Le soleil brille sur Imola. Et Ferrari reprend des couleurs. Le succès de Michael Schumacher ne souffre aucune discussion au terme de ce quatrième Grand Prix de la saison. Le pilote allemand a devancé Fernando Alonso (Renault) et Juan Pablo Montoya (McLaren). Le septuple champion du monde a donc fait la preuve que l'optimisme affiché dès son arrivée sur le circuit italien, était fondé.
La Scuderia repart donc d'Imola, avec le sourire aux lèvres et 15 points de plus dans son escarcelle. Michael Schumacher vainqueur et Felipe Massa, quatrième, ont confirmé les progrès que l'écurie avait affichés il y a dix jours, lors des essais privés de Barcelone.
Le 85e succès du champion allemand ne fut cependant pas de tout repos. Leader de la course, à l'exception des périodes de ravitaillement, Michael Schumacher a cependant connu une alerte après être passé au stand pour son premier ravitaillement.
Disposant de 11 secondes d'avance sur son rival espagnol, Schumacher a semblé moins rapide : la faute sans doute à un train de pneus déjà rodés, mais moins performant que les Michelin de Fernando Alonso qui, dès lors, vient taquiner, Michael Schumacher de manière répétée. "Mes pneus ont fait du "graining" lors du deuxième relais, explique l'Allemand. Nous devrons en établir la cause".
Mais il en fallait sans doute un peu plus pour l'effrayer. Sur un tracé, ou dépasser relève de l'exploit, Schumi a parfaitement maitrisé son affaire.
Course limpide
Pendant que les deux hommes offrent un spectacle grandiose, répétant en quelque sorte la passe d'armes de l'an passé, Juan Pablo Montoya (McLaren-Mercedes) s'applique de son côté à conserver un bon rythme pour s'approprier la troisième du podium."Je suis ravi de la tournure de cette course, note Montoya. Mon départ était excellent, mais j'ai dû rester sage pour éviter l'accident. Ensuite l'équipe a fait un excellent boulot lors des pit-stop et j'ai ainsi pu accrocher la 3e place. C'est de bon augure pour les prochains rendez-vous". Le colombien fait une course sage, profitant des errances de Honda et jenson Button et s'assurant cependant que Felipe Massa (Ferrari), 4e, ne se rapproche pas trop.
Dans une course limpide, ou peu d'événements sont intervenus pour en contrarier le déroulement, on relèvera la faiblesse de Giancarlo Fisichella (Renault) à revenir sur les avant-postes: "J'ai pris un très bon départ, mais j'ai été coincé dans le trafic . Ensuite je me suis battu pour me rapprocher. Il m'a manqué 2 secondes pour ressortir devant Webber. Ensuite c'était impossible de le dépasser". Certes l'Italien partait du 11e rang, mais on s'interroge tout de même sur sa capacité à se dépasser, alors qu'il dispose de l'une des meilleures voitures du plateau, si ce n'est la meilleure. Il marque finalement le point de la 8e place.
Giancarlo Fisichella n'aura donc vu de la course, que les échappements de ses rivaux numéros 1 et notamment ceux des McLaren. Juan Pablo Montoya, 3e et Kimi Raikkonen 5. Le Colombien et le Finlandais n'ont jamais semblé en mesure de venir taquiner le duo de tête. Pourtant les protégés de Ron Dennis quittent l'Emilie Romagne avec un supplément de 10 points au classement constructeur, où ils comptent désormais 33 points, à 18 longueurs de retard sur Renault (51). Ron Dennis se dit satisfait cependant: "Juan Pablo a effectué une très belle course. Pour Kimi les choses étaient plus compliquées. Il avait hypothéqué ses chances en qualifications. Quoiqu'il en soit nous avons démontré notre fiabilité. Nous serons en test la semaine prochaine à Silverstone et nous sommes impatients d'être au Nurburgring pour prouver notre compétitivité!".
Mais au soir de ce premier Grand Prix européen, Ferrari peut se réjouir d'une compétitivité retrouvée et des 15 points engrangés par Felipe Massa et Michael Schumacher. La Scuderia pointe donc au troisième rang du classement constructeur, avec 30 points. "Au moment de monter sur le podium, j'ai demandé à Michael comment y accéder, plaisante Jean Todt. Cela faisait si longtemps ! C'est un résultat extrêmement encourageant, surtout devant notre public!. Il reste 14 courses ! On va tout faire pour continuer de cette manière". Clairement, Ferrari et McLaren sont les adversaires désignés de Renault qui totalise, à ce jour 51 points au classement Constructeurs. Fernado Alonso avec 36 points en poche, au soir de la quatrième course dispose d'un matelas confortable. 15 points d'avance sur Michael Schumacher, 18 sur Kimi Raikkonen, le champion du monde peut voir venir. "A la fin, il ne fallait pas prendre de risques, il ne fallait pas être stupide. On a essayé, mais à un moment j'ai dit : " Huit points, c'est fantastique, juge Flavio Briatore. Ici, c'était le pire circuit pour nous. C'est un bon résultat. Ferrari et McLaren prennent des points et nous, on est là, tranquilles. Ça nous va très bien. Ici, c'est toujours le circuit le plus difficile pour nous, avec Indianapolis. Imola n'est plus sur notre route, c'est fantastique. On sera mieux au Nürburgring."
La déception Honda
Ses rivaux les plus dangereux seront bien Schumacher, Kimi Raikkonen et Juan Pablo Montoya, mais sans doute pas Jenson Button (Honda). Alors que les Honda avaient fait un joli tir groupé lors des qualifications avec les 2e et 3e places, le pilote britannique termine la course 7e, sans jamais pouvoir se rapprocher des leaders, mais en se reprochant sûrement, son empressement ou son manque de lucidité, au stand. Lors du deuxième pit-stop, Jenson Button a remis les gaz alors que les techniciens chargé de l'essence n'avait pas encore retiré la machine du réservoir. Un coup de gaz, un coup de frein, trois mécanos à terre et une grosse quinzaine de secondes perdues, la course était dès lors terminée pour le britannique, tandis que son équipier Rubens Barrichello a dû se contenter d'une piètre 10e place."Inutile de dire que ce fut un jour sans, estime Gil de Ferran, le Directeur sportif de Honda. Tout s'est passé au stand et très mal passé. Les voitures étaient pourtant compétitives. Il nous faut attendre le prochain rendez-vous et travailler ".
Enfin parmi les satisfactions, on notera la sixième et brillante place de Mark Webber (Williams-Cosworth).
Mais à Imola, la foule n'a eu d'yeux que pour ses héros en rouge ! Ferrari de retour ? Pas impossible mais on attend la confirmation de cette performance dans deux semaines au Nurburgring, cadre du Grand Prix d'Europe. Un nouveau GP à domicile pour Michael Schumacher qui sera attendu par des milliers de fans allemands !