La Suisse aux commandes
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Grâce à deux réalisations d'Alexander Frei et de Tranquillo Barnetta, la Suisse a battu le Togo (2-0), à Dortmund. Un succès laborieux mais ô combien vital dans la course aux huitièmes de finale puisque les Helvètes prennent la tête du groupe G à égalité de points avec la Corée. Le Togo est éliminé.
TOGO - SUISSE : 0-2
Buts : Frei (16e), Barnetta (88e)
Après le faux pas de l'équipe de France, les yeux des supporters tricolores se sont tournés vers Dortmund. Avec l'espoir que Suisses et Togolais se neutralisent et entrouvrent un peu plus la porte des huitièmes de finale de la Coupe du monde aux Bleus. Malheureusement, la Suisse n'a pas tremblé et battu une équipe togolaise valeureuse mais qui a manqué de réalisme. Tout le contraire des Helvètes qui, sans avoir réussi le match de l'année, ont assuré l'essentiel.
Première période : Frei comme chez lui
Dans une atmosphère et un stade totalement acquis aux Suisses, les joueurs de la "Nati" s'installent dans le camp togolais. Et Cabanas s'offre la première frappe cadrée du match (5e). En face, Mohamed Kader répond sur une action individuelle de classe. En se retournant à l'entrée des seize mètres, l'attaquant efface Philippe Senderos puis inquiète Zuberbühler (6e). Le match est lancé. Et tourne en faveur de la Suisse puisque sur un centre de Magnin, Barnetta au second poteau remet parfaitement dans les pieds d'Alexander Frei. Des six mètres, celui qui devrait jouer à Dortmund la saison prochaine ouvre le score dans sa future enceinte (1-0, 16e).
Menant au score, la Suisse n'est pas libérée pour autant. En effet, Kader et Adebayor font passer quelques frissons dans l'arrière-garde helvète. Sur un service du longiligne attaquant d'Arsenal, Kader entre dans les seize mètres et oblige une nouvelle fois Zuberbühler à s'employer (27e). Le Togo s'installe et est à deux doigts d'égaliser sur une frappe de Dossevi. Malheureusement, le Valenciennois rate quelque peu son extérieur du droit et trouve les pancartes placées derrière le but (30e). Les Africains se font pressants et M. Amarilla oublie de siffler un penalty pour Adebayor sur une faute de Müller (35e).
Seconde période : Barnetta finit le travail
Au retour des vestiaires, les Togolais sont un peu moins fringants. Avec Yakin, entré à la place de Gygax, les Suisses reprennent les commandes du match. D'une reprise qui file sous la barre, Barnetta force Agassa à une claquette peu évidente (51e). Le portier messin n'est pas au bout de ses peines puisque Hakan Yakin, sur une bonne remise de Frei, l'allume de près mais ne parvient pas à tromper sa vigilance (64e). Malgré une température acceptable (25°), les organismes semblent entamés.
La fin du match est laborieuse et il faut une dernière fulgurance de l'excellent Tranquillo Barnetta pour voir la Suisse prendre le large. Sur une passe de Lustrinelli, le milieu de terrain du Bayer Leverkusen reprend dans la foulée. Son tir de l'extérieur des seize mètres est parfaitement croisé et, à l'aide du poteau droit d'Agassa, pénètre dans le but togolais (2-0, 88e). Un but ultra important puisqu'il offre une victoire certaine à la "Nati" et lui permet de prendre les commandes du groupe G. Ce qui signifie qu'un petit nul vendredi face à la Corée du Sud qualifiera les Suisses à coup sûr...
L'HOMME DU MATCH : Tranquillo Barnetta (Suisse)
Le jeune Suisse (21 ans) est un élément de plus en plus indispensable de la sélection helvète. Tranquillo Barnetta a encore réussi un match plein cet après-midi. Au four et au moulin, Barnetta ne s'est pas économisé. Une passe décisive lumineuse pour Alexander Frei et un but sont venus récompenser sa prestation et assommer le Togo. Avec un tel joueur, la "Nati" peut amplement espérer passer le premier tour.
LA DECLA : Köbi Kuhn (Suisse)
"Quand on mène 1-0 on ne peut pas prendre de risques. Avec le 2-0 la situation a changé, mais nous voulons gagner contre la Corée du Sud aussi. Après le premier quart d'heure, nous avons été moins bons. Peut-être parce le soleil s'est mis à briller. C'est vrai que pendant longtemps on a commis énormément d'erreurs. Finalement le Togo nous a abandonné le milieu de terrain et on n'en a pas profité. On aurait pu faire beaucoup mieux, mais enfin on est là pour apprendre. Voir un stade tout en rouge, c'était très beau. C'est cette équipe qui a allumé le feu, pas parce qu'elle a toujours bien joué, mais parce quand ce n'était pas le cas, les joueurs se sont vidés les tripes. C'est ça que les gens veulent voir: des joueurs qui donnent tout pour leur pays. Alex Frei est en train de revenir. N'oubliez pas qu'il a été très longtemps blessé et qu'il ne peut que s'améliorer."
L'Ukraine hausse le ton
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Après sa lourde défaite face à l'Espagne, l'Ukraine a parfaitement redressé la barre face à l'Arabie Saoudite. Les hommes de Blokhine ont fait une démonstration de leurs qualités offensives pour s'imposer sur le score sans appel de 4-0. Shevchenko et ses coéquipiers sont lancés !
ARABIE SAOUDITE - UKRAINE : 0-4
Buts : Rusol (4e), Rebrov (36e), Shevchenko (46e) et Kalinitchenko (84e)
Lourdement punie par l'Espagne lors du premier match du Groupe H (4-0), l'Ukraine avait conscience d'avoir déjà utilisé son joker, c'est pourquoi à l'issue du premier rendez-vous planétaire de son pays, Oleg Blokhine avait eu des mots sévères envers ses troupes afin de les faire réagir. "Honte", " manque de volonté", "désastre", les murs des vestiaires avaient certainement tremblés. Des paroles qui semblent avoir porté leur fruit puisque que Shevchenko et ses coéquipiers ont parfaitement redressé la barre face à l'Arabie Saoudite.
Première période : Des vagues jaunes
Oleg Blokhine décidait dès le coup d'envoi d'aligner une formation à vocation très offensive, disposé en 4-3-3. Avec Rebrov, Voronine et Shevchenko, présents sur le front de l'attaque, l'Ukraine s'appuyait sur une force de frappe très impressionnante pour prendre d'entrée l'Arabie Saoudite à la gorge. Dès les premières minutes de jeu, les hommes de Blokhine s'installaient dans la moitié de terrain adverse. Une avalanche d'occasions s'abattait sur la cage de Zaïd. Corner, centres, tirs lointains,... Les vagues jaunes déferlaient. Les Ukrainiens prenaient logiquement les commandes grâce à une reprise de Rusol dès la 4e minute (1-0).
Cette entame idéale était à l'image de la domination sans partage de l'Ukraine. Grâce notamment à Rebrov et Goussev, maîtres du couloir droit, les troupes de Blokhine ne lâchaient pas leur emprise au cours des 45 premières minutes, se procurant une succession d'occasions franches. Les Ukrainiens exploitaient à merveille les espaces, faisant admirer leur pointe de vitesse et leur rapidité d'exécution, notamment en contre et regagnaient les vestiaires avec deux buts d'avance à la suite d'une frappe splendide de Rebrov de près de 30 mètres (2-0, 36e).
Seconde période : Shevchenko est de retour !
Malgré une volonté évidente de jouer vite et de ne pas fermer le jeu, les Saoudiens n'avaient pas le temps d'espérer. Dès la reprise, sur un service de Kalinitchenko, Shevchenko scellaient définitivement le sort de la rencontre d'une tête imparable à bout portant (3-0, 46e). Avec ses trois buts d'avance, les Ukrainiens se contentaient au cours de la seconde période de gérer tranquillement leur avantage, en profitant cependant de chaque occasion de contre pour tenter d'aggraver la marque. Kalinitchenko, présent aux quatre coins du terrain, aussi bien dans la construction que dans la finition, apportait ainsi sa part au récital en transformant victorieusement une offrande de Shevchenko (4-0, 84e)
4-0, l'Ukraine a trouvé les ressources morales pour inverser immédiatement la tendance à la suite de la terrible défaite enregistrée face à l'Espagne. Fort de cette victoire éclatante, Shevchenko and co ont fait la preuve que leur statut de d'outsider n'était en aucun usurpé. Pour la France, possible adversaire en huitième de finale, le plus dur est à venir...
LE JOUEUR DU MATCH : Kalinitchenko (Ukraine)
Pour ce deuxième match du mondial, Oleg Blokhine avait revu sa copie. Le sélectionneur ukrainien semble avoir tapé dans le mille en alignant Kalinitchenko. Pas utilisé face à l'Espagne, le joueur du Spartak Moscou a fait étalage de ses qualités techniques et fut la véritable rampe de lancement de son équipe. Auteur de deux passes décisives, le milieu de terrain ukrainien a de plus scellé le score en fin de rencontre pour rendre une copie proche de la perfection. Il a certainement gagné sa place de titulaire.
LA DECLA : Oleg Blokhine (sélectionneur de l'Ukraine)
"Après le premier match, on m'avait accusé d'avoir choisi les mauvais joueurs, car nous avions perdu, mais nous utilisons les informations à notre disposition sur nos adversaires et nous ferons de même contre la Tunisie. En fait, les joueurs n'avaient pas respecté mes consignes contre l'Espagne. Là, ils l'ont fait et je les en remercie. Je leur avais dit de priver les Saoudiens d'espaces et du ballon. Nous espérions aussi bénéficier de coups de pied arrêtés car nous avions vu que les Saoudiens avaient du mal sur ce type d'actions. Ce match va nous donner beaucoup de confiance. Le score n'est pas important, l'objectif était de gagner et nous voulons remporter aussi le prochain match pour accéder aux huitièmes de finale."
L'Espagne a de la réserve
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Menée, l'Espagne a renversé la vapeur face à la Tunisie (3-1) grâce à Raul et Fabregas, entrés à la pause. Fernando Torres, auteur d'un doublé, devient meilleur buteur (3) de ce Mondial. Les Ibères se qualifient pour les 8e de finale. La Tunisie et l'Ukraine se disputeront l'autre ticket.
ESPAGNE - TUNISIE : 3-1
Buts: Raul (71e), Torres (76e, 90e) pour l'Espagne, Mnari (8e) pour la Tunisie
Après son carton face à l'Ukraine (4-0), l'Espagne a montré une nouvelle facette de son talent. Luis Aragones avait d'ailleurs prévenu que la Tunisie était "une équipe bien meilleure que celle qui a joué le premier match (2-2 contre l'Arabie Saoudite)". Mais, menée et malmenée par des Aigles de Carthage qui ne méritaient sans doute pas telle déconvenue, la formation ibérique a prouvé qu'elle avait des ressources grâce à un excellent coaching de son sélectionneur. Entrés en cours de jeu, Raul, Fabregas et Joaquin ont été à l'origine ou à la conclusion des trois buts espagnols.
Première période : La défense surprise
Les Espagnols rentrent pourtant bien dans leur match avec une tête de Luis Garcia, sur un corner de Xavi, qui file juste à côté du cadre dès la 2e minute. Quatre minutes plus tard, le premier détourne pour David Villa qui trouve le petit filet (6e). Mais, alors que l'on craint pour la Tunisie, Jawhar Mnari assomme les Espagnols. Servi par Ziad Jaziri, l'attaquant tunisien bute une première fois sur Casillas avant de trouver le chemin des filets sur la première offensive des Africains (8e, 1-0). Les troupes d'Aragones tentent alors de repartir à l'attaque mais butent sur une défense tunisienne solide qui musèle le côté droit espagnol où Senna et Luis Garcia peinent à porter le danger.
L'Espagne se montre surtout dangereuse sur coup de pied arrêté. David Villa (11e) puis Sergio Ramos (15e) sollicitent Boumnijel. A la 33e minute, la tête de Luis Garcia trop décroisée manque le cadre sur un nouveau coup de pied arrêté de Xavi. Le milieu du Barça tente ensuite de frapper directement, sans plus de succès (36e). Xavi Alonso (40e) et Fernando Torres (43e) sortent alors l'artillerie lourde mais leurs frappes surpuissantes ne font pas mouche. La pression s'accentue sur le but tunisien et il faut un sauvetage sur sa ligne de Ayari pour empêcher Xavi Alonso d'égaliser juste avant la pause (44e).
Seconde période : Le coaching d'Aragones
Au retour des vestiaires, Luis Aragones tente un coup de poker en lançant Raul et Cesc Fabregas à la place de Senna et Luis Garcia. Une option offensive qui porte rapidement ses fruits. Les Espagnols se montrent de plus en plus entreprenants. Mais les tirs de Villa (48e), Pernia (52e, 61e, 66e) et Torres sont soit non cadrés, soit repoussés par un Ali Boumnijel en état de grâce. Aragones grille son dernier joker en faisant entrer Joaquin avant l'heure de jeu (56e), son 3e et dernier changement. Le joueur du Betis sera à l'origine du but de l'égalisation. Il sert Xavi Alonso qui bute sur Boumnijel mais le portier tunisien ne peut rien face à Raul (72e, 1-1). Le "banni", jugé fini pour le football par certains, revêt le costume de sauveur.
Dans la foulée, Fabregas lance parfaitement Torres qui prend de vitesse trois défenseurs avant de battre Boumnijel de l'extérieur du droit (77e, 2-1). Libérés, les Espagnols retrouvent alors le jeu fluide en passes courtes que l'on avait vu face à l'Ukraine. Ils sont ainsi tout près d'aggraver le score mais Boumnijel s'interpose face à Joaquin (88e). C'est finalement Fernando Torres qui s'offre un doublé et une place de meilleur buteur du Mondial en transformant un penalty concédé par Alledine Yahia (90+1). Avec un banc comme le sien, l'Espagne peut faire souffrir n'importe quelle équipe. Mais ce succès acquis dans la douleur doit servir d'avertissement, notamment pour la défense qui est apparue moins sereine, à l'image de Carles Puyol, coupable sur le premier but. Quant aux hommes de Roger Lemerre, ils devront battre l'Ukraine pour accéder aux 8e de finale.
L'HOMME DU MACTH : Ali Boumnijel (Tunisie)
Le vétéran du Mondial a encore de jolis restes. A 40 ans, le gardien de la Tunisie a évité le naufrage à son équipe. Sans lui, les Aigles de Carthage seraient sans doute repartis de Stuttgart avec un score beaucoup plus lourd. L'ancien Gueugnonnais et Bastiais a effectué 7 arrêts décisifs dans le match, contre seulement 2 pour Casillas. Villa (11e, 48), Fabregas (75e) ou Joaquin (88e) ont ainsi buté sur le dernier rempart tunisien. Il aurait même pu être le héros de la soirée sur le penalty de Fernando Torres qu'il a touché sans pouvoir l'empêcher de finir au fond des filets (91e).
LA DECLA : Luis Aragones (sélectionneur de l'Espagne)
"J'avais dit que la Tunisie était une grande équipe, très forte en contre. Ils ont d'ailleurs marqué sur leur première contre-attaque. Roger Lemerre, qui est intelligent et un excellent entraîneur, avait choisi de mettre un homme de plus au milieu du terrain, leur point fort. Nous, nous avons joué trop long en première période. Avec l'entrée de Cesc, au côté de Xavi, et de Raul nous avons remis le pied sur le ballon. J'ai choisi de faire entrer Joaquin pour dynamiser le côté droit et parce que son adversaire direct avait un carton jaune. En dehors de deux contres bien menés par la Tunisie, l'Espagne a eu le contrôle total du jeu."