Le monde du silence

Cadenassée comme jamais par Raymond Domenech et son staff, la communication autour de l’équipe de France est d’une rare opacité à Tignes. La bonne formule pour protéger les Bleus à 20 jours du premier match contre la Suisse ?


Silenzio stampa
Bondé en hiver, Tignes est d’une quiétude reposante en ce mois de mai. Les dernières neiges et les températures encore frisquettes rappellent que les derniers skieurs ont rangé les bâtons il y a peu mais l’atmosphère qui règne dans la station savoyarde sent bon la fin de saison. C’est sans doute pour son calme et ses vertus bienfaisantes pour les organismes de ses protégés que le staff de l’équipe de France a choisi le pied du Glacier de la Grande Motte pour préparer son Mondial allemand qui débutera le 13 juin par une opposition contre la Suisse à Stuttgart. C’est également pour fuir la pression médiatique que les Bleus s’«exilent» en montagne. Et depuis dimanche, Raymond Domenech et ses protégés parviennent sans problème à échapper aux journalistes présents à Tignes puisque c’est le sélectionneur en personne qui fixe les règles de la communication. Et dans les Alpes, cette dernière est réduite au strict minimum.

Depuis lundi et la conférence de presse du sélectionneur qui a reconnu publiquement le couac de la présentation de la liste des 23 huit jours plus tôt, la presse n'a rien eu à se mettre sous la dent. D’un commun accord, les joueurs ont décidé de ne se livrer à aucun entretien individuel auprès des médias et il faudra attendre jeudi et un nouveau point-presse pour que plusieurs d’entre eux s’expriment sur leur préparation et sur leurs prochaines échéances, amicales ou officielles. Montrés du doigt à leur arrivée pour le peu d’égards accordés aux quelques supporters venus leur souhaiter la bienvenue, les Bleus sont difficiles à approcher lorsqu’ils sortent de l’hôtel Montana. Mardi midi, Raymond Domenech, qui avait regretté la veille la distance entre ses joueurs et leurs fans, a permis aux curieux d’approcher les stars. Grégory Coupet et Thierry Henry en tête ont donc pu s’adonner aux joies des signatures et poses photos. Puis plus rien. Direction le funiculaire pour une ascension vers le glacier de la Grande Motte.

Randonnée et huis-clos
Après avoir passé la nuit au restaurant Le Panoramique, situé à plus de 3000 mètres d’altitude, les Bleus effectuaient ce mercredi matin une randonnée encadrés par une quinzaine de guides de haute montagne qui devait les accompagner jusqu’au sommet de la Grande Motte, à 3600 mètres du plancher des vaches. Cette balade de quatre à cinq heures terminée, les coéquipiers de Zinédine Zidane rejoignaient femmes et enfants pour le déjeuner avant de redescendre à Tignes dans l’après-midi pour y effectuer un entraînement… à huis-clos.

Tant pis pour les photographes et les journalistes qui ont bien du mal à humer l’ambiance qui règne au sein du groupe bleu qui retrouvera Clairefontaine vendredi avant de disputer le premier de ses trois matches amicaux face au Mexique le lendemain au Stade de France. «L’exemple, c’est 1998, ça s’est construit petit à petit. Là, c’est ce qu’on attend. S’il ne se passe rien dans l’équipe, on ne va pas loin», explique le sélectionneur. De ce que l’on a pu entrevoir mardi durant l’entraînement, le temps semble au beau fixe dans le groupe dont l’escapade nocturne a dû renforcer les liens. Pour en savoir plus, rendez-vous dans 24 heures, à l’occasion du point-presse des joueurs, organisé par la Fédération française bien sûr.