Bamogo, Luyindula, Valbuena et Beye à l'entraînement (Panoramic)
Doucement mais sûrement
A Marseille, malgré la chaleur, le changement d'entraîneur et l'affaire Ribéry, la reprise s'est déroulée dans la bonne humeur. Au programme, surtout des exercices physiques pour retrouver la forme. Il faut dire que les joueurs d'Albert Emon devront être opérationnels dès le 15 juillet en Intertoto.
Il flottait comme un air de rentrée des classes en ce début de semaine à La Commanderie. Bien sûr, Matthieu Valbuena et Ronald Zubar ne sont pas arrivés au centre d'entraînement de l'OM avec un cartable fluo. Les deux principales recrues olympiennes du moment ont quand même été émues au moment d'enfiler la tenue officielle. «Cela m’a fait chaud au cœur», confirme Valbuena, «parce que j’ai fait toute ma formation aux Girondins de Bordeaux, que je n'ai pas été gardé ensuite et qu'à ce moment-là, il y a trois ans, je ne pensais pas revêtir le maillot de l’OM... J'en suis très heureux.» Zubar, lui, affiche déjà ses ambitions à travers un discours sans ambiguïté : «L'OM était le club qu'il me fallait. Je suis un compétiteur dans l’âme. Je hais la défaite. Je ne marche pas à la pression, mais j’aime bien ça. Et puis l’OM ça fait vendre, c’est médiatisé, tous les ans il y a des joueurs qui sortent comme Drogba ou Ribéry, alors pourquoi pas moi ? En tout cas, j’ai envie de rentrer dans l’histoire et dans le cœur des Marseillais.» Autant dire que l'ancien Caennais va se donner les moyens de gagner sa place en défense centrale, probablement aux côtés de Bostjan César, totalement rétabli de sa fracture à la tête.
Une 32ème rentrée singulière pour Emon
Pour Albert Emon aussi ce retour à l'entraînement avait un petit parfum de nouveauté. Certes, comme il le précise, «cela fait la 32ème reprise, on est toujours bien dans ses baskets à ce moment là. On connaît notre sujet, le staff est complet, il n'y a donc pas de problème.» Mais depuis plusieurs saisons, il retrouvait le chemin de La Commanderie en tant qu'adjoint ; désormais il est le numéro un. S'il n'a pas eu besoin de faire le tour des installations, sa promotion change la donne et lui fait porter un peu plus de pression sur les épaules. «C'est vrai que ma vie est un peu différente parce que je suis mis sur le devant de la scène, mais ce n'est pas très grave. J'étais prêt pour accepter ce challenge.» "Les "anciens" étaient également ravis de se revoir, à l'image de Sabri Lamouchi : «On a le plaisir de retrouver la plupart des joueurs avec lesquels on a pu partager beaucoup de choses la saison dernière.» Au premier coup d'œil, le groupe ne semble pas avoir perdu sa solidarité et les affinités se recréent naturellement. Habib Beye chambre tout le monde, Pagis, plus discret, discute avec Cana, pendant que Civelli, Maoulida et d'autres souffrent sous les ordres de Georges Gacon, le préparateur.
«Nous avons tiré les leçons de l'année dernière»
Dès mardi, les choses plus sérieuses vont débuter, avec le départ en stage à Aix-les-Bains. En plus d'un travail physique, les Marseillais joueront deux matches amicaux, contre Bucarest et Varsovie, pour se préparer à l'Intertoto, le 15 juillet. Une première échéance qui arrive déjà à grand pas, avec la crainte que cette compétition handicape encore l'OM en début de championnat. «Nous avons tiré les leçons de l'année dernière, rassure Emon. On risque encore d’avoir de gros matches à faire, avec de beaux voyages, mais on va essayer de composer avec un effectif assez riche.» A défaut de mistral, c'est donc un vent d'optimisme qui souffle sur l'OM. Les premières rencontres officielles se chargeront de l'attiser ou de le faire tourner.
Hellebuyck et Mendy joueront sous le même maillot cette saison ! (Panoramic)
Où va Saint-Etienne ?
Alors que Saint-Etienne devait se montrer actif sur le marché des transferts, le club du Forez a au contraire perdu plusieurs de ses cadres. Et cela pourrait se poursuivre.
Caïazzo ambitieux
Seulement 13e du dernier exercice de Ligue 1 pour sa deuxième saison après son retour parmi l’élite, Saint-Etienne avait fortement déçu compte tenu d’un riche effectif qui devait arriver à maturité. Régulièrement en conflit avec son président Bernard Caïazzo, Eli Baup décidait même de quitter le navire vert pour retrouver son canal du Midi et rejoindre les rangs du TFC.
Bernard Caïazzo n’en restait pas moins ambitieux pour la saison à venir, comme il s’en était expliqué sur le site de la LFP : «Ce qui est sûr, c'est que nous recruterons des joueurs de très haut niveau, puisque le club va passer à la phase 2 de sa progression, qui est de s'installer durablement parmi les dix premiers du championnat. Le club est ambitieux et va donc véritablement investir sur le marché des transferts pour assurer sa montée en puissance». Pourtant à l’orée de cette nouvelle saison, le constat est tout autre.
Les Verts pâlissent
Les dirigeants stéphanois portaient tout d’abord leur choix sur Ivan Hasek comme entraîneur. Alors que les noms plus ou moins ronflants de Jacques Santini ou Laurent Blanc circulaient dans le Rhône-Alpes, le Tchéque était finalement choisi. Bien que l’ancien Strasbourgeois ait brillamment remonté puis maintenu le club alsacien en Ligue 1, le Chaudron s’attendait certainement à un coach d’un autre calibre. Mais c’est surtout au niveau des joueurs que le bât blesse. En effet, si l’ambiance délétère entre l’homme à la casquette et le propriétaire du groupe de télémarketing Call Center Alliance était palpable, force est de reconnaître que le groupe soutenait activement l’ancien gourou des Girondins de Bordeaux. Dans ces conditions, les joueurs emblématiques et proches de Baup pouvaient voir leur horizon s’assombrir du côté du Forez. Et c’est ce qui semble se passer du côté du club dix fois champion de France.
Si le départ de Zokora contre un gros chèque et un club «huppé», à savoir Tottenham, était prévisible, celui de David Hellebuyck pour la capitale l’était beaucoup moins. Le joueur formé à Lyon faisait incontestablement parti de la maison verte depuis son arrivée en 2001. Principal artisan de la remontée en 2004, le gaucher à la puissance de feu avait largement confirmé à l’étage supérieur, attirant ainsi la convoitise du PSG. Le natif de Nantua se montrait d’ailleurs satisfait, sur le site de son nouveau club, de quitter les Verts pour rejoindre le club parisien : «J’ai souhaité quitter le Forez et je suis ainsi tombé d’accord avec le PSG. J’entends maintenant écrire une page de l’histoire de mon nouveau club. C’est un rêve de gosse ! Passer de Saint-Etienne au PSG est une progression, j’espère que cela va se concrétiser en fin de saison.»
Et si Sablé prenait la poudre d’escampette !
Mais l’hémorragie pourrait ne pas s’arrêter là puisque Julien Sablé, l’enfant chéri de toute une ville, de tout un club, pourrait lui aussi faire ses valises. Même si le club stéphanois a récemment démenti sur son site officiel : «Face aux rumeurs relayées dans certains médias, la direction de l'AS Saint-Etienne confirme que Julien Sablé est sous contrat jusqu’en juin 2010 et qu’il n’y a aucune négociation le concernant à l’heure actuelle», le natif de Marseille pourrait retrouver son ancien mentor à Toulouse. Un échange avec Peguy Luyindula a également été envisagé, selon Le Progrès. Une chose est sûre, le destin du milieu de terrain de 26 ans semble s’orienter un départ du Forez.
En attendant Bilos
En plus de ces joueurs symboles, Saint-Etienne a également enregistré les départs d’Abdelhazzi Kamara pour Châteauroux, d’Alaeddine Yahia pour Sedan et plus surprenant de Frédéric Mendy pour Bastia, donc trois jeunes joueurs en pleine progression. Le tableau n’est cependant pas aussi noir que l’on pourrait croire à Saint-Etienne, puisque le virevoltant ailier gauche Geoffrey Dernis et Christophe Landrin sont arrivés. Après seulement une saison à Paris, Landrin, échangé avec Hellebuyck, souhaitait se relancer alors que l’ancien joueur de Wasquehal voulait réaliser un rêve de gosse en rejoignant le finaliste de la Ligue des Champions 1976. Mais la priorité de cette intersaison était de trouver une pointure en attaque. Si les pistes Jan Koller ou John Carew ont été évoquées, la perle rare devrait finalement être… Daniel Bilos, attaquant de 25 ans de Boca Juniors, mais inconnu au bataillon. On est donc très loin des «deux joueurs du calibre de Pauleta» que souhaitait enrôler Bernard Caïazzo lors d’une interview à Canal Plus.
