Samuel Eto'o, auteur d'un but, savoure le sacre du Barça (Panoramic)
«Je n’ai jamais douté»
Auteur du but de l’égalisation barcelonaise, Samuel Eto’o a grandement participé à la quête de la deuxième C1 de l’histoire du Barça. Le Camerounais affirme n’avoir jamais douté, même quand Arsenal a mené au score, mais ne réalise pas encore la portée de cette victoire. Interview
Sport24.com : Samuel, comment vous sentez-vous après cette victoire ?
Samuel Eto’o : Je n’ai pas de mot pour relater ce qu’on a vécu, tout ce qu’on vit en ce moment. Dans quelques années, quand je dirais à mon fils (Ndlr : il est à ses côtés) que j’ai gagné la Ligue des Champions et que j’ai inscrit un but qui a permis à mon équipe de revenir au score… On ne se rend pas trop compte encore de ce que ça représente. C’est quand notre carrière sera finie qu’on prendra conscience de ce qu’on a fait.
Sport24.com : Avez-vous douté pendant cette finale ?
Samuel Eto’o : Non. Dans une finale, on ne peut pas se permettre de douter. Car ce sont des rencontres qui se jouent jusqu’au coup de sifflet final. Quand on est rentré aux vestiaires à la mi-temps, on s’est rappelé l’exemple de Liverpool l’an dernier face à Milan. On s’est mis dans l’esprit des joueurs de Liverpool. On s’est dit : «on rentre sur la pelouse et on y va, tant pis si on prend un autre but. Il faut essayer, essayer, essayer.» Et finalement Dieu a bien voulu qu’on l’emporte.
Sport24.com : Le Stade de France vous réussit. Vous aviez marqué avec le Cameroun contre le Brésil, vous gagnez la Ligue des Champions. Qu’a-t-il de particulier ?
Samuel Eto’o : Je ne sais pas. Hier (Ndlr : mardi), quand nous sommes arrivés au stade je me suis demandé dans quel vestiaire nous allions être car j’avais perdu la finale de la Coupe des Confédérations en étant dans le vestiaire visiteurs. Quand j’ai vu que nous étions dans celui de l’équipe hôte, je me suis dit que l’on avait des chances de remporter la victoire car c’est dans ce vestiaire que j’étais lors du match contre le Brésil en Coupe des Confédérations 2003, où j'avais marqué un beau but qui nous avait donné la victoire. J’ai dit à Ronnie qu’on allait gagner. Et Dieu nous a permis de gagner.
Sport24.com : Belletti et Larsson sont entrés en cours de match et ont été décisifs. C’est donc une victoire collective pour le Barça ?
Samuel Eto’o : Au Barça, on a une équipe d’une vingtaine de joueurs, et même plus avec certains de la réserve, qui sont au haut niveau. On savait qu’on aurait des possibilités même si en face de nous il y avait une très bonne équipe, difficile à jouer car elle défend très bien et maîtrise très bien la contre-attaque. Il fallait trouver la solution. En première mi-temps, on a pris un but un coup de pied arrêté avec «Titi» qui met le ballon sur la tête de Sol Campbell. Après, j’ai un ballon d’égalisation avant la pause mais ça n’a pas marché. Mais on a continué, on a monopolisé le ballon pendant pratiquement 35 minutes en deuxième mi-temps et puis ça a fini par payer.
Sport24.com : Sur l’action qui amène l’expulsion de Lehmann, vous auriez préféré que l’arbitre accorde le but ?
Samuel Eto’o : Quand vous êtes sur la pelouse, vous préférez évidemment que l’arbitre accorde le but. Il en a décidé autrement. On ne peut rien dire, c’est le jeu. L’arbitre aurait pu laisser l’avantage mais bon… On a gagné et on n’y pense plus.
Sport24.com : Cette victoire atténue-t-elle votre déception de ne pas être au Mondial avec le Cameroun ?
Samuel Eto’o : Non, cela n’a rien à voir. La Coupe du Monde est l’évènement planétaire le plus important, tous les joueurs veulent y être. C’est dommage que le Cameroun ne se soit pas qualifié. Mais comme je suis croyant, je crois toujours que ce que Dieu nous donne est bon et j’ai pris cette élimination du Mondial comme ça. Et aujourd’hui, il m’a offert autre chose, un autre grand moment.
La défaite d'Arsenal face au Barça reste en travers de la gorge d'Arsène Wenger (Panoramic)
«Difficile à accepter»
Très déçu du dénouement de la finale, Arsène Wenger avait du mal à digérer la défaite de son équipe, estimant que le premier but du Barça est entaché d’une position de hors-jeu. Pour le reste, le manager des Gunners a tenu à saluer la performance de sa jeune équipe. Interview
Sport24.com : Arsène, revenons sur l’expulsion de Jens Lehmann, quelle est votre sentiment sur cette action ?
Arsène Wenger : Je pense que le carton rouge est mérité. C’est difficile à contester. Mais je ne pense pas que cela soit le moment le plus important du math car nous avons bien joué ensuite. Nous avons eu des occasions pour marquer un deuxième but et tant que nous ne le marquions pas, cela restait difficile. Mon regret est que le premier but de Barcelone soit inscrit comme ça, sur un hors-jeu. Malgré tout, je félicite Barcelone et je félicite mon équipe qui a fait un très beau match.
Sport24.com : Jens Lehmann vous avait qualifié pour la finale en stoppant un penalty contre Villarreal. Vous êtes déçu de la façon dont la finale s’est terminée pour lui ?
Arsène Wenger : Jens a plongé juste avant ou juste après la surface de réparation. Il a eu un carton rouge mais je n’ai pas grand-chose à lui reprocher. Si l’arbitre avait accordé le but, je n’aurais pas contesté. Mais j’ai vu qu’il avait sifflé la faute très tôt. Il a pris la bonne décision. Cette expulsion arrive cependant très tôt, il restait encore 70 minutes à jouer. Et dans un tel match, face à une équipe qui aime faire tourner le ballon, c’est difficile de jouer à dix contre onze. Malgré cela, ils n’ont pas été si dangereux et si créatifs que cela. Mais au fil des minutes, la fatigue jouait pour eux et contre nous.
Sport24.com : Quand vous meniez encore au score à quelques minutes de la fin, vous êtes-vous dit que la victoire était pour vous ?
Arsène Wenger : Non, je ne suis pas naïf à ce point pour croire la victoire acquise alors qu l’on ne menait que 1 à 0 à un quart d’heure de la fin et que nous étions en infériorité numérique. J’ai vu qu’en milieu de seconde mi-temps, nous avons baissé de pied physiquement et je savais que la moindre baisse de concentration pourrait nous coûter cher. Mais je ne m’attendais pas à ce moment-là à ce que nous encaissions un but sur un hors-jeu.
Sport24.com : On vous sent en colère ?
Arsène Wenger : C’est difficile d’accepter de perdre un match sur une mauvaise décision. J’estime que le premier but du Barça est hors-jeu. Mais c’est comme ça, c’est le jeu. Ce n’est pas juste et il faudra faire quelque chose à l’avenir. Je suis très frustré d’avoir perdu le match et je suis en colère d’avoir pris un but hors-jeu. Vous verrez, si vous entraîner une équipe, que vous jouez une finale de Coupe d’Europe, que vous prenez un but hors-jeu et que je vous demande après le match si vous êtes en colère. Vous allez trouver la réponse tout de suite.
Sport24.com : Pensez-vous que votre équipe aurait pu faire quelque chose de plus dans ce match ?
Arsène Wenger : Non, je ne vois pas ce que mes joueurs auraient pu faire de plus. Ils ont été splendides, ils ont joué comme des héros mais ils n’ont pas été récompensés. Nous allons maintenant travailler pour dépasser cette frustration et pour donner envie aux joueurs de revenir jouer une finale de Ligue des Champions. Nous n’avons perdu qu’un match en Europe cette année, à dix contre onze et sur une décision suspecte. Je pense que mes joueurs méritent autant de louanges que ceux de Barcelone.
Sort24.com : Comment était l’ambiance dans votre vestiaire ?
Arsène Wenger : Je ne sais pas trop, je n’ai pas eu trop le temps de m’y attarder et de parler avec mes joueurs. Mais ils sont forcément très déçus et très tristes. Dans cette finale, aucune des deux équipes ne méritait de perdre. Je l’avais dit avant cette finale, les deux équipes n’avaient pas perdu un match cette année en Ligue des Champions. C’est donc difficile quand ça vous arrive lors du dernier match.
Sport24.com : Cette défaite signifie-t-elle que Thierry Henry va quitter Arsenal ?
Arsène Wenger : Je ne sais pas. Je ne le pense pas.
Sport24.com Vous allez essayer de le rencontrer pour évoquer son avenir avant qu’il ne parte préparer la Coupe du Monde ?
Arsène Wenger : Oui, nous allons nous voir car j’ai besoin de préparer la saison prochaine. Nous avons beaucoup de jeunes. Cette équipe s’améliore, elle est très prometteuse et nous avons besoin de lui pour continuer de progresser. Il a une influence très importante sur ses coéquipiers et il peut nous aider à devenir une grande équipe, qui compte en Europe. Nous règlerons cette question avant la Coupe du Monde.
Barcelone, vainqueur de la Ligue des Champions 2005-2006
