Cela valait la peine d'attendre: le match le plus long de l'Histoire moderne du hockey suisse (390 minutes!) est aussi devenu une nouvelle partie de référence pour cette équipe de Suisse qui se plaît à taquiner la susceptibilité des présumés gros calibres de la planète en cette année 2006 particulièrement reluisante.
En l'espace de trois mois, la formation de Ralph Krueger a obtenu des lauriers contre les trois derniers champions olympiques: des succès de prestige contre la République tchèque (or aux JO de 1998) et le Canada (or aux JO de 2002). Et un nul à l'accent de la victoire face à la Suède (or aux JO de 2006). Le tableau? Exceptionnel!
Exceptionnel, ce jeune groupe qui s'amuse à Riga l'a été devant des Vikings amaigris et amoindris par rapport au tournoi olympique. Mais peu importe la valeur de l'adversaire: la Suisse l'a fait avec des ingrédients qui sont devenus une marque de fabrique. A savoir le coeur, la combativité, l'humilité, le courage et le travail. Hier, une escouade sans âme aurait baissé pavillon quand un contradicteur plus huppé mène de deux buts à quinze ou à huit minutes du coup de klaxon. Débarrassée de ses complexes, la Suisse, elle, a eu le mérite de croire en elle. En son potentiel. En ses qualités encore inexplorées. Eh oui, pour la première fois dans un duel officiel en 2006 (il s'agissait du 9e match), la Nati a effacé un passif conséquent et a allumé à quatre reprises la lampe derrière la nuque de Johan Holmqvist.
La réponse des buteurs... Hier, «Le Matin» posait la question: «Mais qui marquera les buts?» La réponse est tombée: les Luganais (un goal de Wirz, deux de Sannitz). Pour ces deux gaillards, l'histoire est d'autant plus belle qu'ils avaient tremblé jusqu'au dernier cut de Krueger, redoutant de ne pas faire partie de la sélection.
La suite? Le chemin pour les quarts de finale passe par trois confrontations contre des nations de l'Est avec un pécule de trois points déjà dans l'escarcelle. Demain (15 h 15), cela sera la décevante Slovaquie (5e dans le classement IIHF). Dimanche (15 h 15), cela sera la surprenante Biélorussie (12e). Et mardi (14 h 15), enfin, cela sera la convaincante Russie (6e).
Un succès initial contre une Slovaquie, qui n'a plus de secret pour les Helvètes, pourrait suffire pour se hisser dans la phase des matches éliminatoires.
Suède - Suisse 4-4 (1-0 0-1 3-3)
Skonto Arena. 4000 spectateurs. Arbitres: MM. Poliakov (Rus), Eglitis (Let) et Garsjo (Slq).
Buts: 14e Zetterberg (Magnus Johansson, Kronwall) 1-0, 24e Wirz (Streit, Lemm/5 c 3) 1-1, 45e (44'11) Zetterberg 2-1, 45e (44'37) Mattsson (Karlsson, Kronwall) 3-1, 46e (45'02) Sannitz (Jeannin, Streit) 3-2, 52e (51'16) Karlsson (Emwall, Mattsson) 4-2, 52e (51'35) Rüthemann (Plüss, Della Rossa) 4-3, 57e Sannitz (Jeannin, Lemm) 4-4.
Suède: J. Holmqvist; Magnus Johansson, Sundin; Timander, Kronwall; Jönsson, A. Holmqvist; Hallberg; Samuelsson, Zetterberg, Lundqvist; Mattson, Karlsson, Franzen; Melin, Mathias Johansson, Emwall; Hannula, Nordqvist, Martensson. Entraîneur: Gustafsson.
Suisse: Aebischer; Helbling, Streit; Blindenbacher, Bezina; Vauclair, Steinegger; Seger, Forster; Della Rossa, Plüss, Rüthemann; Sannitz, Jeannin, Lemm; Paterlini, Ambühl, Reichert; Deruns, Romy, Wirz. Entraîneur: Krueger.
Notes: La Suisse sans Bührer, Gerber ni Demuth (surnuméraires). Tirs sur le poteau: Mattsson (16e) et Magnus Johansson (38e).
Pénalités: 6 x 2' contre la Suède, 7 x 2' contre la Suisse.
Tirs cadrés: 29-17 (11-4 8-7 10-6).

Valentin Wirz aux prises avec un Suédois
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