Vincent Lavenu (directeur sportif d'AG2R)
"C'est un choc. Je suis extrêmement déçu, mais il faut assumer et réagir positivement. Je pense que Mancebo va être écarté officiellement par l'UCI. Cela pourra être assimilé à un contrôle antidopage positif et, dès lors, nous prendrons les mesures adaptées. Le ProTour est l'aboutissement d'efforts énormes. Nous y sommes entrés et nous étions à même de toucher un podium. Cela peut entraîner des conséquences néfastes. Qui pourrait empêcher un partenaire de nous quitter en fin d'année?"
Jean-René Bernaudeau (Manager Bouygues Telecom)
"Voilà une vraie prise de conscience. Un virage s'est opéré. Hélas, tous ceux qui ont triché ne pourront pas nous rendre ce qu'ils nous ont volés. Au bord des routes, les gens vont applaudir des champions et non pas des types avec des petites casseroles. Je n'ai pas envie de régler des comptes mais je me délecte à l'idée que quelqu'un pourrait signer un beau feuilleton de l'été, comme Thomas Voeckler en 2004. Je pense à des Casar ou des Chavanel. Les autres, les exclus, s'ils arrivent maintenant à séduire des sponsors, je leur dis: chapeau!"
Roger Legeay (Manager Crédit Agricole)
"Il y avait une affaire espagnole avec beaucoup de gens impliqués. Et l'on a assisté à une véritable lutte avec l'AMA, l'UCI, le ministère, la police et les douanes. Tout le monde a tiré dans le bon sens. C'est bien."
Eusebio Unzue (Directeur sportif de Caisse d'Epargne)
"Cela nous assomme mais c'est un message. Le cyclisme est blessé à mort. On peut lancer un SOS. On a besoin d'une véritable réflexion pour sortir du tunnel et voir la lumière. On dit que le sport est synonyme de santé, mais il ne faut pas se voiler la face: on est souvent à la limite. On est tous un peu coupables: certains ont commis des erreurs, d'autres les ont laissés commettre alors qu'on aurait pu intervenir."
Marc Madiot (Manager La Française de Jeux)
"Il y a eu unanimité des 21 directeurs sportifs pour ne remplacer personne. J'ai poussé en cela. Imaginez que, dans trois ou quatre jours, d'autres noms sortent. Ceux-là ne seraient pas remplacés. Les victimes n'avaient qu'à surveiller leurs troupes."
Martial Gayant (Directeur sportif adjoint de La Française des Jeux)
"Ce train d'exclusions va ouvrir des perspectives nouvelles à Sandy Casar qui avait terminé 6e du Giro. Surtout qu'il s'agit d'un garçon courageux et valeureux, doté d'un registre plus riche que d'autres prétendants. Il y aura par ailleurs un coup de frein de la part des petites familles soucieuses de passer à l'hôtel pour donner une poche de sang."
Bernard Hinault (quintuple vainqueur du Tour)
"Pour une fois, tout a été mis en place avant le départ et non pas pendant le Tour. On s'est donné les moyens. Après l'affaire Rumsas, les douanes redoublent de surveillance. Je suis content car ces décisions servent mon sport. L'affaire Festina 98 n'avait pas assez servi."
Florent Brard (champion de France)
"Il faut vraiment que tout soit réglé pour le départ. Il est essentiel que tout le monde parte l'esprit serein et que l'on revienne au sport. En 1998, les Français avaient été frappés. Maintenant, d'autres. C'est chacun son tour."
Alejandro Valverde (Caisse d'Epargne)
"Ce Tour est assez étrange. Tant de problèmes avant de commencer ! Je suis venu ici avec beaucoup d'illusions: une place dans les cinq premiers et une victoire d'étape. Me voilà sans voix. Mais j'ai bon espoir d'y réaliser quelque chose de bien. Je suis toutefois triste pour Oscar Sevilla, qui était un ami, et pour Jan Ullrich, une grande figure du vélo. Sans Ullrich, la physionomie de l'épreuve va changer: les T-Mobile ne vont pas prendre la course en main. Y a-t-il des solutions pour éviter de telles affaires ? Si j'en connaissais une, cela ferait longtemps que je l'aurais donnée. Mais il faut chercher ensemble. On la trouvera. L'heure est grave mais ce sport en a vu d'autres. Le cyclisme est plus grand que cela."