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Tour d'Italie
18/05/2006 08:45
"Tranquillo" comme Basso
Ivan Basso (CSC) est à mi-Giro un maillot rose plein de sérénité. Avec des écarts déjà conséquents sur ses principaux rivaux, l'Italien peut voir venir même si la partie la plus difficile commence après la journée de repos en Toscane. Le Varésan devrait augmenter son avance dès le chrono de jeudi.
 "Sono tranquillo (je suis tranquille)", répète à l'envi le coureur italien de l'équipe CSC depuis le départ. Ni son premier contre-la-montre mi-figue mi-raisin ni la résistance de l'Italien Paolo Savoldelli dans les premières étapes n'ont affecté cette sérénité affichée.Tranquille, Basso a le droit de l'être désormais. Il a marqué sa supériorité du moment dans la première arrivée au sommet au Passo Lanciano, dimanche dernier, dans le massif de la Maiella. Il a surtout creusé des écarts imprévus sur ses rivaux, tous plus ou moins en retrait.
En attendant d'agrandir le trou dans les 50 kilomètres du seul grand-contre de l'épreuve, jeudi, à Pontedera. "Il devrait gagner au moins deux minutes", prévoit son directeur sportif Alain Gallopin, privilégiant volontairement une hypothèse basse. Car, sur un parcours rigoureusement plat en forme d'aller-retour jusqu'à la tour penchée de Pise, ce sont la quasi-totalité des rivaux italiens de Basso qui risquent de tomber de haut.
L'allergie de Savoldelli
 Danilo Di Luca (7e à 2'48") espère limiter la casse. Damiano Cunego (3e à 1'48"), au gabarit léger, s'attend à perdre gros. Quant à Gilberto Simoni (8e à 3'20"), autre grimpeur attendu, il sait que son travail fait en soufflerie en février risque d'être balayé sur les routes planes de ce "chrono" qui arrive près du musée de la Vespa, le mythique scooter de l'après-guerre.
Seul du quintette des favoris, Paolo Savoldelli (5e à 2'35") est à même de rivaliser. Mais le vainqueur sortant du Giro, distancé contre toute attente dans le Passo Lanciano, redoute de payer le contre-coup de la forte allergie qui l'a affaibli ces derniers jours. Jeudi soir, Basso aura probablement assis sa position en tête du Giro. Mais, quel que soit l'écart sur Cunego et les autres grimpeurs (5, 6 minutes ?), le porteur du maillot rose gardera sa prudence devenue une deuxième nature.
Ullrich progresse
 "Pour être sûr, il me faudrait 50 minutes" , a plaisanté Basso en réponse à une question sur sa marge de sécurité souhaitée dans le Giro. "C'est ce que j'ai perdu l'an dernier dans les Dolomites". Cet épisode a évidemment marqué le Lombard qui avait en main la course rose avant de sombrer, victime de problèmes intestinaux, dans l'étape du Stelvio. Saura-t-il cette fois faire face au stress ? Lance Armstrong lui-même s'est interrogé sur la résistance en ce domaine de son dauphin du dernier Tour de France, avant le très lourd programme montagneux de fin du Giro.
Au moins, le contre-la-montre lui servira-t-il à s'étalonner, dans la perspective du Tour, face à l'un de ses rivaux du prochain rendez-vous de juillet. Jan Ullrich, dont la condition s'améliore visiblement au fil des jours, semble décidé à faire du "chrono" de Pontedera l'un de ses tests du Giro. Le coureur allemand, venu en Italie sans ambition pour le maillot rose, a reconnu le parcours début avril. Dans un sourire, le vainqueur du Tour 1997 a résumé son impression: "Tout plat et très peu de virages. C'est parfait !"
Pellizotti "al dente"
Franco Pellizotti (Liquigas) a remporté la 10e étape du Giro en s'imposant devant Efimkin (Caisse d'epargne), Yacovlev (Liberty Seguros) et le Français Dupont (AG2R) au terme d'une échappée au long cours. Le vainqueur du jour en profite pour remonter à la 4e place au classement général.
Tout vient à point à qui sait attendre. Franco Pellizoti a fait sien cet adage pour remporter la 10e étape de ce Giro disputée dans la région des Pouilles entre Termoli et Peschici (190 km). Malheureux dans ses offensives la veille, le coureur de la Liquigas a cette fois été payé en retour. Et prouvé qu'il était plus qu'un simple lieutenant de Danielo Di Luca puisqu'au terme de cette étape, le voici qui pointe devant son leader à la quatrième classement général !
 Annoncé piégeux et propice aux longues échappées, le parcours aura tenu ses promesses puisqu'après seulement cinquante kilomètres, plusieurs coureurs plaçaient une attaque qui allait s'avérer la bonne. Bien sûr ce n'était qu'une ébauche et le groupe des fuyards était protéiforme au fur et à mesure que les kilomètres défilaient. Initialement composé de sept échappés, le groupe de tête grandissait en même temps que l'écart avec le peloton maillot rose. De seize hommes, il passait à vingt-deux avec le retour de deux Liquigas Pellizotti et Wegelius, accompagnés d'Efimkin (Caisse d'épargne) et de Pinotti (Saunier Duval).
Les Français en nombre
Roulant en parfaite osmose, ce groupe était composé par les coureurs suivants : Joachim (Discovery), Calzati et Dupont (AG2R Prevoyance), Gene (Bouygues Telecom), Carrasco, Efimkin et Rippoll (Caisse d'Epargne-Illes Balears), Matveyev (Ceramica Panaria-Navigare), Poilvet (Credit Agricole), Yakovlev (Liberty Seguros), Merckx (Phonak), Eltink et Kolobnev (Rabobank), Gomez et Pinotti (Saunier Duval), Serpa (Selle Italia), Lombardi (CSC) et Alessandro Vanotti (Milram), Pellizotti et Wegelius (Liquigas), Krauss (Gerolsteiner).
 Avec 15 équipes représentées dans cette échappée, il devenait difficile de trouver des volontaires pour faire la poursuite au sein de peloton... C'était donc aux Lampre de Damiano Cunego de s'y coller, avec un bonheur très incertain d'ailleurs puisque jamais ils ne parurent en mesure de refaire entièrement leur retard. La victoire allait donc se jouer entre les 22 hommes de tête. Parmi ceux-ci, le Français Sylvain Calzati (AG2R) plaçait quelques mèches mais la vraie mine était l'oeuvre d'Axel Merckx (Phonak) ! Le Belge partait tout seul dans la dernière descente du parcours et, au prix d'un fameux numéro d'équilibriste, parvenait à prendre quelques secondes d'avance sur ses compagnons.
Merckx malheureux
Le panache de Merckx aurait pu être payant si la ligne d'arrivée avait été écourtée de cent mètres... A bout de force, la liane de la Phonak cédait sous l'impulsion de Franco Pellizotti, absolument irrestible dans la dernière ligne droite ! Sans opposition, l'Italien l'emportait devant Efimkin et Yacovlev. Hubert Dupont (AG2R), méritant lui aussi tout au long de la journée, échouait à la 4e place. Le Français, et tous les autres, bénéficieront de la journée de demain pour se reposer et se remettre de leurs émotions. Avant le contre-la-montre de jeudi. Ivan Basso, qui a de nouveau passé une journée des plus confortables, va devoir découvrir son jeu !
 Vaitkus les a vaincus
Plus d'infos
Le Lituanien Tomas Vaitkus a surpris les favoris en remportant au sprint la 9e étape du Giro, disputée entre Francavilla Al Mare et Termoli. Le coureur d'AG2R a devancé Paolo Bettini (Quick Step), Olaf Pollack (T-Mobile) et Robbie McEwen (Davitamon). Pas de changement au classement général.
Ça n'a pas traîné. Les 127 kilomètres de cette 9e étape, la plus courte du Giro 2006, auront été avalés à presque 43 kilomètres de moyenne. Et, comme c'était prévisible, tout s'est joué au sprint. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé d'éviter cette issue inéluctable.
Sur les bords de l'Adriatique et par un soleil radieux, deux hommes vont animer la première moitié de la course : le jeune Français Cyrille Monnerais (Française des Jeux) et l'Ukrainien Youri Krivtsov (AG2R). Ensemble, les deux hommes vont tenir tête à un peloton laxiste, avant que Krivtsov, expert de l'effort en solitaire, ne dépose son jeune compagnon d'échappée. L'Ukrainien fera illusion quelques kilomètres mais il sera finalement englouti par le retour d'un peloton passé du train de sénateur à celui de TGV.
 En tête de ce groupe où le maillot rose d'Ivan Basso était chaudement protégé, les Quick Step de Paolo Bettini menaient la cadence. Le but, avoué ou non, était de fatiguer l'épouvantail Robbie McEwen (Davitamon) au profit d'une courte mais délicate montée située à 63 kilomètres de l'arrivée. L'entreprise réussit bien puisque l'Australien, un temps décroché, devait s'employer pour recoller au peloton. Une dépense d'énergie sûrement fatale au moment de l'emballage final...
 De même, la formation belge, bien aidée par les CSC de Basso, contrôlait parfaitement les rares tentatives de fuite (Clement, White, Kolobniev, Pauriol) de même qu'elle avait jugulé une timide tentative de contre de Gutierrez (Phonak) et Cunego (Lampre), soient les 2e et 3e du classement général ! Mais ce que les Quick Step n'avaient sans doute pas prévu, c'était que le leader, Paolo Bettini, puisse être battu dans la dernière ligne droite... ce dernier non plus, d'ailleurs, puisqu'il levait les bras à l'issue d'un sprint rageur dans les rues de Termoli !
 C'était sans compter sur le coup de rein de Tomas Vaitkus. Le Lituanien, champion du monde espoir il ya quatre ans à Zolde, a confirmé son énorme potentiel. Décrit par son directeur sportif chez AG2R, Vincent Lavenu, comme "un routier sprinteur", Vaitkus faisait parler toute sa puissance pour devancer d'un souffle Bettini, Pollack et McEwen. Soit presque tout le gratin du sprint présent sur ce Giro. Il faudra désormais compter avec ce nouveau nom...
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