MICHAEL SCHUMACHER, le circuit de Monaco ne laisse pas de droit à l'erreur, le considérez-vous comme un Grand Prix à part ?
M.S: Oui, c'est un Grand Prix vraiment très spécial... il devrait rapporter plus de points !
Pensez-vous que le reste de la saison se réduise à votre duel avec Fernando Alonso ?
M.S: Je ne vois pas qui pourrait se joindre à la bataille.
Et votre duel oppose-t-il Ferrari à Renault ou se réduit-il à l'affrontement des manufacturiers de pneumatiques Bridgestone et Michelin?
M.S: Il est trop facile de tout réduire à un seul élément. C'est vraiment un tout. Mais bien-sûr, ce sont les pneus qui permettent la plus grande marge de développement. On ne peut pas faire autant évoluer le moteur, le châssis ou l'aérodynamique.
Les qualifications à Monaco sont-elles aussi décisives qu'on le pense ?
M.S: Non, ce n'est pas si important que ça. Bien sûr, si l'on est trop loin sur la grille on n'a aucune chance. Mais même si l'on part quatrième ou cinquième, si l'on a le bon rythme et une bonne stratégie on peut gagner. Il faut pouvoir être rapide au bon moment, lorsque la piste est dégagée.
La stratégie, justement, ne prend-elle pas une importance démesurée dans une victoire ?
M.S: Depuis que je cours, il est quasiment impossible de doubler en piste, à moins d'avoir vraiment une voiture nettement supérieure à celle qui vous précède. Ce n'est pas nouveau, même si c'est devenu encore plus flagrant ces dernières années. Et la stratégie est certes un travail d'équipe, mais il faut que le pilote sache être rapide en piste le moment venu. Et ces moments là, où il faut vraiment attaquer au maximum, sont vraiment amusants, grisants.
Comment pouvez-vous piloter au maximum de vos capacités sans connaître votre avenir en F1 ?
M.S: Ce n'est pas difficile car je n'ai pas de pression à ce sujet. Ce serait difficile si l'équipe me pressait de prendre une décision, mais ce n'est pas le cas.
Valentino Rossi a dit qu'il ne viendrait pas en F1 chez Ferrari l'an prochain, peut-être est-ce parce que vous avez resigné ?
M.S: ...(Grand sourire).
Pouvez-vous comparer votre duel avec Alonso et vos duels avec Ayrton Senna ou Mika Häkkinen ?
M.S: (longue respiration) Je n'ai pas eu de réel duel avec Senna, à cause de ce qui est arrivé... Avec Mika, nous avons eu plusieurs années de duel au plus haut niveau et là, avec Fernando, nous n'avons eu que quelques courses pour nous affronter. Il est donc trop tôt pour faire une comparaison. Quoi qu'il en soit, pour être là o il est, il faut être très fort. Et il l'est, il n'y a pas de doute.
Pouvez-vous décrire vos impressions au volant d'une F1 ?
M.S: Tout dépend du circuit et des circonstances: essais, course, qualifs... Mais dans l'ensemble, ce qui est grisant, c'est la vitesse lorsqu'on sent la voiture à la limite. C'est un peu comme un équilibriste qui marche sans protection sur une corde tendue haut au-dessus du sol. Quand on sent que l'on maîtrise, c'est une immense satisfaction.