Logique respectée
Plus d'infos
Sans surprise, Robbie McEwen (Davitamon) a profité de l'abandon de Petacchi pour imposer sa loi lors de la 4e étape du Tour d'Italie. L'Australien devance au sprint les Italiens Bettini (Quickstep) et Loddo (Selle Italia). Stefan Schumacher (Gerolsteiner) conserve sa tunique rose de leader.
Un parcours sans difficulté majeure, trois derniers kilomètres larges, en ligne droite et en légère descente, les organisateurs du Tour d'Italie avaient offert un terrain de jeu idéal pour les sprinters lors de la quatrième étape. Conscients que les équipes de Pollack, de Loddo et McEwen, principaux candidats à la victoire, allaient nécessairement prendre la direction des opérations à l'approche de la ligne d'arrivée, les baroudeurs du peloton décidaient de tenter leur chance de loin.
Dès les premiers kilomètres, les attaques fusaient de toute part. A la suite de plusieurs tentatives infructueuses, le Suisse Calcagni (Liquigas) et le Belge Van de Walle (Quickstep), rapidement rejoints par le Français Casar (Française des Jeux), l'Italien Bertolini (Selle Italia) et l'Allemand Niermann (Rabobank), obtenaient le bon de sortie.
Des efforts inutiles
Malgré un peloton mené à vive allure (près de 43km/h de moyenne lors des deux premières heures) par la Gerolsteiner, les cinq compagnons d'échappée trouvaient les ressources pour creuser l'écart au fil des kilomètres. Travaillant de concert, les cinq hommes se livraient sans compter pour accentuer leur avance. Même l'ascension successive des deux difficultés du jour, la Côte de Wanne et la Haute Levée, classée en 3e catégorie, les fuyards comptaient jusqu'à sept minutes d'avance avant que le train Gerolsteiner et Davitamon n'enclenche la surmultipliée.
Conscients que les cinq échappés pourraient résister plus longtemps sur une fin de parcours en descente, les coéquipiers du maillot rose et de McEwen, grand favori en cas d'arrivée au sprint, s'associaient en tête du peloton pour mener la chasse. Une accélération soudaine dont les effets se faisait immédiatement sentir. Payant les efforts fournis dans la première partie de l'étape, les cinq échappés n'avaient plus les moyens de résister. La fin de parcours se transformait en véritable chemin de croix pour les cinq hommes repris en moins de 50 bornes, à 17 kilomètres du but.
McEwen en toute logique
Maillot de leader sauvé, la Gerolsteiner laissait alors les formations de sprinters prendre les choses en main. Dans une fin de parcours en descente, le peloton imprimait un rythme d'enfer. Jens Voigt de la CSC tentait bel et bien de partir en solitaire à moins de 5 kilomètres de la ligne d'arrivée mais rien n'y faisait, la fin était déjà connue.
La Milram, La T-Mobil, la Davitamon ne laissaient à personne le soin de mener le peloton et comme on pouvait s'y attendre, la quatrième étape se concluait par un féroce sprint. Débarrassé de son principal rival, Alessandro Petacchi forfait en raison d'une fracture de la rotule, Robbie McEwen faisait honneur à son statut de favori en trustant une 2e victoire devant les Italiens Paolo Bettini (Quickstep) et Alberto Loddo (Selle Italia). Le scénario était écrit, la fin prévisible...
Casar redonne le sourire
John Gadret, meilleur français à la 48e place, la Bouygues Telecom, reléguée au dernier rang du classement par équipe, la délégation tricolore n'avait pas fière allure à l'entame de la 4e étape mais a retrouvé des couleurs à la veille de la journée de repos par l'intermédiaire de Sandy Casar. Présent dans la longue échappée du jour, le coureur de la Française des Jeux est passé en tête au sommet des deux difficultés du jour, récoltant 6 points au classement de la montagne, synonyme de maillot vert de meilleur grimpeur.
Bettini : "Le Giro est encore long"
Plus d'infos
2e, 3e, 4e... Depuis l'ouverture du Tour d'Italie, Paolo Bettini truste les places d'honneur sans parvenir à accrocher la moindre victoire à son compteur. Nullement frustré, le champion olympique promet de refaire parler de lui alors que McEwen et Schumacher profitent de leur réussite actuelle.
Robbie McEwen (Aus, Davitamon) - Vainqueur de la 4e étape :
"C'était une étape dure finalement. Mon équipe a bien travaillé derrière l'échappée. Aux 3 kilomètres, j'ai demandé à Gates et à Vogels de me mettre derrière le train de l'équipe Milram et je suis resté dans la roue de Lorenzetto. J'ai attendu jusqu'aux 200 mètres. J'ai fait mon sprint sur le côté gauche sans m'occuper des autres. Je suis heureux de ce succès mais je regrette l'absence de Petacchi. Il va manquer dans ce Giro. Je veux lui dédier cette victoire ainsi qu'à Brandt, qui a dû abandonner hier."
Stefan Schumacher (All, Gerolsteiner) - Leader :
"Le parcours était moins facile que prévu à cause des montées et descentes. Mais l'équipe a bien travaillé. C'est une émotion forte de porter le maillot rose. On a bien ri quand on s'est retrouvé sur le circuit de Francorchamps. Di Luca est allé devant et m'a crié: Forza Schumi !"
Paolo Bettini (Ita, Quick Step) - 2e de la 4e étape :
"C'est dommage car, cette fois, McEwen était prenable. Dans le sprint, j'ai touché à un moment crucial un autre coureur, je crois que c'était Loddo. J'ai perdu quelques fractions de seconde qui m'ont coûté la victoire. Sur ces étapes belges, j'ai fait une série de places, deuxième, troisième, quatrième. Le Giro est encore long, heureusement. Vous entendrez encore parler de moi."