Adversaire de la France au premier tour, la Suisse a dévoilé lundi sa liste de 23 joueurs dans laquelle ne figure pas Hakan Yakin. Kobi Kuhn a ainsi réservé quelques surprises comme David Degen (FC Bâle), Johan Djourou (Arsenal) et Blerim Dzemaili (FC Zürich) derrière le leader Alexander Frei.
A 19 ans et pour sa première sélection nationale, le défenseur d'Arsenal Johan Djourou est le plus jeune joueur de l'équipe. Son coéquipier chez les Gunners, Philippe Senderos, 21 ans, est à peine plus âgé. L'équipe, dont la moyenne d'âge est de 24,8 ans, comprend sept joueurs qui ont moins de cinq sélections en équipe nationale. Le plus "vieux" est le gardien Pascal Zuberbuehler, 35 ans, choisi bien qu'il ait commis quelques bourdes retentissantes récemment qui ont probablement coté à son club, le FC Bâle, le titre de champion de Suisse.
"Ces joueurs ont du talent"
"Le plus important, c'est le talent -et ces joueurs en ont beaucoup- le caractère et la complémentarité" , a expliqué Kuhn aux journalistes. Malgré 44 sélections nationales et 14 buts marqués pour l'équipe suisse, le grand absent Hakan Yakin a souffert de baisses de forme et de blessures au cours de la saison passée. Le milieu de terrain des Young Boys a été relégué sur le banc des remplaçants lors de plusieurs rencontres internationales.
"J'ai suivi ces cinq derniers matches et j'ai vu que sous pression il est capable d'améliorer son jeu", a cependant reconnu Kuhn. Interrogé sur la sélection française, et particulièrement le choix de Fabien Barthez comme gardien titulaire, il a répondu: "c'est intéressant de voir que Barthez a été préféré à (Gregory) Coupet mais ça ne va pas bouleverser notre tactique".
> LES 23 SUISSES :
Gardiens de but : Pascal Zuberbühler (FC Bâle), Diego Benaglio (Funchal/POR), Fabio Coltorti (Grasshopper)
Défenseurs : Valon Behrami (Lazio/ITA), Philipp Degen (Dortmund/GER), Johan Djourou (Arsenal/ENG), Stéphane Grichting (Auxerre/FRA), Ludovic Magnin (Stuttgart/GER), Patrick Müller (Lyon/FRA), Philippe Senderos (Arsenal/ENG), Christop Spycher (Francfort/GER)
Milieux de terrain : Tranquillo Barnetta (Leverkusen/GER), Ricardo Cabanas (Cologne/GER), David Degen (FC Bâle), Blerim Dzemaili (Zurich), Daniel Gygax (Lille/FRA), Xavier Margairaz (Zurich), Johann Vogel (AC Milan/ITA), Raphaël Wicky (Hambourg/GER)
Attaquants : Alexander Frei (Rennes/FRA), Mauro Lustrinelli (Sparta Prague/CZE), Marco Streller (Cologne/GER), Johan Vonlanthen (Breda/NED)
Coupet "perplexe"
"Ce n'est pas une descente aux enfers, mais une grosse déception" , a-t-il avoué dans un entretien à la chaîne cryptée, qui devait être diffusé dimanche soir dans l'émission "L'équipe du dimanche". Coupet a été informé dès jeudi de la décision du sélectionneur Raymond Domenech et l'entretien a été enregistré vendredi matin à Lyon, soit 48 heures avant que Domenech ne révèle publiquement son choix concernant le gardien titulaire des Bleus.
"Il va falloir que je me relève", a déclaré Coupet. "Que, psychologiquement, j'arrive à me remettre pour le groupe et cette Coupe du monde", a poursuivi le quintuple champion de France, insistant: "Il va falloir que l'idée fasse son chemin. Je vais essayer de profiter de la semaine pour me changer les idées". Grégory Coupet est parti dimanche en Espagne pour une semaine de vacances. "J'ai laissé parler, je n'ai pas posé de questions", a ajouté le gardien de but en racontant le moment où "M. Domenech, en présence de M. Martini (entraîneur adjoint chargé des gardiens, ndlr)" lui ont annoncé leur choix, jeudi.
"Je ne peux pas tout dire"
Les intéressés lui ont-ils expliqué pourquoi Barthez lui avait été préféré ? "Je ne sais pas, je n'ai même pas posé de questions, a répété le Lyonnais. Ce qui m'importait, c'était de savoir si j'étais N.1 ou N.2.""Pour ma part, j'ai fait le maximum, j'ai tout tenté", a-t-il continué, dépité, avouant que, "paradoxalement", cette décision n'était pas encore trop dure à vivre. "Je pense vraiment souffrir à Tignes (où l'équipe de France sera en stage d'oxygénation à partir du 21 mai, ndlr)" où il devra "vivre au quotidien avec Fabien (Barthez), M. Domenech et M. Martini" . "Cela va être difficile (à Tignes), et c'est pour cela que c'est bien de le savoir plus tôt afin de réfléchir (...) au comportement à avoir" , a-t-il insisté.
S'il a décidé de parler vendredi, avant l'annonce de la liste des 23 par le sélectionneur, c'est parce qu'"être sollicité constamment va provoquer chez moi une grosse colère. Je ne veux pas tomber dans le panneau. Là, je canalise, je suis tranquille, j'évite de m'emporter et de dire des bêtises. Cela protège l'équipe aussi. Je ne peux pas tout dire." "J'attends d'avoir les raisons, d'avoir +le pourquoi du comment+, car quand on me l'a annoncé, je n'ai pas cherché à poser des questions", a-t-il encore insisté, concluant, visiblement ému: "J'ai des raisons d'être perplexe, non?"
