Quatre ans après, Djibril Cissé et Willy Sagnol se retrouvent à Tignes (Panoramic)
L’aventure commence
Réunie à Tignes dimanche, l’équipe de France aborde la dernière ligne droite qui la mènera en Allemagne. Les vertus de l’air alpin doivent servir à recharger les batteries après une saison très longue pour certains. Ce sera également l’occasion pour les nouveaux de découvrir le monde des Bleus.
Les Bleus comme à la maison
Depuis 2002 et le fiasco asiatique, partir en stage à Tignes avant d’entamer une compétition internationale n’est plus un gage de réussite. Mais les bénéfices qu’avaient pu en tirer les futurs champions du monde et d’Europe en 1998 et 2000 ont une nouvelle fois amené le staff de l’équipe de France à opter pour la station savoyarde. Le contrat qui lie la FFF à la commune la plus haute d’Europe (2100 mètres) n’y est pas étranger non plus. Connus dimanche dernier, les 23 Bleus qui auront l’honneur de porter le maillot frappé du Coq en Allemagne sont donc passés en mode Coupe du Monde. Dernier Français sélectionné encore en mission la semaine dernière, Thierry Henry a digéré la déception de la défaite en finale de la Ligue des Champions en prolongeant son contrat en faveur des Gunners vendredi. Une décision qui a dû faire plaisir à Raymond Domenech, soucieux de voir ses protégés fixés sur leur avenir avant d’entamer leur préparation au Mondial. Un vœu loin d’être exaucé puisque près d’un tiers des sélectionnés est encore dans le flou au moment de grimper dans les Alpes (Barthez, Gallas, Chimbonda, Cissé, Ribéry et les Turinois Trezeguet, Vieira et Thuram).
Avis de tempête
Pendant cinq jours, l’heure ne sera pas aux négociations mais à la récupération et à la décontraction. Accompagnés pour la plupart de leur famille, les Tricolores vont prendre un bon bol d’air mais le programme concocté (entraînement physique, balade en montagne, footings, VTT, tennis…) dépendra des conditions météos qui s’annoncent hivernales en milieu de semaine. La neige pourrait même faire son apparition. Peut-être un mal pour un bien pour les 23 qui auraient alors l’occasion de rester au chaud à l’hôtel pour renouer les liens pour les anciens et en créer pour les petits nouveaux, Pascal Chimbonda et Franck Ribéry en tête. Car au-delà des bienfaits que peut apporter aux organismes un séjour de cinq jours en altitude, cette réunion doit permettre à Domenech et ses adjoints de créer une ambiance dans le groupe tricolore. Comme avait réussi à le faire Aimé Jacquet en réunissant une trentaine de joueurs dans les Alpes six mois avant le Mondial 1998.
Grandir encore
Domenech ne dispose plus que de trois semaines pour souder un peu plus ses joueurs mais l’actuel sélectionneur à l’avantage d’avoir une campagne qualificative derrière lui au contraire de son glorieux ainé qui avait dû composer avec une équipe déjà qualifiée pour «sa» Coupe du Monde. Comme Roger Lemerre et ses tenants du titre quatre ans plus tard. Les matches au couteau en Irlande et en Suisse ont déjà forgé une identité au groupe France version 2006. «A Lansdowne Road, il n'y a pas eu qu'un seul exploit individuel de Thierry Henry. Nous n'aurions pas gagné sinon. Il y a eu autre chose, une vraie équipe. Les joueurs l'ont montré dans les jours précédents, à l'échauffement, dans le vestiaire, en pénétrant sur la pelouse. Nous avons senti que ce groupe a pris son destin entre ses mains. Cette équipe vit, réagit», déclarait Domenech de retour de Dublin en septembre dernier. Passés, en un an, de la peur de l’échec à la joie de la qualif’, les Bleus ont déjà un vécu ensemble. D’ailleurs plus de la moitié des sélectionnés (12*) étaient de la déroute coréenne il y a quatre ans. Appelé de dernière minute en compagnie de Pascal Chimbonda, Franck Ribéry, lui, n’a pas participé à l’accouchement dans la douleur de la qualification pour le Mondial. Il n’a même jamais joué la moindre minute sous le maillot des A. Le Marseillais savourera donc chaque instant à Tignes, de la distribution des équipements aux premiers repas en compagnie des grands et de celui qu’il admire comme un gamin, Zinédine Zidane. «J’ai hâte de m’entraîner, de parler, de manger avec lui», confiait l’ancien Messin au micro de Téléfoot après avoir appris sa sélection la semaine dernière. Huit jours après, l’Espoir pourra profiter de ces moments privilégiés pour faire sa place au sein du groupe France.
* Fabien Barthez, Djibril Cissé, Grégory Coupet, Thierry Henry, Claude Makelele, Willy Sagnol, Mikaël Silvestre, Lilian Thuram, David Trezeguet, Patrick Vieira, Sylvain Wiltord, Zinedine Zidane