On doute que les organisateurs remettent la Belgique à l'agenda du Tour d'Italie ces prochaines années. La météo était mauvaise, mais les conditions de route l'étaient tout autant, lundi, entre et Perwez et Namur, itinéraire de la 3e étape du Giro. Cette combinaison de facteurs précaires a conduit Alessandro Petacchi, l'une des stars italiennes du peloton, à chuter lourdement sous la pluie, à 45 kilomètres de l'arrivée, pour accuser presque un quart d'heure de retard sur l'Allemand Stefan Schumacher, vainqueur du jour et nouveau leader de la 89e édition.
"Dans le final, j'ai pu forcer un peu, ce qui m'incite à espérer. Je veux être au départ mardi", a clamé dès la ligné franchie le courageux sprinter de la formation Milram. Mais les radios effectuées dans un hôpital de Namur ont rendu cette volonté à l'évidence de l'abandon, faisant apparaître une fracture de la rotule gauche.
Indisponibilité indéterminée
"Un coureur d'Euskaltel est tombé devant moi, j'ai freiné, j'ai pensé que c'était bon et puis est arrivé Cioni qui a heurté le guidon", a expliqué Petacchi. "Je suis tombé et je me suis fait mal au genou. Immédiatement, j'ai ressenti la douleur. Le genou a enflé, peut-être à cause du froid, et j'ai eu du mal ensuite", a complété le Transalpin de 33 ans, vainqueur de dix-neuf étapes sur le Giro depuis 2003.
Alessandro Petacchi rentrera mardi en Italie pour subir une intervention chirurgicale dans les prochains jours. Mais le plus ennuyeux est que le Ligurien risque fort de manquer le Tour de France (1er-23 juillet 2006). "Les médecins ne se sont pas prononcé sur la durée de son indisponibilité" , a déclaré le porte-parole de l'équipe allemande. "Il faut attendre les prochains examens en Italie. Mais il est quasi-certain qu'il ne pourra pas courir le Tour en juillet" , a-t-il ajouté.
La Grande Boucle 2006 devait être le cadre de la rivalité au sein de la nouvelle formation Milram entre l'Italien et l'Allemand Erik Zabel, six fois lauréat du maillot vert du classement par points.
5% de pente moyenne, des épingles à cheveux, des pavés, la montée vers la citadelle de Namur dans le final de la 3e étape du Tour d'Italie semblait le terrain de jeu idéal pour les hommes forts du peloton. C'est pourquoi Paolo Bettini, le leader de la Quickstep, n'avait pas fait mystère de ses ambitions et se présentait sur la ligne de départ à Perwez dans le maillot de grandissime favori.
La fameuse citadelle en point de mire, les principaux prétendants à la victoire faisaient leur retour aux avant-postes. Tour à tour, la CSC de Basso, la Quickstep de Bettini, la Gerolsteiner de Rebellin se hissaient en tête du peloton afin de protéger leur leader et de les porter en bas de la fameuse ascension. Dès les premiers mètres de montée, l'Espagnol Rubiera Vigil de la Discovery Channel prenait quelques longueurs d'avance avant que ne débute le show Schumacher. Surprenant 4e au classement général à l'attaque de la journée, l'Allemand démontrait au cours des derniers hectomètres que cette place d'honneur n'était en aucun cas usurpée.