Stefan Schumacher a eu plus de réussite que son homonyme de la Formule 1. Si Michael n'a pas brillé lors des essais libres du Grand Prix de Monaco jeudi, le coureur de la Gerolsteiner a signé son deuxième succès de l'autre côte de la frontière. Sur une étape qui s'annonçait tranquille pour les leaders, l'Allemand a été récompensé pour sa volonté et son punch dans les derniers kilomètres. Il l'a surtout joué plus fine que ses quatre compagnons d'échappés qui, à tour de rôle, ont tenté de partir seuls.
Schumacher comme Basso
José Gutierrez (Illes Balears), David Lopez Garcia (Euskaltel), Marzio Bruseghin (Lampre) et Charles Wegelius (Liquigas) ont grillé leurs cartouches un peu vite dans le final. Mais le danger menaçait les fuyards, partis après 60 km de course. Le peloton qui avait jusque-là navigué à près de sept minutes revenait à toute allure sous l'impulsion de la Phonak. Un retour qui allait finalement s'avérer trop tardif. Dans les deux dernières côtes du parcours, David Lopez-Garcia tentait sa chance en premier mais Schumacher comblait l'écart d'un coup de pédale magique.
José Gutierrez puis Charles Wegelius, conscient que Schumacher était le plus rapide d'entre tous au sprint, tentaient également de lui fausser compagnie. Mais encore une fois l'Allemand recollait les morceaux. Sans trembler, il devançait sur la ligne Marzio Bruseghin. Après un succès à Namur et deux jours en rose, le natif de Ruit monte donc une nouvelle fois sur le podium. Il rejoint Ivan Basso (CSC) et Leonardo Piepoli (Saunier Duval) au rang des coureurs à deux victoires, Robbie McEwen (Davitamon-Lotto) restant à ce jour le seul avec trois bouquets.
Gadret abandonne
Ivan Basso a passé une journée plutôt tranquille, au chaud, dans un peloton où il y a dû avoir quelques échanges sur l'affaire Liberty Seguros. Après les problèmes rencontrés dans l'organisation mercredi, le sportif est éclipsé par l'extra-sportif pour la deuxième journée consécutive sur le Giro. Il en sera probablement de même vendredi avec la suite de l'histoire et la possible exclusion de l'équipe espagnole, à moins qu'une défaillance du maillot rose dans les Dolomites ne bouleverse le classement. Pure fiction, l'Italien est aun top et pourra aussi compter sur son équipe qui s'est ménagée.
Côté Français, le ciel est moins bleu. Alors que l'on se réjouissait des performances de John Gadret dans la montagne, le coureur de l'équipe Ag2R a chuté sur cette 18e étape. Touché à la clavicule, il a été évacué sur ambulance. Le Français n'est pas le seul à quitter le peloton puisque cinq autres coureurs ont mis pied à terre entre Quadrivio et Gemona del Friuli. Comme pour confirmer une évidence: les deux dernières étapes ont laissé des traces. Vendredi, deux ascensions sont classées hors-catégorie sans compter l'arrivée au sommet, au Passo di San Pellegrino. Avec ou sans La Liberty Seguros, le peloton sera probablement amputé, encore, de quelques unités.