Wimbledon
09/07/2006 08:02
Mauresmo a tout d'une grande
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Formidable exploit d'Amélie Mauresmo. Victorieuse de l'Open d'Australie en début de saison, la Française décroche son 2e titre du Grand Chelem à Wimbledon en venant une nouvelle fois à bout de Justine Henin en trois sets. Elle prend définitivement place parmi les grandes !
WIMBLEDON 2006 Simple dames - Finale
Amélie Mauresmo (FRA, 1) bat Justine Henin-Hardenne (BEL, 3) 2-6 6-3 6-4 Face-à-face : 5-5 REVIVEZ LE FILM DU MATCH
Un sentiment de revanche planait sur le court central à l'entrée de Justine Henin et d'Amélie Mauresmo. Le souvenir de la finale de l'Open d'Australie tronquée en raison de l'abandon polémique de la Belge restait dans toutes les mémoires. Même si la Française affirmait avoir tourné la page, on pouvait être sûr qu'elle se présentait devant les supporters britanniques avec le secret espoir de soulever un deuxième trophée en Grand Chelem en connaissant enfin la joie de remporter la balle de match.
Henin au-dessus du lot
Justine Henin et Amélie Mauresmo sont deux des rares joueuses à pratiquer un vrai jeu de gazon. Capables d'enchaîner service-volée, de s'appuyer sur un revers slicé très efficace, les deux championnes faisaient la preuve de leurs velléités offensives dès les premiers coups de raquette, au plus grand bonheur des spectateurs. Malgré un état d'esprit irréprochable, la Française n'avait cependant pas les moyens en début de rencontre de résister à une Justine Henin, impeccable.
Immédiatement dans le bon rythme, la Wallonne récitait un tennis proche de la perfection au cours de la première manche (11 coups gagnants pour seulement 4 fautes directes) et faisait preuve d'une précision machiavélique en passing. Souvent mise en difficulté par les retours dans les pieds, Mauresmo ne transformait victorieusement que 3 de ses 12 montées. Un taux bien trop faible pour espérer résister à la furia adverse (6-2).
Mauresmo ramasse les cadeaux
En raison de la fébrilité notable de Mauresmo lors des grands événements, le pire était à craindre. Nullement perturbée par la perte de la première manche, la protégée de Loïc Courteau repartait cependant au combat sans aucun complexe et profitait de la première baisse de régime adverse pour faire le break. Après un premier acte quasi-sans-faute, Henin perdait pied à l'attaque du deuxième set, commettant en quatre jeux deux fois plus de fautes directes qu'au cours de toute la première manche. Moins sereine en coup droit, la Belge se montrait également beaucoup moins solide au filet, ne convertissant que 7 de ses 16 montées et ne trouvait jamais les moyens de recoller au score malgré un taux de première balle de Mauresmo très faible (39%).
Une solidité étonnante
"Le mental jouera un grand rôle", avait prédit les deux championnes. Mise en confiance par le gain du deuxième set par la baisse de régime adverse, Mauresmo abordait la manche décisive le pied au plancher. Portée par une première balle retrouvée (85%), elle s'installait dans le court, montant à vingt reprises au filet, afin de mettre une pression de tous les instants sur son adversaire. Un break en poche, la numéro un mondiale faisait pendant toute la fin de match preuve d'une solidité mentale inhabituelle, ne concédant aucune balle de break et plantant même 4 aces, dont notamment deux sur seconde balle. Rien ne pouvait plus l'arrêter. Après un peu plus de deux heures de jeu, Mauresmo pouvait enfin lever les bras après une balle de match en finale d'un tournoi du Grand Chelem !
. FACE-A-FACE : 5-5 2006 Wimbledon (herbe, finale) Mauresmo 2-6, 6-3, 6-4 2006 Berlin (terre battue, 1/2) Henin 6-1, 6-2 2006 Open d'Australie (rebound ace, finale) Mauresmo 6-1, 2-0 abandon 2005 Toronto (dur, 1/2) Henin 7-5, 3-6, 6-1 2004 JO Athènes (dur, finale) Henin 6-3, 6-3 2004 Amelia Island (terre battue, 1/2) Mauresmo 6-7, 7-5, 6-3 2004 Sydney (rebound ace, finale) Henin 6-4, 6-4 2003 Masters Cup (indoor, 1/2) Mauresmo 7-6, 3-6, 6-3 2003 Berlin (terre battue, 1/2) Henin 7-6, 6-4 1999 US Open (dur, 1er tour) Mauresmo 6-1, 6-4
. LEUR PARCOURS A WIMBLEDON 2006
AMELIE MAURESMO > Pour en savoir plus sur son fabuleux parcours Demi-finale : bat Maria Sharapova (RUS, 4) 6-3, 3-6, 6-2 1/4 de finale : bat Anastasia Myskina (RUS, 9) 6-1, 3-6, 6-3 1/8 de finale : bat Ana Ivanovic (SER, 19) 6-3, 6-4 3e tour : bat Nicole Pratt (AUS) 6-1 6-2 2e tour : bat Samantha Stosur (AUS) 6-4, 6-2 1er tour : bat Ivana Abramovic (Cro, Q) 6-0 6-0
JUSTINE HENIN-HARDENNE Demi-finale : bat Kim Clijsters (BEL, 2) 6-4, 7-6 1/4 de finale : bat Séverine Brémond (FRA, Q) 6-4, 6-4 1/8 de finale : bat Daniela Hantuchova (SLQ, 15) 6-3, 6-1 3e tour : bat Anna Chakvetadze (RUS, 30) 6-2, 6-3 2e tour : bat Ekaterina Bychkova (RUS) 6-1, 6-2 1er tour : bat Meng Yuan (CHN) 6-0, 6-1
Mauresmo : "Une intensité énorme"
Victorieuse de son deuxième tournoi du Grand Chelem face à Justine Henin à Wimbledon, Amélie Mauresmo peinait à prendre conscience de son exploit et ne pouvait cacher son émotion de rejoindre dans les annales Suzanne Lenglen et certains des plus grands noms de l'histoire du tennis.
WIMBLEDON - Finale dames
AMELIE MAURESMO, que ressentez-vous après votre victoire ?
Je n'arrive pas à y croire. Je ne me sentais pas très bien en arrivant dans le tournoi et puis tout s'est mis en place. J'ai passé les demi-finales, sur lesquelles j'avais échoué ces dernières années et je me suis dit que c'était peut-être pour cette fois-ci. C'est le tournoi le plus prestigieux du monde, même si en tant que Français, Roland-Garros est tout là-haut aussi. J'ai dû attendre sept ans entre mes deux premières finales de Grand Chelem et maintenant j'en gagne deux la même année. Le travail finit par payer.
De quoi êtes-vous la plus fière ?
D'avoir réussi à retourner le match. Etre menée 2-6 par Justine dans une finale de Chelem ce n'est pas une position facile. Je suis très fière aussi d'avoir continué à faire service-volée même si ça ne marchait pas bien au début.
Comment avez-vous fait pour vous reprendre au deuxième set ?
Elle jouait bien au début et moi je ne me sentais pas très bien. Mon service-volée ne marchait pas. Mais j'ai réagi dès le début du deuxième set. J'ai crié un peu, j'ai bougé un peu plus, j'ai fait en sorte de me réveiller tout simplement parce que c'était mal embarqué. Je voulais retrouver de l'agressivité. Il fallait que je revienne dans le terrain. Je pensais qu'à un moment j'allais pouvoir saisir des occasions. C'est ce qui s'est produit et c'est là que le doute s'est installé en elle.
Avez-vous été blessée dans le passé par les critiques concernant la fragilité de vos nerfs ?
Non. J'étais réaliste et je savais bien que les nerfs entraient en jeu avant. C'est peut-être pour ça que ça m'a pris plus de temps que les autres. Ca rend peut-être les choses encore plus douces. Ca n'aurait peut-être pas été aussi bien si j'y étais arrivée à ma première tentative. J'ai finalement trouvé le moyen de contrôler mes nerfs. J'ai appris de mes expériences. J'ai essayé de voir le tennis différemment, de me mettre un peu moins de pression.
Vous succédez à Suzanne Lenglen. Quel effet cela fait-il ?
Ca fait bizarre. Je suis fière car elle a été une championne extraordinaire. Ce que je vois ce sont tous les noms inscrits au palmarès de Wimbledon et maintenant le mien avec. C'est pas mal.
A quoi avez-vous pensé au moment de la balle de match ?
A rien. C'est d'une intensité énorme. On peut difficilement mettre des mots là-dessus. C'est du soulagement, de la joie, l'adrénaline qui traverse le corps.
Est-ce plus fort qu'en Australie ?
Cette fois, j'ai eu ma balle de match, mais en Australie c'était grand aussi.
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