prologue, puisqu'il avait pris la 5e place samedi à Seraing. Deuxième à Milan en 2004, il avait déjà goûté au maillot rose en 1998.
Sa prise de pouvoir, qui pourrait bien durer quelque temps, offre une bien jolie consolation à la Magenta. Battue pour l'étape, elle chaparde la tête du général à la CSC, Honchar devançant Jens Voigt de six secondes. Autre motif de satisfaction, Jan Ullrich a tenu le rythme jusqu'au bout, finissant parmi les cinq meilleurs de son équipe. Une bonne référence pour le champion de Rostock. A saluer également, l'excellente cinquième place de la formation Française des Jeux, à une minute tout rond de la CSC.
Basso: "Bon pour le moral"
De tous les candidats à la victoire finale, Ivan Basso est aujourd'hui le mieux placé après le contre-la-montre par équipes, remportée de justesse par sa formation, CSC. S'il sait que le vrai combat n'a pas encore commencé, le Lombard n'est pas fâché d'avoir pris du temps à ses rivaux.
Ivan Basso (ITA/CSC)
"Bien sûr, le Giro ne va pas se jouer dans cette étape. Mais, c'est bon, très bon pour le moral de gagner même si j'étais confiant dans l'équipe. Tous mes compagnons ont fait beaucoup d'efforts pour être prêts au départ du Giro. Aujourd'hui, nous avons perdu un peu de temps dans le final. Mais la stratégie de l'équipe, c'était de partir très vite et de tenir. L'an dernier, nous avons perdu dans le Tour pour deux secondes."
Danilo Di Luca (ITA/Liquigas)
"C'est un bon signal pour l'équipe. Le travail a payé, chacun a très bien roulé. Nous nous étions fixés une moyenne de l'ordre de 56 km/h. Pari tenu. Pour ma part, je me sens de mieux en mieux au fil des jours."
Serhiy Honchar (UKR/T-Mobile)
"Le podium du Giro ? Je ne veux pas faire de pronostic. Nous sommes venus ici pour préparer le Tour de France avec Jan (Ullrich). Aujourd'hui, lui et Rogers ont pris des relais très longs. Ils m'ont même fait mal. J'ai fait les 5 derniers kilomètres en apnée."
Michael Rogers (AUS/T-Mobile)
"On était près, tout près, de la victoire. C'est dommage. Honchar a fait un gros travail dans l'équipe. C'est bien qu'il récupère le maillot rose."
Paolo Savoldelli (ITA/Discovery Channel)
"Nous avons perdu du temps au départ, nous n'avons pas réussi à le récupérer par la suite. Mais je suis satisfait de lé'quipe. je savais que le Giro n'allait pas se jouer dans cette étape. D'expérience, je safais que c'est seulement à la fin d'un grand tour que l'on peut dire qui a gagné. J'ai vu des coureurs entamer très bien le Giro et ne pas terminer sur le podium. 39 secondes ? C'est beaucoup et peu à la fois. C'est la dernière semaine qui décidera."
Martial Gayant (directeur sportif Française des Jeux)
"On s'est dit qu'il y avait un coup à jouer après notre bon résultat d'ensemble du prologue. C'est de bon augure pour l'équipe, pour les jeunes surtout. Mickaël (Delage), Arnaud (Gérard) et Cyrille (Monnerais) n'avaient encore jamais couru un chrono par équipes dans un grand tour. Ils ont fait à sept l'essentiel du parcours car on a perdu vite deux coureurs. Carlos (Da Cruz) n'a pas été dans l'allure d'entrée puis Gustav (Larsson) a crevé après 15 kilomètres. La distance était trop courte pour qu'on l'attende. Ils ont fait un beau truc."
