A peine revenu de blessure, Alexander Frei est déjà pressé de partir... vers le Borussia Dortmund. Le meilleur buteur de la Ligue en 2004/2005 (20 buts en 36 matches) a fait du club de la Ruhr sa destination privilégiée en vue de la saison prochaine. Depuis quelques mois, le Suisse l'affirme haut et fort et, alors qu'il ne lui reste plus qu'un an de contrat avec le Stade Rennais, aimerait que la formation bretonne accède à ses désirs le plus rapidement possible.
Au-delà de ces considérations contractuelles, Alexander Frei vaut de toute manière moins cher qu'à l'été 2005. Sa saison 2005/2006 a été proche du néant. Cinq petits buts en tout et pour tout, une pubalgie et une opération le 20 février ont coupé les ailes du leader offensif de la "Nati". Une "Nati" que Frei va bientôt rejoindre pour disputer la Coupe du monde 2006. Après cette saison ratée, le Suisse aimerait se rattraper en Allemagne. Et n'hésite pas à viser haut. Très haut. Trop ? "La Coupe du monde, moi je veux la gagner, je ne suis pas comme d'autres qui s'engagent dans une compétition juste pour participer", lance-t-il décidement très en verve. "J'aimerais que l'on arrive à réveiller le monde, on rigole toujours un peu sur le foot suisse, à nous de stopper ça." Alexander Frei va s'y évertuer dès le 13 juin face à la France.
Par ailleurs le FC Metz va ouvrir son capital. Un apport effectué par le président Carlo Molinari et d'autres actionnaires du club de près de deux millions d'euros va permettre d'effacer le déficit né cette saison en raison du mauvais classement en Ligue 1 (20e et dernier). Le capital passe ainsi de 3 à 4,8 millions d'euros. Carlo Molinari est également disposé à ouvrir le capital du club à hauteur de 30 %: si un actionnaire veut prendre des parts dans le club il pourra ainsi le faire en apportant 300.000 euros. Il a toutefois affirmé qu'il n'était pas prêt à accepter n'importe quelle proposition.
Cette saison, le Bayern a justifié son surnom de "club de tous les records": il a remporté samedi son 20e titre de champion après avoir enlevé, tout juste une semaine auparavant, sa 13e Coupe d'Allemagne, ce qui en fait le club le plus titré du pays. Le club bavarois est aussi devenu la première formation à réaliser le doublé Coupe-Championnat deux saisons consécutives et a réussi une série sans précédent de 15 victoires consécutives en Bundesliga sur les deux saisons 2004/2005 et 2005/2006.
Mais, alors qu'ils célébraient leur titre dans la nuit de samedi à dimanche à bord d'une péniche sur le Rhin, les joueurs du Bayern se montraient quelque peu excédés par certaines critiques. "Dire qu'on a sauvé notre saison en réalisant le doublé Coupe-Championnat et en étant la première équipe à faire le double doublé, j'avoue que cela me dépasse un peu", s'est insurgé Oliver Kahn, gardien de but et capitaine du Bayern. "On a l'impression que lorsque le Bayern gagne le titre, c'est quelque chose d'anodin et de normal ", a-t-il poursuivi, en reconnaissant toutefois que "la défaite en Ligue des champions contre le AC Milan a marqué durablement les esprits".
"Riches" d'Europe
Le parcours européen du Bayern ternit en effet le bilan de cette saison: plus inquiétant, il semble même avoir, pour la première fois, un impact dans les mentalités et discours des dirigeants et joueurs. "Nos adversaires ont du respect pour le Bayern, mais ils n'ont plus peur de nous", s'est ainsi ému le défenseur international français Willy Sagnol. Depuis sa victoire en Ligue des Champions en 2001, le Bayern, vainqueur de la C1 en 1974, 1975 et 1976, n'a plus dépassé les quarts de finale (élimination en 2005 par Chelsea et 2002 par le Real Madrid).
Les tombeurs du Bayern sont, il est vrai, des "grands" d'Europe, mais Uli Hoeness, le manageur général du club bavarois, les présentent avant tout comme des "riches" d'Europe. "La Juventus Turin reçoit 118 millions d'euros par saison de la cession de ses droits TV, nous 16 millions. Sur cinq ans, cela fait une différence de 500 millions d'euros", souligne Hoeness, sans inclure dans son calcul les droits TV du Bayern pour la Ligue des Champions. Selon lui, le Bayern, qui dispose d'un budget de 60 millions d'euros, soit 10% du budget total des 18 clubs de Bundesliga, ne peut plus rivaliser sur le marché des transferts.
Le Bayern qui, à l'inverse de la grande majorité des grands clubs européens, n'est pas endetté, reste une entreprise très profitable avec un bénéfice de 189,5 millions d'euros en 2004-05 et des recettes commerciales (117 M EUR) que seul le Real Madrid surpasse. Fidèle à son image de club bien géré et près de ses sous, la Bayern n'a plus qu'à tenir le discours de la jeunesse pour faire patienter son exigeant public. Après avoir mis la main en janvier dernier sur l'international paraguayen Julio dos Santos, 23 ans, il convoite désormais l'attaquant allemand Lukas Podolski, 20 ans. " Nous voulons mettre en place une équipe de jeunes internationaux en devenir qui, dans deux à trois ans, nous permettra de remporter la Ligue des Champions", espère Hoeness.