Ca se passe comme ça chez McEwen. Fidèle à son habitude, Robbie a giclé sur les 150 derniers mètres et placé une accélération fulgurante pour lever les bras sur la ligne. L'Australien a devancé une triplette italienne, Mirco Lorenzetto (Milram), Daniele Bennati (Lampre) et Enrico Gasparotto (Liquigas), qui n'a pas semblé en mesure de contester la suprématie du coureur Davitamon-Lotto. L'équipe belge a d'ailleurs donné une démonstration de force, gérant parfaitement la course et amenant son sprinteur dans des conditions idéales à l'arrivée.
Sous une pluie fine mais continue, Robbie McEwen a signé son premier succès important de la saison après une victoire sur le Tour Down Under, chez lui. Sur la seule véritable étape taillée pour les sprinteurs de ce Tour de Romandie, l'Australien n'a pas laissé passer sa chance. Paolo Savoldelli (Discovery Channel) est lui, resté à l'abri dans le peloton et conserve son maillot jaune sans trembler. Son équipe n'a pas eu besoin de rouler et cette économie d'énergie permettra à la formation américaine d'aider son leader dans les difficultés à venir.
Konyshev, la quarantaine flamboyante
Au contraire, la Davitamon-Lotto n'a pas ménagé ses efforts mais qu'importe puisqu'aucun de ses coureurs n'a d'ambition au général. Elle a mené la chasse le long des 169 km et des trois boucles autour de Payerne derrière l'animateur du jour, Dimitri Konyshev (Team LPR). A 40 ans, le Russe a prouvé qu'il avait encore des bonnes jambes en faisant la course en tête pendant près de 125 bornes. Vainqueur sur les Champs-Elysées en 1989 - le jour de la célèbre chute d'Abdoujaparov -, Konyshev a fait honneur à l'invitation attribuée à la LPR, seule équipe Continental Pro sur cette épreuve.
Mais même avec une avance maximale de onze minutes, le Russe n'a rien pu faire contre le retour du peloton. Tout comme les quelques téméraires qui ont tenté de s'échapper à la jonction. Patrice Halgand (Crédit Agricole), Thomas Voeckler (Bouygues Telecom) et Cédric Vasseur (Cofidis) peuvent en témoigner. Le temps de sortir sur deux kilomètres, les trois Français voyaient le train de la Davitamon revenir sur eux à vive allure. Il était difficile de lutter ce mercredi contre la volonté de Robbie McEwen et de ses lieutenants de route.