Robbie McEwen (AUS/Davitamon)
"Tous les sprints que l'on gagne sont parfaits... Ce qui était bien surtout dans celui-ci, c'est son approche. Aux 5 kilomètres, j'ai pu prendre le train des Milram. Je suis resté dans la roue d'Alessandro (Petacchi). Quand il s'en est rendu compte dans la ligne droite, il a voulu faire un sprint plus tactique, il a attendu trop longtemps. Pollack est parti, j'ai vu le trou entre Ongarato et Brown, j'ai réussi à y aller.
Je cours depuis onze ans et j'ai l'expérience des sprints. Il faut prendre très vite la bonne décision. J'ai eu des problèmes en mars (une côte cassée). Maintenant, tout va bien, l'équipe est en réussite. Je suis content pour mes coéquipiers, plusieurs n'en sont qu'à leur premier ou deuxième grand tour. Le train de Petacchi? Il était égal aux autres fois, sauf qu'Alessandro a hésité et n'est pas parti aux 200 mètres."
Paolo Savoldelli (ITA/Discovery Channel)
"C'était une bonne journée, une étape tranquille, on savait que ça se jouerait au sprint. On a essayé de protéger le maillot rose. Je suis resté devant jusqu'au final. La prochaine étape? J'espère être dans le coup pour les premières places. Mais, dans ce genre d'arrivée, Bettini est quasi-imbattable quand il est en forme. C'est une arrivée adaptée aussi à Di Luca et à Cunego."
Alessandro Petacchi (ITA/Milram)
"C'est ainsi dans les sprints, on en gagne certains, on en perd d'autres... Je ne suis pas parvenu à me lancer comme je l'aurais voulu. J'ai pris le risque de ne pas partir aux 200 mètres parce que la route était en légère montée et que la vitesse était de 50 km/h. J'avais McEwen dans ma roue et si j'avais produit l'effort à ce moment-là, je l'aurais emmené dans un fauteuil.
Le point crucial surtout, c'est que j'ai du mal à démarrer, je souffre dans les sprints qui ne vont pas très vite. Dans les faits, je me suis retrouvé vraiment lancé seulement au moment de franchir la ligne. Ma condition est très bonne. Il y aura d'autres occasions."
Paolo Bettini (ITA/Quick Step)
"J'ai tenté ma chance. Je savais bien que c'était une arrivée qui convenait aux sprinteurs purs mais, quand il y a un faux-plat montant, j'aime bien jouer ma carte. Avec les bonifications (8 sec pour la 3e place, ndlr), j'ai repris un peu du temps perdu dans le chrono. C'était une étape tranquille, avec une échappée qui a été bien contrôlée. Dans le final, tout le monde était là encore. Comme c'était le premier sprint, il y avait de la tension, c'est normal. Il y aura sûrement moins de monde devant dans la montée de Namur."
Christian Guiberteau (directeur sportif de Bouygues)
"Arnaud Labbe est un baroudeur, c'est son premier grand Tour il est très motivé. Ce sera difficile d'aller au bout surtout qu'il y a peu d'étapes pour les sprinteurs. Tout le monde redoute ce Giro, il y aura des étapes où le peloton décidera de rouler tranquille pour récupérer donc il y aura des opportunités. On va pas rouler à l'économie, on n'a pas de grimpeurs il faut jouer notre chance avant: Sébastien Chavanel pour les sprints notamment. On va l'entourer à l'arrivée. Aujourd'hui il est très motivé, il veut prouver qu'il a les moyens de gagner une étape
On attendait un sprint. Il y a eu lieu. Si surprise il y eut, c'est davantage sur le nom du vainqueur. Vainqueur de 19 étapes lors des trois dernières éditions, Alessandro Petacchi lorgnait sur un 20e succès à Charleroi. Le natif de la Spezia a donc fait travailler son équipe en conséquence. Mais au moment de conclure ce travail collectif, il est resté comme bloqué dans les starting-blocks, incapable de réagir lorsque l'Allemand Olaf Pollack déclencha la bagarre à 250 mètres de la ligne d'arrivée.
Sans atteindre le total de son grand rival, McEwen s'est tout de même offert son septième bouquet sur le Giro. Un bilan plus que respectable. Le coureur de Brisbane fait même preuve d'une régularité remarquable, puisqu'il a toujours signé au moins un succès sur l'épreuve italienne depuis sa première participation, en 2002: deux victoires cette année-là, deux autres en 2003, une de plus en 2004 et enfin trois la saison dernière, son record. Lui qui a d'ores et déjà annoncé qu'il n'irait pas jusqu'à Milan se devait de gagner vite. C'est fait et bien fait.