Et soudain Tourbillon se déchaîna... Obradovic vient de rater son penalty, arrêté par Bedenik, penalty accordé à la fin des arrêts de jeu (93e). En colère, le ciel va s'abattre sur les Valaisans. Un accrochage entre Geiger, venu féliciter son gardien, et Regazzoni, interprétant le geste du Xamaxien comme une provocation, mit le feu aux poudres. Sur la pelouse, on se frictionna, on s'invectiva. Des images et des scènes de honte. Alors que les jets d'objets encombrants se multipliaient et que des joueurs fuyaient se réfugier dans les vestiaires, on a cru revivre les mêmes scènes qu'à Bâle. Triste épilogue (provisoire) d'un match de feu, d'un match tumultueux.
A l'arrivée, un 0-0 qui ne fait l'affaire de personne, et pour le FC Sion, le risque d'une lourde amende - le club avait déjà reçu un avertissement -, voire d'écoper, suite aux incidents, d'une suspension de stade. Au terme de la première mi-temps de la finale, à qui profite ce résultat? «On verra dimanche si c'est une bonne opération, allait répondre Christophe Moulin. J'aurais bien sûr préféré gagner. Avant de baisser pied, on a fait 25 très bonnes minutes. Et Xamax n'a pas existé après la pause.» Alors que le déluge s'abattait déjà sur Tourbillon, Sion était effectivement parti pied au plancher, et dans la boue, mais Xamax, résistant au siège en règle qui lui était imposé, avait tenu le choc. Bedenik y avait déjà aussi mis du sien, en se couchant acrobatiquement sur un essai estampillé Bülher (13e). Mais à dominer dans le vide, les Valaisans, sur une pelouse gorgée d'eau n'avantageant pas ses petits gabarits (Bühler, Regazzoni), s'embourbèrent. Imperceptiblement, touché, douché mais jamais coulé, NE Xamax, joliment chahuté jusque-là, reprit ses esprits. Le match alors s'équilibra, tout comme les occasions, équitablement réparties. Lalic (dès la 2e, puis sur une frappe sèche), Coly et surtout Nuzzolo, surpris de se retrouver seul suite à une boulette de Joao Pinto, côtoyèrent le bonheur. Qui aurait aussi pu être valaisan si Bedenik n'avait pas joué des poings devant Vogt et Di Zenzo.
Jusqu'au bout, Sion y crut. Jusqu'au bout, Xamax fit de la résistance intelligente. «On ne méritait pas de perdre. Psychologiquement, on a pris l'avantage. Mon équipe a joué sans complexe. On ne s'est pas laissé impressionné par la furia adverse.» En dépit de l'acte de bravoure de ses joueurs, Blazevic ne fanfaronnait pas: «Il faut rester prudent. Rien n'est encore joué, ni dans un sens ni dans l'autre.» Le Blaze avait-il souffert? «Je souffre depuis le premier jour où je suis arrivé à Xamax!» Et dimanche, le «blaze» souffrira encore. Mais il sait aussi que son équipe a les moyens de passer. A condition peut-être de ne pas encaisser de but. Car avec le système Coupe d'Europe...

Benedik et Xamax ont bien préservé leur but sur un terrain détrempé.
Sion - NE Xamax 0-0
Tourbillon, 12 800 spectateurs. Arbitre: M. Busacca.
Sion: Vailati; Sarni, Joao Pinto, Meoli; Gaspoz, Gelson Fernandes, Obradovic, Delgado; Bühler (64e Di Zenzo); Vogt, Regazzoni. Entraîneur: Moulin.
Xamax: Bedenik; Oppliger, Besle, Geiger; Nuzzolo, Lombardo, Lalic, Baumann, Munoz; Sehic (82e Rey), Coly. Entraîneur: Blazevic.
Notes: Sion sans Thurre, Luiz Carlos, Leandro (blessés). Xamax sans Mangane, Cordonnier, Hürlimann (blessés), ni Lubamba, Aka'a (suspendus). Le coup d'envoi est donné par Stéphane Grichting. Pluie diluvienne transformant la pelouse en bourbier. A Neuchâtel, Rey n'est que remplaçant. Le match est interrompu à plusieurs reprises en raison du lancement d'objets pyrotechniques sur la pelouse. 93e: Obradovic rate la transformation d'un penalty accordé pour une prétendue faute de Besle sur Gaspoz (arrêt de Bedenik).
Avertissements: Lombardo (15e, faute sur Bühler), Gaspoz (20e, charge sur Nuzzolo), Obradovic (24e, pour avoir joué un coup franc trop rapidement), Meoli (50e, faute sur Lombardo).
Expulsion: adjoint de Moulin, Frédéric Chassot est expulsé du banc valaisan et prié par M. Busacca d'aller s'asseoir dans les tribunes (76e).
Coups de coin: 7-4 (2-4).
L'arbitre calme les ardeurs du banc sédunois...
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