A 27 ans, la carrière de Pascal Chimbonda est en train de prendre une nouvelle tournure. Alors que l'on attendait Anthony Réveillère ou Jonathan Zebina, cet arrière latéral de métier, capable d'évoluer aussi bien à droite qu'à gauche, s'est fait une place dans la liste des 23 à la surprise du grand public. "Je suis sur un nuage pour le moment. J'attendais la liste avec impatience. Le sélectionneur a toujours dit que la porte était ouverte. C'est la récompense de tout un travail," s'est ainsi réjoui le joueur de Wigan, appelé dès samedi soir par le sélectionneur. "Je pense à toute ma famille, tous mes amis. Tous ceux qui m'ont soutenu pendant longtemps".
Peu connu, le natif des Abymes en Guadeloupe a pourtant connu l'année la plus faste de sa carrière après une période troublée à Bastia. Il y a tout juste un an, Chimbonda quittait en effet la Corse après une fin de saison cauchemardesque. Pourtant, au sein d'une équipe qui a longtemps lutté en milieu de tableau, il était apparu comme l'une des révélations de l'année en Ligue 1 grâce à ses montées dévastatrices, s'imposant en deux ans comme l'un des meilleurs du championnat à son poste. Pourtant, une sombre histoire d'insultes racistes de la part de ses propres supporters sonnait le divorce avec le club corse, qui ne pouvait éviter la relégation.
"Je suis sur un nuage"
Les accusations du club, qui explique alors les "problèmes" rencontrés par Chimbonda à "un manque de professionnalisme et un comportement de dilettante lors des matches et des entraînements" , le laissent de marbre. Ce pur produit du centre de formation du Havre a déjà tourné la page. De nombreuses équipes, notamment Marseille et Nantes, s'intéressent à lui mais il prend tout le monde à contre-pied en prenant la direction de Wigan, tout juste promu en Premier League. "Je ne savais même pas où c'était, sourit-il. Quand je suis allé là-bas pour signer, ils m'ont amené en voiture et après une demi-heure de route depuis l'aéroport de Manchester, ils m'ont dit, voilà, c'est là", reconnaît-il aujourd'hui.
Pourtant, aussi surprenant soit-il, son choix allait s'avérer le bon. A Wigan, Pascal Chimbonda revit. L'intégration du Français a été facilitée par les résultats inespérés du club entraîné par Paul Jewell. Les Latics ont ainsi enchaîné six victoires consécutives en Championnat entre la 3e et la 9e journée pour s'installer juste derrière Chelsea à la 2e place. "C'est sûr qu'il y a moins de soleil qu'à Bastia mais je me suis adapté très vite à la vie anglaise, plaisante-t-il. Ici, c'est tranquille et je progresse même en anglais. Et puis, le foot anglais, c'est super. Il y a du rythme, de l'engagement. J'adore".
Wigan, la rédemption
Si le club de la banlieue de Manchester est depuis rentré dans le rang à la 10e place, le défenseur a confirmé sa progression fulgurante, au point d'être élu par ses pairs au poste de latéral droit dans le onze-type de la saison de Premier League. De quoi susciter des envies d'équipe de France ? "Je n'ai pas abandonné ce rêve. La fenêtre est restée ouverte. Je pense que Raymond Domenech a déjà son idée sur les 23 sélectionnés" , confiait-il encore en avril dernier. S'il a peu de chances de jouer en Allemagne derrière Sagnol voire Gallas, il a été entendu par le sélectionneur qui l'a préféré à Anthony Réveillère, trop souvent blessé et inconstant à Lyon, et Jonathan Zebina, relégué sur le banc de la Juventus.
Conformément au souhait de Domenech, Chimbonda doit désormais s'atteler à régler sa situation en club avant de rejoindre le groupe France. Car ses prestations en Angleterre ont suscité de nombreuses convoitises et le Frenchy a engagé le bras de fer avec Wigan. Courtisé notamment par Manchester United ou Tottenham, il aurait reçu une offre de près de cinq millions d'euros de la part des Spurs, ce qui n'a pas manqué de susciter la colère de son président qui a fixé la barre à huit millions pour le laisser partir. Avec un nouveau statut d'international, sa cote risque encore d'augmenter...
Ribéry : "C'est un rêve !"
Appelé en équipe de France pour le Mondial, Franck Ribéry a encore du mal à y croire. Le Marseillais dit vivre un rêve à l'idée d'évoluer à côté de Zinedine Zidane en Allemagne et remercie l'OM d'avoir cru en lui. Interview exclusive !
FRANCK RIBERY, ça y est, tu disputeras le Mondial cet été !
F.R. : Je suis très content et heureux. Je n'arrive pas à y croire encore. Il y avait ma famille à la maison, mes parents, mon petit-frère, ma belle-mère, ma femme et ma petite fille. C'est que du bonheur et je remercie tous les gens qui ont cru en moi, tous mes coéquipiers, l'entraîneur, les dirigeants et les supporteurs de Marseille. Je remercie aussi le sélectionneur de m'avoir choisi. Cela veut dire que l'on a confiance en moi.
Comment as-tu vécu l'attente de cette liste ?
F.R. : Ça n'était pas facile. Je suis un peu fatigué parce qu'il y a un peu de stress depuis un bon moment, pendant toute la semaine même. J'ai essayé d'arrêter d'en parler mais ça n'est facile de l'oublier. En tant que joueur professionnel, tout le monde aimerait jouer un jour en équipe de France A avec de grands joueurs comme Zinedine Zidane. Pour moi, c''est un rêve. C'est pour ça que je remercie encore une fois tous ceux qui ont cru en moi. C'est important pour moi et toute ma famille.
As-tu l'esprit libre concernant ton avenir ? Seras-tu à l'OM la saison prochaine ?
F.R. : Moi, pour l'instant, je suis encore Marseillais la saison prochaine. Je suis très bien à Marseille. Le club et les gens m'aiment beaucoup. Je suis à l'aise. Avec ma famille, on est très bien ici. Onc, pour l'instant, je suis toujours là.
Raymond Domenech a lancé un message : il veut être présent le 9 juillet en finale...
F.R. : On va croiser les doigts. Mais, quoi qu'il arrive, je ferai tout pour qu'on aille jusqu'en en finale.
