L'Allemagne termine sur un sourire
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L'Allemagne termine troisième de sa Coupe du monde. Samedi à Stuttgart, Bastian Schweinsteiger, auteur d'un doublé, et ses coéquipiers ont battu le Portugal (3-1). Les jeunes joueurs de Jürgen Klinsmann peuvent être satisfaits de leur Mondial.
ALLEMAGNE - PORTUGAL : 3-1
Buts : Schweinsteiger (56e, 78e) et Petit (61e, csc) pour l'Allemagne - Gomes (88e) pour le Portugal
Première période : Les occasions manquées
Mais ils sont où ? Il ne s'agit pas évidemment des Allemands ou des Portugais, mais bien les buts. Car dans les matches de classement où l'enjeu et la pression sont moindres par rapport à une "grande finale", on s'attend généralement à une avalanche de buts. A défaut d'imiter le Turc Hakan Sukur qui avait inscrit le but le plus rapide de la Coupe du monde en 2002 au bout de onze secondes, l'Allemagne s'appuie sur Kehl pour inquiéter Ricardo (5e) puis sur son meilleur buteur de la compétition, Klose (8e). Sans succès.
Dans le but allemand, Oliver Kahn, qui remplace Lehmann, fête sa 66e sélection et s'illustre une première fois de belle manière sur un mini-corner tiré directement par Deco (14e) avant de se montrer décisif face à Pauleta. Parti à la limite du hors jeu, l'attaquant du PSG perd en effet son duel face au gardien du Bayern Munich (15e). Toujours audacieux dans leurs tirs de loin, les hommes de Klinsmann n'ont pas froid aux yeux. Ricardo doit alors s'interposer face à Kehl de plus de vingt mètres (20e) puis repousse des deux poings un coup franc puissant de Podolski, élu meilleur jeune de la compétition.
Dominateur dans la possession du ballon, le Portugal n'arrive toutefois pas à se procurer plus d'occasions de but et Cristiano Ronaldo sifflé presque systématiquement par le public de Stuttgart ne fait rien pour améliorer son image en gratifiant le monde entier d'un de ses plongeons improbables juste avant la mi-temps (45e).
Seconde période : Le show Schweinsteiger
A la reprise, les hommes de Felipe Scolari continuent de faire tourner le ballon (57% de possession de balle sur l'ensemble du match) mais à la finition, cela se révèle moins brillant à l'image de Pauleta dont la frappe n'est pas assez puissante pour tromper Kahn (53e). Du côté allemand, un seul joueur va faire la différence dans cette petite finale. Parti de son côté gauche, Bastian Schweinsteiger efface trois joueurs avant d'armer une frappe de 25 mètres qui bat Ricardo d'une frappe flottante qui mystifie le gardien du Sporting Portugal (1-0, 56e).
Plus que l'ouverture du score, ce but va définitivement lancer ce match pour la troisième place... et le show Schweinsteiger. Car sur un coup franc de la gauche, le joueur du Bayern Munich tire en force dans la surface portugaise et c'est le malheureux Petit qui dévie le ballon dans ses propres filets après être entré en jeu à la mi-temps (2-0, 61e). Avec deux buts de retard, le Portugal tente de réduire le score rapidement mais à chaque fois, Deco (63e) et Cristiano Ronaldo (78e) se heurtent à un Olivier Kahn toujours aussi impeccable dans son but. Et pour assommer ses adversaires, Schweinsteiger décide de refaire l'action de son premier chef d'&oeliguvre. Un démarrage côté gauche, une frappe puissante de 25 mètres pour un ballon qui finit dans le petit filet opposé de Ricardo (3-0, 78e).
Les Portugais n'égaleront donc pas leur meilleure performance en Coupe du monde comme en 1966 où ils avaient terminé à la troisième place mais cherchent tout de même à sauver l'honneur face à l'Allemagne. C'est sans compter sur les sauvetages à répétition de Kahn (82e, 83e) qui s'incline toutefois une première fois sur une tête de Nuno Gomes suite à un centre de Figo (3-1, 88e). Cette petite finale aura donc bien été prolifique comme à son habitude. Pour son dernier match, Oliver Kahn ne devrait pas s'en plaindre... surtout avec la troisième place glanée par sa Mannschaft.
L'HOMME DU MATCH : Bastian Schweinsteiger (Allemagne)
Dans une rencontre serrée en première période, Bastian Schweinsteiger a su faire sauter le verrou portugais à trois reprises après la pause. Trois inspirations de puissance et de précision dont deux tirs de plus de 25 mètres (56e, 78e) et un coup franc surpuissant qui force Petit à tromper son propre gardien (60e). Dynamique sur son côté gauche, le joueur du Bayern Munich aura joué 43 ballons pour 10 perdus et pris un petit carton jaune suite à son dernier but avant d'être remplacé sous les acclamations de Stuttgart par Hitzlsperger.
LA DECLA : Oliver Kahn (Allemagne)
"L'ambiance était extraordinaire ce soir, à se demander ce qui se serait passé si nous avions remporté le titre de champion du monde. Cela a été une des rencontres les plus chargées émotionnellement pour moi, sinon la plus émotionnelle de toute ma carrière. C'était aujourd'hui mon dernier match en sélection et on ne peut rêver d'une meilleur fin de carrière internationale".
Henry : "Un scorpion"
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Avant la finale, Thierry Henry compare l'Italie à un scorpion qui peut endormir sa proie avant d'attaquer. Sur le banc le 12 juillet 1998, le Gunner s'apprête à vivre un grand moment en finale, la deuxième de l'année pour lui après la Ligue des Champions. Celle-là, il faudra la gagner.
THIERRY HENRY, que ressentez-vous à l'idée de disputer une finale de Coupe du monde ?
T.H. : La même joie que lorsque tu te retrouves en finale d'une compétition importante. Il n'y a pas si longtemps que ça, j'ai eu la chance de me retrouver en finale de la Ligue des Champions. Peu de temps après, j'ai l'opportunité de me retrouver en finale de la Coupe du monde. Ce sont des moments qu'il faut savourer.
Pourtant, on peut dire que vous revenez de loin...
T.H. : C'est peut-être aussi ce qui fait notre force. On a été très critiqués, peut-être à juste titre sur le plan du jeu. On a beaucoup parlé de l'âge de l'équipe de France ou ce genre de choses. Je pense que les gens s'égaraient un peu. Mais il faut essayer de rester concentrés, même maintenant que les critiques sont meilleures. Il faut avancer et faire ce qu'on sait faire. C'est-à-dire de rester comme on est, on défend superbement bien et on essayer à chaque fois d'être aussi efficace que possible. C'est vrai que c'est un truc qu'on n'avait pas avant. Mais on voit une équipe de France qui se bat et qui sait être efficace quand il faut.
Vous n'avez jamais douté ?
T.H. : A un moment donné, c'est vrai que les joueurs se posaient des questions. Parce que c'est vrai que ça n'a pas toujours été simple pendant les qualifications. Mais comme je le disais avant qu'on soit en finale : si tu veux aller quelque part, il faut le faire en équipe. Quand tu joues en équipe, les individualités te font la différence. Mais pas avant. Et ça se vérifie aujourd'hui.
Quelle est la force de l'équipe de France ?
T.H. : Tout le monde attaque ensemble, tout le monde défend ensemble. On est morts de faim. Surtout, on essaie d'être décisif lorsqu'il faut l'être. Ce qui fait la différence, c'est que l'on sait que l'on peut se permettre de ne marquer qu'un but et de passer comme ça. Cela réconforte parce que tu n'es pas obligé de marquer deux ou trois buts pour gagner un match.
Est-ce une satisfaction d'avoir emmené Zidane en finale ?
T.H. : Demandez-lui, il vous dira qu'il ne fait pas cela pour lui. Bien sûr, on est obligé d'en parler car c'est un joueur fantastique mais, face au Portugal, on a vu une grande équipe avec une grande envie et difficile à manoeuvrer. Tout le monde parle de Zidane mais il ne faut pas oublier que ce sera aussi la fin de la carrière internationale de Thuram après cette Coupe du monde, peut-être de Makelele également. Mais ce n'est pas le plus important. Ce que l'on retient à la fin, c'est qu'on a été fantastiques en tant qu'équipe.
Comment envisagez-vous vos retrouvailles avec l'Italie ?
T.H. : Moi, je n'ai aucun problème avec l'Italie. En revanche, est-ce que cela sera une revanche de l'Euro 2000 ? Je ne sais pas ce qu'ils vont en penser ou en dire mais bon...
Quels problèmes peuvent vous poser les Italiens ?
T.H. : C'est une équipe qui cadre plus que les autres. On dit toujours que l'Italie est attentiste mais, face à l'Allemagne en demi-finale, ils ont tiré sur la barre, sur le poteau et ils ont quand même marqué deux buts. C'est une équipe qui arrive à endormir son adversaire pour mieux attaquer, un peu comme un scorpion. A nous d'être vigilants. Mais je crois qu'on a démontré face au Portugal que, nous aussi, on sait faire ça.
Après avoir battu l'Espagne, le Brésil et le Portugal, devenez-vous les favoris de la finale ?
T.H. : L'Italie sera favorite parce que c'est une équipe qui a l'habitude d'être en demi-finale ou en finale. En plus, elle s'est qualifiée en battant l'Allemagne chez elle. En demie, ils ont joué à l'italienne. Ils ont été patients, ils ont attendu leur heure. Quand ils ont vu que les Allemands étaient un peu fatigués, ils ont fait rentrer Iaquinta. Mais je n'ai pas vu quelque chose de différent par rapport à ce qu'on connait déjà des Italiens.
On retrouvera les deux meilleures défenses en finale...
T.H. : Ça ne me surprend pas parce que c'était la même chose en Ligue des Champions (entre Arsenal et Barcelone). On a toujours parlé d'Arsenal parce qu'on mettait des buts mais on n'en prenait pas non plus. Si on veut arriver à faire quelque chose, ce qu'il faut avant tout, c'est ne pas prendre de but.
On vous a senti fatigués face au Portugal...
T.H. : On n'avait peut-être pas les jambes pour mettre un second but, même si on a eu une belle occasion sauvée par le gardien. Sur une autre occasion, si Zizou m'avait donné le ballon un peu plus tôt, il aurait pu y avoir une situation de un contre un mais ce sont des choses qui arrivent. On aurait pu tuer le match mais on ne l'a pas fait. On sait également que l'on peut garder notre but inviolé et c'est un point très important à ce niveau de la compétition.