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Coupe du monde 2006
16/06/2006 11:50
L'Angleterre a souffert
Plus d'infos
Grâce à des buts tardifs de Peter Crouch et de Steven Gerrard, l'Angleterre s'est imposée dans la douleur face à Trinité-et-Tobago (2-0). Les Anglais sont d'ores et déjà en huitièmes de finale. Mais ils devront montrer autre chose s'ils veulent prétendre jouer un rôle majeur dans ce Mondial.
ANGLETERRE - TRINITE-ET-TOBAGO: 2-0
L'Angleterre évitera donc l'affront d'un retour (très) précipité à la maison. Voilà une première bonne nouvelle pour Sven Goran Eriksson. Avant même de retrouver ses compatriotes suédois, le sélectionneur du Three Lions peut être satisfait, puisque son équipe est d'ores et déjà en huitièmes de finale. Mais que les Anglais ont souffert face à cette équipe de Trinité-et-Tobago, parfaitement organisée sur le plan tactique. Avec cette neuvième victoire de rang (un record depuis 1945), le XI de sa Majesté garde au moins sa dynamique positive, à défaut d'avoir convaincu par la qualité de son jeu.
Première période: Trinité étonne encore
Même s'il s'installe seulement sur le banc, Wayne Rooney est de retour, donnant à ce match un caractère important avant même son coup d'envoi. Et le déroulement de ce premier acte ne va faire qu'accentuer la nécessité de son retour. Face au Paraguay, les Anglais avaient eu la bonne idée de marquer très vite. Faute de pouvoir y parvenir cette fois, ils vont s'embarquer dans une rencontre crispante. Maitres du ballon, mais pas forcément de leur jeu, les hommes de Sven Goran Eriksson paraissent crispés au-delà du raisonnable. La première frappe de Frank Lampard, bien repoussé par Shaka Hislop (6e), ne va pas suffire à les décontracter.
Suppléant de Rooney, Peter Crouch est le grand malheureux de cette première période. Par deux fois, il a l'occasion d'ouvrir la marque. D'abord sur un centre impeccable de Joe Cole (16), puis sur une volée du droit (43e). Sur la première action, Hislop s'interpose. Sa propre maladresse évitera au gardien trinitéen d'avoir à intervenir sur la seconde. Il n'en faut pas plus pour que des "Rooney, Rooney", descendent des travées... Maladroits devant, les Anglais le sont également derrière, notamment Paul Robinson. Après un départ prudent, les hommes de Leo Beenhakker prennent confiance. Une première tête de John manque de peu le cadre, avant que l'attaquant de Coventry n'oblige John Terry à un sauvetage miraculeux sur sa ligne, à l'ultime minute. A la pause, l'Angleterre n'est pas fière...
Seconde période: Crouch, l'improbable héros
Rien n'y fait. La mi-temps n'a pas remis les idées anglaises au clair et le match repart sur un faux-rythme, tellement favorable aux Trinitéens. Comme les rares occasions sont vendangées, à l'image de cette tête de Michael Owen (56e), ou cette autre de Peter Crouch, l'Angleterre commence à se dire que l'affaire pourrait mal tourner. Même la rentrée du héros Wayne Rooney, peu avant l'heure de jeu, ne change rien, le jeu anglais demeurant toujours aussi léthargique.
Au fil des minutes, les espaces se libèrent dans la défense britannique, offrant quelques opportunités de contres à Diwght Yorke et Cie. Ils n'en profiteront malheureusement pas. Il aurait fallu y croire davantage pour cela. A l'entame du dernier quart d'heure, la pression s'accentue sur le but d'Hislop. Par deux fois en une minute, Lampard a le but au bout du pied (77e, 78e). Finalement, c'est l'improbable Peter Crouch, si malheureux jusqu'ici, qui sauve la patrie en danger, en reprenant victorieusement de la tête un centre de Beckham (83e). Le second but, signé Gerrard d'une frappe superbe (90+1), donnera sur le fil une ampleur injustifiée à la victoire anglaise.
L'HOMME DU MATCH: Peter Crouch (Angleterre)
Certainement pas le meilleur acteur de cette rencontre, mais le plus décisif. L'attaquant de Liverpool a livré une partie qui a rappelé celle de Jean-Pierre Papin face au Canada en 1986. Il a beaucoup tenté, beaucoup raté, avant de finalement jouer els libérateurs, pour inscrire le but le plus important de sa carrière. Eriksson a bien senti le coup en le laissant sur le terrain, préférant sortir Michael Owen, totalement hors sujet. Par sa seule présence dans le jeu aérien, Crouch demeure une menace permanente. Les Trinitéens l'ont appris à leurs dépens...
LA DECLA: David Beckham (Angleterre)
"Nous n'avons jamais abandonné. C'est une de nos caractéristiques. D'ailleurs, avec de tels supporters, comment pourrions-nous renoncer? On savait que ce serait dur, que ce serait une guerre. On attendait qu'ils jouent à 11 derrière. Ce fut le cas. Mais nous devions rester patients et attendre l'ouverture. C'est toujours difficile d'aborder un match quand tout le monde attend que vous vous imposiez largement. Le point positif du match, c'est que nous avons fini très fort physiquement."

Un sauveur nommé Neuville
Grâce à un but d'Oliver Neuville inscrit dans les arrêts de jeu, l'Allemagne a battu la Pologne (1-0) et a un pied et demi en huitièmes de finale. Les Polonais et leur gardien Artur Boruc n'ont pas été ridicules mais sont quasiment éliminés.
ALLEMAGNE - POLOGNE : 1-0 Buts : Neuville (90e)
Depuis l'arrivée de Jürgen Klinsmann à la tête de la Mannschaft, l'ancien attaquant monégasque s'est lancé dans une opération de rajeunissement de l'équipe nationale. Le sélectionneur allemand pourra longtemps méditer sur ce qui est arrivé à Dortmund mercredi. Puisque c'est le "vieux" Oliver Neuville (33 ans) qui a rendu de fiers services à la nation. Buteur de la toute dernière minute face à la Pologne (1-0), l'attaquant envoie l'Allemagne vers les huitièmes de finale. Elle n'y est pas encore officiellement. Mais le chemin n'est plus très long. On en saura plus après Costa Rica-Equateur.
Première période : Le frein à main allemand
Avec une équipe quasiment inchangée mais renforcée par l'incontournable Michael Ballack, revenu après contracture au mollet, la Nationalmannschaft commence la partie avec le frein à main. Le onze de Jürgen Klinsmann ne part pas à l'abordage de Polonais obligés de jouer pour ne pas hypothéquer leurs chances de qualification. La première frappe du match est d'ailleurs à mettre au crédit des "visiteurs". Zurawski obligeant Lehmann à s'employer (9e). Cette alerte passée, Ballack fait parler son talent et sert Klose. Le buteur du Werder frappe du gauche. Et Boruc répond présent (10e).
Moins inspirée et bousculée par une sélection polonaise qui joue crânement sa chance et inquiète Lehmann sur un corner rentrant de Zurawski repoussé par Klose (23e), la Mannschaft a bien du mal à développer son football. Exceptionnel face au Costa Rica, le côté gauche (Schweinsteiger - Lahm) ne voit pas le jour. La seule fois où Philipp Lahm monte aux avant-postes, son centre est quasi-décisif. Malheureusement pour les locaux, Podolski frappe à côté alors qu'il n'était plus qu'à cinq mètres du but de Boruc (45e). L'Allemagne bafouille.
Seconde période : Neuville !!!
Menant les débats et donnant un peu plus de rythme à une partie qui n'en manque déjà pas, les joueurs de "Klinsi" font le forcing pour bouger le voisin polonais. Rien n'y fait. Auteur d'un doublé face au Costa Rica, Miroslav Klose se bouge sur le front de l'attaque mais ne parvient à trouver la faille. Sa frappe surpuissante trouve Boruc (65e). Le portier polonais réussit une partie excellente et ne s'arrête plus de briller alors que ses joueurs de champ reculent. Reculent jusqu'à perdre Sobolewski, expulsé pour une faute stupide sur Klose (75e).
En supériorité numérique, les Allemands passent la surmultipliée. Lahm (80e) et Neuville (81e) y vont de leur frappe. Boruc veille. Il va devoir céder. Mais se voit suppléé par sa transversale. Une première fois sur une action incroyable et une tête de Klose repoussée par la barre. Au "rebond", Michael Ballack reprend et touche... la barre à son tour (89e). La Mannschaft serait-elle maudite ? Non. Sur un dernier débordement signé de l'entrant Odonkor, Neuville, lui aussi remplaçant au début du match, tacle aux six mètres et bat Boruc (1-0, 90e). L'Allemagne a peiné. Mais Dortmund peut exulter. La Nationalmannschaft est à 90% en huitièmes de finale. Jürgen Klinsmann va prier pour qu'elle y soit à 100% après Costa Rica-Equateur.
L'HOMME DU MATCH : Artur Boruc (Pologne)
Artur Boruc est assurément le héros de cet Allemagne-Pologne. Mais un héros malheureux. Impeccable durant quatre-vingt-dix minutes et auteurs d'arrêts sur toutes les tentatives allemandes, le gardien polonais aurait certainement mérité repartir de Dortmund avec sa cage inviolée. Oliver Neuville en a décidé autrement et, sauf exploit, la Pologne rentrera au pays à l'issue du premier tour de la Coupe du monde 2006.
LA DECLA : Jürgen Klinsmann (sélectionneur de l'Allemagne)
"Pour être franc avec vous, la partie a été très difficile mais les garçons ont beaucoup attaqué. Mais à la fin du match, c'est une victoire que l'équipe a complètement méritée. Les supporters ont été fantastiques des deux côtés. Les nôtres comme les Polonais ont sans arrêt encouragé leur équipe. Comme nous disputons cette Coupe du monde à domicile, nous avons ce public qui met la pression. Cela touche l'équipe. Nous espérons que cela ira d'autant mieux pour nous. L'ambiance en Allemagne est énorme, surtout dans les stades. C'est une fête. Avant tout c'est un moment de joie ce soir, parce que nous travaillons vraiment dur et nous attendions ce but. Mais nous allons nous concentrer sur ce que nous allons faire dès demain matin en vue du match contre l'Equateur. Nous aimerions finir à la première place de ce groupe parce que nous voudrions rester dans les stades où nous avons joué jusque-là. Je suis très optimiste".
L'Equateur au firmament
L'Equateur a nettement dominé une faible équipe du Costa Rica (3-0) et s'offre le premier billet de son histoire pour les huitièmes de finale d'une Coupe du Monde. Tenerio a montré la voie en début de partie avant que l'inévitable Delgado ne réalise le break. L'Allemagne est donc aussi qualifiée.
EQUATEUR-COSTA RICA: 3-0 Buts: Tenorio (8e), Delgado (54e) et Kaviedes (90e+2)
La marée jaune présente à Hambourg peut chavirer. Pour la première fois de son histoire, l'Equateur va disputer les huitièmes de finale d'une Coupe du monde. Exit les Polonais, prétendus favoris pour accompagner l'Allemagne au deuxième tour. Et donc au revoir aux Costaricains, loin d'avoir bien négocié leur dernière chance de ne pas quitter prématurément le Mondial. La faute à de solides Equatoriens, réalistes, et enthousiastes. En gagnant, ils permettent aussi à la Mannschaft de se qualifier. Mais le cadeau pourrait être empoisonné: ce sont en effet les Centre-Américains qui occupent désormais la tête du groupe...
Première période: L'Equateur frappe et gère
Au coup de sifflet initial, le Costa Rica sait qu'il n'a plus le choix et n'a pas le droit aux calculs. Victoire impérative pour croire encore à la qualification. Le Costa Rica prend donc la maitrise du ballon. Mais pas vraiment du jeu. Le bloc équatorien reste bien organisé et sait se montrer tranchant. Le premier tir est en effet le bon. Delgado tient debout dans l'axe et peut décaler Valencia: le centre impeccable est coupé par la tête de Tenorio qui ne laisse aucune chance au gardien (1-0, 8e). Les Equatoriens ne pouvaient rêver de meilleure entame de partie. Pour leurs opposants, c'est bien sûr tout le contraire.
Sous le choc, les Costaricains errent sur le terrain durant les minutes suivantes, mais les Tricolores équatoriens ne profitent pas de plusieurs coups de pied arrêtés. Les troupes d'Alexandre Guimaraes peuvent donc récupérer leurs esprits et la maitrise du cuir, sans toutefois se montrer dangereux. D'ailleurs, c'est Porras qui doit s'employer pour écarter un centre dévié de Valencia (41e). Finalement, il faut attendre la minute suivante pour que Mora ne connaisse son unique frayeur, sur le quatrième tir costaricain. Bien servi au second poteau, Sequeira ne parvient pas à redresser sa tête (42e). Juste avant le coup de sifflet, Delgado a l'occasion de faire le break mais rate la balle suite au centre de Valencia (45e+1).
Seconde période: Les jeux sont faits
Cependant, Delgado a de l'expérience et des ressources. Le meilleur buteur de l'histoire de la sélection équatorienne ne tarde pas à le prouver. Auteur d'une frappe seulement durant les quarante cinq premières minutes, Delgado va rapidement tripler ce chiffre: si sa bicyclette ne trompe pas Porras (52e), son tir puissant dans un angle fermé permet en revanche aux siens de creuser l'écart (2-0, 54e). Alexandre Guimaraes procède alors à un coaching offensif qui ne change pas la physionomie de la rencontre. Les Costaricains deviennent apathiques, ce second but les poussant un peu plus vers la sortie.
Les trop rares enchainements ne déstabilisent pas le onze équatorien, qui n'a pas encore pris de but durant la compétition. Pora est d'ailleurs sauvé par sa barre sur l'unique tentative de Saborio (87e). La possession de balle s'équilibre avant de s'inverser de peu en faveur de l'Equateur. Cela se concrétise vite. Kaviedes, entré en jeu à la pause à la place du premier buteur, Tenorio, se voit refuser un but pour un hors-jeu logique (69e), puis met Porras à contribution avec un tir en bout de course (79e). Finalement, il trouve la faille dans les arrêts de jeu en reprenant du bout du pied un centre de Mendez (3-0, 90e+2).
Un but loin d'être anecdotique: grâce à deux unités d'avance au goal-average, l'Equateur double l'Allemagne au classement pour s'offrir la première place du groupe A. Leur opposition lors du dernier match de poule, mardi prochain, aura donc un enjeu de taille, inattendu. La pression se trouvera sur les épaules de la Mannschaft, qui devra obligatoirement s'imposer pour reprendre la main et ne pas risquer de trouver l'Angleterre sur sa route, dès les 8èmes de finale. Pour l'Equateur, quoiqu'il arrive, ce sera du pur bonheur.
L'HOMME DU MATCH: Agustin Delgado (Equateur)
Même si Tenerio a permis à l'Equateur de mener très tôt et de bien lancer son match, Delgado mérite ce titre. Auteur du second but libérateur, il a monopolisé l'attention de la défense tout au long de la partie, libérant ainsi des espaces pour ses coéquipiers. Il a peu frappé au but mais a su faire mouche, dans une position pas évidente. Déjà passeur décisif et buteur lors du premier match face à la Pologne, Delgado est le grand artisan de la qualification de l'Equateur.
LA DECLA : Fernando Suarez (sélectionneur de l'Equateur)
"Nous sommes qualifiés et nous avons du mérite de l'avoir fait. Nous avons réussi notre objectif, qui était de faire mieux qu'au dernier Mondial (éliminé au 1er tour). Maintenant, nous n'avons pas à choisir notre adversaire (le premier ou le deuxième du groupe B: Angleterre, Trinité-et-Tobago, Suède ou Paraguay). La Coupe du monde va devenir plus compliquée et plus dure pour l'Equateur, mais elle va l'être aussi pour notre adversaire. L'équipe qui nous affrontera (en 8e de finale) devra nous respecter."
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