Les Socceroos partent en héros
Ils sont venus, entre amis, entre supporters. Ils sont venus par centaines, par milliers, et il n’en manquait que 4 897 pour franchir la barre des 100 000 spectateurs. Les 95 103 fans présents ont battu le record d'affluence pour un match de football de la sélection australienne.
Pourquoi ? Tout simplement en l'honneur des Socceroos, qui s’apprêtent à disputer leur première phase finale de la Coupe du Monde de la FIFA en 32 ans, après leur participation à l’édition 1974. A cette occasion-là, les Australiens avaient été éliminés sans remporter la moindre victoire, sans inscrire le moindre but, ce qui a laissé un fort goût d’inachevé.
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Menée par Guus Hiddink, que l’on ne présente plus, cette équipe d’Australie semble néanmoins plus confiante et paraît y croire davantage. Les supporters qui se sont amassés au Melbourne Cricket Ground étaient d'ailleurs d’humeur festive. Aussi ont-ils adressé un au revoir chaleureux à leur équipe. De leur côté, leurs compatriotes présents sur la pelouse se sont acquittés de leur partie du contrat, grâce au but inscrit par Josip Skoko à la 16ème minute.
La liste des 23 joueurs de l'Australie
Avant la rencontre, Mark Viduka avait demandé aux supporteurs de s’habiller en doré pour affirmer leur soutien à l’équipe, lesquels supporters ont obéi. "Quand nous nous sommes qualifiés contre l’Uruguay à Sidney, toutes les tribunes étaient recouvertes de maillots, écharpes et casquettes dorés, a déclaré Viduka. Ca fait beaucoup de bien à l’équipe de voir tout ce soutien et ça nous aide à profiter pleinement de l’avantage du terrain."
"Nous savons combien Melbourne aime le sport : il serait génial de voir tous les supporteurs australiens qui viennent au match contre la Grèce porter des vêtements dorés et nous montrer qu’ils sont avec nous sur le chemin vers l’Allemagne."
L’importante communauté grecque présente à Melbourne s'est également prise au jeu. Les supporters grecs sont restés fidèles à l'image qu'ils avaient donnée à l’EURO 2004 de l’UEFA, avec leur passion, leurs couleurs et leur enthousiasme. Les champions d’Europe en titre faisaient pourtant grise mine au coup de sifflet final : ils n’ont même pas eu un petit but à fêter.
Encore des choses à améliorer
Cependant, malgré l’atmosphère de carnaval qui régnait au stade, Guus Hiddink admet qu’il n’est pas entièrement satisfait de la prestation de son équipe. "Je dirais que 70 % de notre rencontre a été excellente, mais c’est sur le reste que nous devrons nous pencher pour améliorer notre jeu."
"Je ne suis pas inquiet, mais il est très facile de dire 'Nous avons battu les champions d'Europe'. Nous devons nous remettre au travail et nous concentrer sur les progrès qu’il nous reste à accomplir, parce que les rencontres du niveau Coupe du Monde se jouent souvent sur des détails. L’équipe sait parfaitement quelle position adopter et ce qu’elle a à faire. Je peux modifier mon équipe-type, c’est important. Mais la base de notre équipe doit être la force physique : c’est un aspect sur lequel nous devons travailler."
"Nous avons fait une très bonne première période, mais nous avons perdu notre concentration après la pause, ce qui est inquiétant. Nous avons perdu trop de ballons. Je n’oublie pas les bonnes phases de jeu, mais nous devons nous améliorer dans ces secteurs pour être compétitifs. C’est une bonne victoire, mais nous aurons la partie encore moins facile quand nous affronterons le Japon."
Skoko, le buteur du match, admet qu’il y a encore du travail à l’entraînement. "Le but m’a fait plaisir, mais nous ne sommes pas encore prêts. Au vu du programme difficile que nous avons eu ces derniers jours, nous nous en sommes bien tirés. Quelques-uns des joueurs étaient vraiment très fatigués. A partir de maintenant, il faudra nous entraîner dur."
L’Australie s’apprête à affronter le Japon, le Brésil et la Croatie : on devrait donc bientôt savoir si la préparation méticuleuse et éreintante imposée par Hiddink portera ses fruits, ou si ses joueurs arriveront lessivés au grand rendez-vous allemand. Mais pour l’instant, le public et les joueurs australiens partagent la même opinion : les Socceroos sont entre de bonnes mains.
