ARGENTINE - PAYS-BAS: 0-0
C'était le groupe de la mort, mais tout suspense a été tué avant même la dernière journée. C'était un des matches les plus attendus du premier tour, mais Argentine-Pays-Bas a finalement débouché sur un non-choc, sans sel ni saveur. Alléchante sur le papier, l'affiche a pâti de cette absence d'enjeu, si ce n'est la première place du groupe. C'était trop peu pour donner la dimension attendue à cette quatrième confrontation entre les deux pays en phase finale de Coupe du monde.
Après sa démonstration face aux Serbes, on guettait pourtant l'Argentine au tournant. Elle n'a évidemment pas autant séduit que lors de son carton de Gelsenkirchen. Mais Jose Pekerman avait opéré trop de changements pour que l'on en tire des conclusions significatives. Pour les ténors, il est encore temps de cacher son jeu... Seule certitude, l'Albiceleste affiche les certitudes et la profondeur d'effectif d'un groupe apte à aller au bout de ses ambitions. Au terme de ce premier tour, on ne peut pas s'avancer aussi loin pour les Pays-Bas.
Première période: Au petit trot
Entre ces deux équipes déjà qualifiées pour les huitièmes de finale, la volonté de se livrer n'est pas forcément criante. Résultat, un premier acte un tantinet languissant. Sans Robben, laissé au repos et remplacé par Kuyt, les Néerlandais manquent de force de percussion sur le flanc gauche. Van Persie se démène un peu plus sur le côté opposé, sans davantage de réussite toutefois. Ruud Van Nistelrooy est donc sevré de ballons et les occasions se font rares. Seul Kuyt, dans un angle trop fermé, inquiète à peine Abbondanzieri (17e). Ce sera tout pour les Bataves, et c'est peu.
Le panier argentin, sans être copieusement garni à la pause, s'avère un peu plus consistant. Carlos Tevez et Lionel Messi, titularisés en attaque pour faire souffler le tandem Crespo-Saviola, meurent d'envie de prouver à Jose Pekerman qu'ils sont mieux que des jokers de luxe. Le petit prodige du Barça, notamment, multiplie les prises d'initiative, quitte à avoir un peu de déchet. Mais c'est sur un coup franc de Riquelme, détourné sur le poteau par Boulahrouz, qu'intervient la plus sérieuse alerte (27e) sur le but de Van der Sar. Maxi Rodriguez, dans la foulée, voit sa frappe flirter avec la cage néerlandaise. Affichant davantage de maitrise, l'Albiceleste donne alors l'impression de pouvoir accélérer, à condition qu'elle le veuille.
Seconde période: Les Pays-Bas trop timides
Les Oranje veulent-ils vraiment la première place du groupe? On peut en douter, vu leur manque de prise de risques. La pause ne change rien aux intentions, ou plutôt au manque d'intention des hommes de Marco Van Basten. A l'exception d'un petit coup d'accélérateur après l'heure de jeu, ils continuent à jouer sur un rythme tranquille. Trop pour bousculer une Argentine solide sur ses bases. Les entrées en jeu de Babel, Landzaat et Maduro n'y changent rien. Les tentatives de Cocu (67e) ou Kuyt (72e) non plus.
Trop heureuse de l'attentisme de son rival, l'Argentine se contente de gérer, plutôt habilement, sans jamais trembler. Mieux, sur une frappe de Riquelme (47e) ou sur une volée de Tevez dans le temps additionnel, c'est elle qui aurait pu forcer la décision. Peu importe. Elle n'en avait manifestement ni l'envie ni le besoin. Au final, ce sont des sifflets qui raccompagnent les deux équipes au vestiaire. En ce jour de fête de la musique, le tango argentin n'était guère entrainant. Au moins a-t-il évité la fausse note...
L'HOMME DU MATCH: Philip Cocu
Difficile de ressortir une individualité dans un match si terne. L'occasion de rendre hommage à Philip Cocu, qui a honoré face à l'Argentine sa 100e sélection en abattant encore un travail admirable au milieu du terrain. A bientôt 36 ans, le vétéran néerlandais prouve qu'il demeure indispensable dans le dispositif de Van Basten, surtout au sein d'une équipe aussi jeune. Les Pays-Bas auront besoin de lui pour voyager loin dans ce Mondial.
LA DECLA: Carlos Tevez (Argentine)
"C'était difficile. Nous n'avons pas joué le football que nous aimons. Nous avions un équipe très dure en face de nous. Nous avons bien tenu le ballon. Tout ce qu'il a manqué ce sont les buts. Nous avons tout bien fait, mais pour je ne sais quelle raison nous n'avons pas été capables de marquer."