Un autre nouveau titulaire est à la fête dans les rangs lusitaniens. Maniche reprend, en effet, de volée un corner de Figo mais Rezaei détourne de la tête ce tir apparemment cadré (16e). Acculé sur son but (neuf corners concédés en première période), l'Iran peut remercier son défenseur Kaabi qui repousse une tête de Ronaldo de la poitrine sur sa ligne de but (34e). Le Portugal à beau pousser, il ne redevient dangereux qu'avant la pause sur un centre surpuissant de Miguel que Mirzapour ne peut capter... le ballon filant en corner devant les pieds de Pauleta (44e).
A la reprise, le Portugal se heurte à la défense iranienne et son gardien Mirzapour qui multiplie les arrêts. Ronaldo en fait les frais (55e) mais Deco va trouver la faille à l'heure de jeu. Sur un décalage parfait de Figo à l'entrée de la surface, Deco frappe instantanément du droit pour un tir somptueux (63e,1-0). Cette ouverture du score libère en tout cas les Portugais dans le jeu mais cela ne les empêche de se faire peur à deux reprises.
La qualification en poche, le Portugal gère son avance. Pauleta aurait pu alourdir l'addition mais l'attaquant du PSG loupe son unique duel en toute fin de match (94e). Mercredi, les Portugais joueront contre le Mexique pour la première place de leur groupe. Même si l'efficacité n'est pas au rendez-vous, nul doute qu'ils se contenteront avec plaisir d'une victoire minimale.
"Aujourd'hui, j'ai pu aligner notre meilleure équipe: celle qui a fait la plupart des matches de l'Euro 2004 et des qualifications. On a pu voir une bien meilleure performance des joueurs. La plupart d'entre eux ont atteint leur pic. Toutes les équipes ici sont très proches les unes des autres. Evidemment, les Pays-Bas ou l'Argentine sont très forts, parmi les favoris. Mais ils peuvent connaître un jour sans, parce que le prochain tour c'est par élimination directe. Maintenant, je vais pouvoir choisir la meilleure équipe pour battre le Mexique, mais en faisant attention aux blessures et aux cartons jaunes."
REPUBLIQUE TCHEQUE - GHANA : 0-2
Buts : Gyan (2e) et Muntari (83e)
Le 3-0 de la République tchèque face aux Etats-Unis avait impressionné. Pourtant défait 2-0 par l'Italie, le Ghana aussi avait prouvé une force indéniable. Contraint à la victoire pour éviter l'élimination précoce, les Black Stars avaient un sacré défi à relever en entrant sur la pelouse de Cologne. Vivre pour exister encore et apporter au continent africain sa première victoire dans cette Coupe du monde.
Première période : Le Ghana en trombe
Dans une rencontre débridée, reprendre son souffle fut en tout cas une épreuve de haute volée. Sur un premier corner en faveur du Ghana, Cech boxe le ballon qui revient sur Appiah. Ce dernier remet le ballon dans la surface et plus précisément dans les pieds d'Asamoah qui contrôle et aligne Cech d'une frappe du gauche (0-1, 2e)! L'entrée en matière est rude pour les Tchèques, fabuleuse pour les Ghanéens! Nedved et ses hommes font pourtant le dos rond et repartent à l'assaut du but des Blacks Stars. Mais la tâche est bien plus difficile qu'il n'y parait. Les erreurs défensives face à l'Italie semblent avoir été digérées, et les Ghanéens se montrent aussi solides dans l'axe que sur les ailes. En plus de cette solidité, le Ghana abuse de son physique impressionnant pour remonter le ballon à la vitesse grand V.
Si les Tchèques suivent le rythme pendant une demi-heure, ils s'essoufflent en fin de première période. Car le rythme est plus que soutenu. Constamment tournées vers l'attaque, les deux équipes ne ménagent pas leurs efforts et ne cessent de construire. Mais là ou la République tchèque part d'un peu loin et s'appuie sur plusieurs joueurs pour aller au front, le Ghana privilégie la profondeur et quelques touches de balles rapides à deux ou trois joueurs maximum. Malgré huits tirs de part et d'autre dans cette seule mi-temps, le score ne bougera plus. Les absences de Koller et Baros, blessés, pèsent sur l'efficacité des Tchèques, alors que Lokvenc est inexistant. Le Ghana manque, lui, de précision, notamment avec Appiah qui frôlent les poteaux (13e, 39e).
Seconde période : Les Tchèques s'écroulent
Le retour sur la pelouse commence avec une tête de Nedved au fond des filets! (45e) Mais Lokvenc à ses côtés dans la surface était clairement hors-jeu sur le coup-franc. Le but est logiquement refusé. On cherche de part et d'autre le KO en ce début de deuxième période. Cech détourne du bout des gants une frappe d'Asamoah (51e). Kingston claque une frappe puissante de Plasil (55e). Tout reste possible, jusqu'au coup de pompe tchèque. Le défenseur Ujfasil va en payer le prix cher au terme d'un tacle à retardement sur Amoah dans la surface: carton rouge et penalty. Asamoah, veut se venger lui-même et frappe trop vite. Sur sa deuxième tentative, le buteur échoue sur le poteau alors que Cech était pris à contrepied (66e). Les Tchèques croient alors y voir un signe du destin. Mais Asamoah et les siens ne lâchent rien et frappent dans tous les sens prenant la défense de vitesse sur chaque action. Cech tiendra jusqu'au coup de patte de Muntari dans la surface qui viendra placer le ballon dans la lucarne d'une frappe limpide du gauche (0-2, 81e).
Dans le temps additionnel, une double parade de Kingston sur une attaque soudaine mais bien trop tardive des Tchèques permet au Ghana de l'emporter au terme d'un mano à mano passionnant. Cette première victoire historique du Ghana en phase finale de Coupe du monde, pour sa première participation, permet aux Black Stars de bien se positionner pour une qualification en huitièmes. Pour les Tchèques, le dernier match couperet face à l'Italie s'annonce bien délicat à gérer. Adoubée en début de semaine, la République Tchèque se retrouve devant un destin moins flatteur..
L'HOMME DU MATCH : Asamoah Gyan
Plus rapide buteur de cette Coupe du monde 2006 en marquant dès la 2e minute, Asamoah met le Ghana sur de très bons rails dès l'entame du match. Pesant constamment sur la défense par ses percées solides et ses déplacements incessants, il ne cessera d'amener le danger dans la surface tchèque. S'il rate son penalty en butant sur le poteau, il ne rate pas sa dernière passe qui offre le second but à Muntari. Seule ombre au tableau: le carton jaune récolté dans ce match, comme contre l'Italie, l'empêchera de jouer face aux Etats-Unis.
LA DECLA : Derek Boateng
"C'est très important pour nous et pour toute l'Afrique, parce que c'est la première fois que notre pays gagne ici. Je pense que nous avons une grande équipe, très expérimentée et un très bon entraîneur. On est très positifs. (Par rapport à un éventuel 8e de finale) C'est notre but, ce serait fantastique pour nous, notre pays et toute l'Afrique."
Un goût étrange
Plus d'infos
L'Italie et les Etats-Unis ont fait match nul (1-1) au terme d'une rencontre des plus curieuses. Deux buts, trois cartons rouges et une équipe d'Italie qui n'a pas réussi à se mettre à l'abri alors qu'elle a disputé la seconde période à dix contre neuf... Rien n'est fait dans le groupe E.
ITALIE - ETATS-UNIS : 1-1
Buts : Gilardino (22e) pour l'Italie - Zaccardo (27e, csc) pour les Etats-Unis
Séduisante lors de sa première sortie, la Squadra Azzurra a ralenti sa marche en avant. A Kaiserslautern, les Transalpins sont tombés dans un piège. Un piège américain quelque peu irrationnel puisque la rencontre a été marquée par trois expulsions (record en Coupe du monde égalé). A dix contre neuf, les hommes de Marcello Lippi ne sont pas parvenus à écarter une équipe des Etats-Unis qui n'a pas cadré une seule frappe de la partie...
Première période : Les Etat-Unis partent forts
Complètement dépassés par les Tchèques lundi dernier, les joueurs de Bruce Arena sont méconnaissables en début de match. Dominateurs, en place, et utilisant parfaitement le couloir droit animé par Cherundolo et Dempsey, les Américains se comportent en patrons alors que l'équipe d'Italie est sur le reculoir. Toni et Gilardino n'ont que peu de bons ballons à négocier. Le premier fera mouche. Sur un coup franc parfaitement frappé par Pirlo, Gilardino ouvre le score d'une tête plongeante imparable (0-1, 22e). Première et seule frappe cadrée de la première période...
Le coup est rude pour les joueurs à la Bannière étoilée. Mais nullement effondrés, les quarts de finalistes du dernier Mondial réagissent dans la foulée. Sur un coup franc de Convey, le malheureux Zaccardo, seul dans ses six mètres, dévisse du gauche et égalise bien malgré lui (1-1, 27e). Les Etats-Unis aussi n'avaient pas encore cadré la moindre frappe. De Rossi vit mal cette égalisation et passe sa crise de nerfs sur le visage du pauvre McBride. Bien placé, l'arbitre a vu le coup de coude du Romain et l'expulse (28e). Lippi décide de lancer Gattuso dans l'arène (35e). Entré à la place de Totti, le "bulldog" donne de l'assise au jeu transalpin et ralentit le rythme du match. Jusqu'à la pause, l'Italie n'est plus inquiétée. Et rentre même aux vestiaires avec une bonne nouvelle. Auteur d'un tacle illicite sur Pirlo, Mastroeni est aussi expulsé (45e).
Seconde période : L'Italie n'y arrive pas
Averti en première période, Eddie Pope a terminé les quarante-cinq minutes initiales du match en marchant sur des oeufs. Il va craquer dès la reprise. Sur un tacle en retard, le voilà exclu à son tour (47e). L'Italie se retrouve en supériorité numérique. A dix contre neuf, les triples champions du monde tentent de reprendre le fil des opérations. Sur un coup franc de Pirlo, Bocanegra reprend de la tête sur sa propre transversale (52e). Les Transalpins dominent mais semblent peiner physiquement. Pour preuve, ils encaissent un deuxième but par Beasley. Un but justement refusé puisque McBride, en position de hors-jeu, gênait Gigi Buffon (62e).
La fin du match est complètement italienne. Mais se déroule au ralenti. Maître du jeu, Andreas Pirlo distille les bons ballons à direction de ses attaquants. Mais ni Iaquinta, qui a remplacé un Toni décevant, ni Del Piero (73e, 80e), également entré en jeu, ne parviennent à tromper Keller. Finalement, les joueurs US conservent leur point. Un point acquis de haute lutte et qui promet une journée finale des plus passionnantes puisque les quatre équipes du groupe E sont en ballottage. Toujours première de la poule, l'Italie est la mieux placée. Mais la République tchèque vendra chèrement sa peau jeudi à Hambourg.
L'HOMME DU MATCH : Carlos Bocanegra (Etats-Unis)
Le latéral gauche des Etats-Unis a réussi un match XXL. Carlos Bocanegra a été le meilleur américain sur la pelouse. Solide défensivement, le joueur de Fulham s'est montré offensif et a posé des problèmes aux Italiens sur les coups de pied arrêtés obtenus par les Etats-Unis. Talentueux, Carlos Bocanegro s'est également montré chanceux puisque l'un de ses coups de tête défensifs est allé s'écraser sur la barre transversale de Kasey Keller...
Marcello Lippi (sélectionneur de l'Italie): "Mon analyse est simple: je crois que mes garçons avaient un trop-plein d'énergie qu'ils n'ont pas su canaliser et utiliser efficacement. Nous avons commis beaucoup d'erreurs, de fautes techniques. Cela a énervé les joueurs. Ce n'était pas un bon soir et nous devons nous contenter d'un point. Concernant l'arbitrage, je ne fais pas de commentaire. Après le match, cela ne sert plus à rien."
Gagner pour se qualifier, le Portugal l'a fait mais avec la théorie du strict minimum. Après un premier match flamboyant face à l'Angola (1-0) au nombre des occasions de buts, les hommes de Scolari étaient attendus sur le plan de l'efficacité face à des Iraniens friables en défense contre le Mexique (3-1). Cette première rencontre de l'histoire entre ces deux pays commence pourtant bien avec Deco de retour de blessure qui se met tout de suite en évidence sur un centre de Figo. Mais le gardien iranien détourne de la main droite le tir du joueur du Barça (13e).
Parti à la limite du hors jeu, Khatibi rate l'égalisation pour quelques centimètres alors qu'il était seul face à Ricardo (69e) puis le gardien lusitanien s'impose sur une tête d' Hashemian (78e). Dans la continuité de l'action, Figo part à toute vitesse en contre et obtient un penalty généreux pour une faute peu évidente de Golmohammadi. Décidemment, le capitaine du Portugal est à l'origine de tous les buts de son équipe depuis le début de la compétition et Cristiano Ronaldo se charge de prendre Mirzapour à contre-pied (2-0, 80e).
L'HOMME DU MATCH : Deco
