BARTHEZ: Loin d'être décisif. Peut-être aurait-il dû se montrer plus présent dans le jeu aérien, secteur dans lequel les Français ont énormément souffert lors du premier acte. Sur le but italien (19e) comme sur la tête de Luca Toni sur la transversale, il est resté passif. Plus heureux dans le jeu au pied, avec plusieurs interventions bien senties. Une soirée assez calme pour le reste. Il aurait pu devenir le héros de la soirée lors des tirs au but. Les Italiens, impeccables sur toutes leurs tentatives, ne lui en ont pas laissé l'occasion.
SAGNOL: Averti dès la 11e minute de jeu pour une faute grossière sur Grosso, le latéral a joué avec le frein jusqu'à la pause. Il n'eut quasiment rien à faire en seconde période et participa un peu plus au jeu offensif des Bleus. Impérial en fin de rencontre, il adressa un centre parfait sur la tête de Zidane, que Buffon détourna en corner. Invité à frapper un tir au but lors de la séance des penalties, Sagnol le transforma. En vain.
THURAM: A l'issue de la rencontre, le recordman français des sélections (121e) n'a rien à se reprocher. Le joueur de la Juventus Turin a sorti un gros match défensivement parlant. Physiquement au point, Thuram a contrôlé les offensives italiennes après la première période et n'aura finalement pas été inquiété après la pause. Son dernier match avec les Bleus restera une frustration terrible. Inconsolable au coup de sifflet final...
GALLAS: Défectueux dans ses relances aussi bien courtes que longues, Gallas a eu du mal à rentrer dans sa partie. Monté sur un corner après la demi-heure de jeu (36e), il délivra une tête décroisée qui ne fut pas cadrée. Cela sera la seule fois où l'on verra Gallas se porter en attaque. A l'image de l'équipe de France, il progressa après le retour des vestiaires. Au marquage de Iaquinta en fin de match, il coupa de nombreuses passes dans sa direction. Son match fut sérieux. Pas grand chose à dire finalement...
ABIDAL: Contre le Portugal, il avait surpris par un manque de concentration flagrant. Il récidiva contre l'Italie en première période. Des amorties hésitantes. Opposé sur le côté gauche à Zambrotta, il s'attarda à défendre au lieu de jouer avec son compère lyonnais Abidal. En seconde période, il monta un peu plus et se montra un peu plus inspiré... Il transforma son tir au but.
VIEIRA : Une grande Coupe du monde. Une finale inachevée. Battu sur la tête de Materazzi lors de l'égalisation italienne (19e). Sa première période fut régulée par un nombre incalculable de ballons récupérés. Bloqué offensivement par les milieux de terrain transalpins, il s'attela à bien défendre. Son emprise sur le jeu se fit un peu plus vive en début de seconde. Touché à la cuisse gauche juste avant l'heure de jeu, il quitta le terrain et fut remplacé par Alou Diarra. Le Lensois effectua une bonne rentrée malgré quelques fautes assez bêtes. Averti à la 76e minute.
MAKELELE : Des interceptions mais aussi des passes hasardeuses pour le milieu défensif en début de match. Il éleva son niveau de jeu par la suite. Plus en vue en seconde période, il distribua de bons ballons pour ses attaquants. Encore un match mitigé du joueur de Chelsea, à l'image de son Mondial. Son dernier sous le maillot de l'équipe de France.
MALOUDA: Un des meilleurs Tricolores du soir. Beaucoup plus en jambes que lors des précédentes rencontres, il avait retrouvé le jus qui en avait fait un élément clé lors des matches de préparation. C'est lui qui provoqua le penalty (généreux) de la 7e minute. Il n'y avait probablement pas faute, mais cette action témoigne de sa volonté de défier la défense italienne. Le Lyonnais a fait souffrir Zambrotta et Materrazi, souvent dans sa zone. Egalement à son crédit, un centre en retrait d'école pour Henry, qui aurait mérité un meilleur sort.
RIBERY: Globalement à la hauteur du gigantesque évènement que représente une finale de Coupe du monde. Comme toujours volontaire, il a longtemps buté sur Grosso en première période. En revanche, quand les Italiens ont baissé physiquement après le repos, le feu follet phocéen a fait très mal par sa mobilité, accélérant le jeu et créant plusieurs fois le décalage. Tout près d'offrir la victoire aux Bleus d'une frappe au ras du poteau à la 100e minute. Il est sorti quelques instants plus tard, complètement lessivé. David Trezeguet, qui l'a remplacé, n'a pas eu un ballon à négocier, avant de manquer son tir au but.
ZIDANE: Drôle de sortie pour Zizou. Pour le dernier match de sa carrière, il a inscrit son dernier but, d'une Panenka audacieuse sur penalty. Il est devenu à cette occasion le quatrième joueur de l'histoire à marquer dans deux finales mondiales différentes, après Vava, Pelé et Breitner. Il aurait également pu être décisif en prolongation, d'une superbe tête, sortie par Buffon.
Moins alerte que face à l'Espagne ou au Brésil, il a tout de même joué juste, affichant un courage de tous les instants, notamment après sa blessure à l'épaule en seconde période. Diminué, il ne voulait pas quitter la scène comme ça. Malheureusement, c'est une sortie plus sombre encore qui attendait le numéro 10 tricolore. A la 110e minute, il a complètement pété les plombs en assénant un coup de tête dans le torse de Materazzi. Le geste était évitable, le rouge inéluctable.
HENRY: Pris dans un choc avec Cannavaro dès la première minute de jeu, le Gunner a bien failli quitter le terrain précipitamment. Il a toutefois bien surmonté ce pépin initial. Comme toujours, c'est en partant de loin qu'il s'est montré le plus dangereux. Là, on a retrouvé le vrai Henry. Cinq minutes de feu après la pause, dont un éclair de génie dont Zambrotta se souviendra. Mais il a également effectué quelques mauvais choix, comme sur le centre en retrait de Malouda, où il a choisi de contrôler alors que la frappe semblait s'imposer. Sans être décisif, il n'a toutefois pas démérité. Remplacé à la 106e minute par Sylvain Wiltord, moins heureux que lors de la finale de l'Euro 2000.
Materazzi a tout fait
Le tableau final
Remplaçant au début de la Coupe du monde, Marco Materazzi restera comme l'homme clé de la finale du Mondial 2006. Le défenseur de l'Inter Milan a été à l'origine du penalty français, avant d'égaliser de la tête. Par la suite, il a provoqué l'expulsion de Zidane et transformé son tir au but.
BUFFON: C'est sans doute le cadet de ses soucis, mais il n'a pas battu le record d'invincibilité en Coupe du monde, toujours détenu par son compatriote Walter Zenga en raison du penalty de Zidane. Il a bien stoppé un tir de Thierry Henry dans la surface ou dégagé des poings un centre de Zidane. Le meilleur gardien de ce Mondial a été à la hauteur de sa réputation avec notamment un arrêt de grande classe sur une tête de Zidane en prolongation (103e).
ZAMBROTTA: Il a écopé d'un carton jaune pour une vilaine faute sur Vieira dès la 5e minute mais a ensuite été plus correct. A bien fonctionné comme piston avec Camoranesi sur le flanc droit et a eu plusieurs interventions décisives sur des actions françaises (deux dégagements catastrophe en corner: 50e et 83e).
MATERAZZI: Le remplaçant de Nesta a été un des principaux acteurs de la rencontre. C'est lui qui commet la faute sur le penalty accordé à Malouda. Penalty? Cela reste à voir: il arrive avec la jambe tendue mais semble se retirer... Il s'est bien racheté en prenant le meilleur sur Vieira pour marquer de la tête son deuxième but du Mondial (19e). C'est lui qui est à l'origine de l'expulsion de Zidane dans la prolongation. Après un échange de mots avec Zizou, celui-ci lui a asséné un coup de tête dans le torse. Il a pris ses responsabilités en transformant le 2e tir au but italien.
CANNAVARO: Souverain comme à son habitude, le capitaine italien s'est montré intraitable en défense. Puissant physiquement, il a notamment mis Henry KO à la première minute lors d'un choc fortuit et a terrassé à la 81e Zidane, qui crut un moment qu'il ne pouvait plus continuer. Infranchissable ou presque, couvrant parfaitement ses coéquipiers pendant 120 minutes, il a encore une fois été un des meilleurs sinon le meilleur de son équipe, voire du Mondial.
GROSSO: L'arrière gauche n'est pas souvent monté, contrairement à ces précédentes prestations. Il a gâché une belle occasion de contre à la 16e mais il a en revanche bien contrôlé son vis à vis Franck Ribery. Il est l'auteur du penalty victorieux qui donne la victoire à l'Italie lors de la séance de tirs au but.
CAMORANESI: Un des meilleurs joueurs de la rencontre en première période. Actif défensivement, il a été dangereux offensivement obtenant notamment le corner qui amène le but italien. Remplacé à la 84e par Del Piero.
GATTUSO: Souvent confronté à Zinédine Zidane, le Calabrais a globalement bien tenu le choc. Débordé par moments surtout au début de la rencontre, il a peu à peu pris l'ascendant physique sur la star française pour signer une rencontre d'une grande facture. Un des meilleurs Italiens. Comme d'habitude,serait-on tenté de dire.
PIRLO: Le maître à jouer italien a été très actif avec un coup franc dangereux à la 14e, la passe décisive sur corner à la 19e et une distribution de jeu impeccable ou presque. Un coup franc dangereux à la 73e. Il a réussi son tir au but.
PERROTA: Quelque peu éteint sur le flanc gauche, le romain a été remplacé à l'heure de jeu par De Rossi.
TOTTI: Transparent, le numéro dix italien n'a pas réalisé le Mondial qu'on attendait de lui. Lassé d'attendre, Lippi l'a sorti à l'heure de jeu pour faire entrer Iaquinta. Son probable dernier match avec la squadra se solde toutefois par le titre mondial.
TONI: Pas forcément très spectaculaire, Toni a le mérite de participer au pressing italien. Auteur d'une tête sur la transversale à la 35e, il s'est montré dangereux sur quelques accélérations italiennes en deuxième période.