Rosicky montre la voie
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Un Rosicky de gala aura permis à la République tchèque de faire une entrée remarquée dans ce Mondial. Une victoire 3-0 contre les USA à la clé...
USA-REPUBLIQUE TCHEQUE : 0-3
Buts: Koller (5e), Rosicky (36e, 76e)
Première période : Koller buteur malheureux
A l'instant de regagner leur camp retranché d'Aerzen, à 60 kilomètres d'Hanovre, Raymond Domenech et ses joueurs seraient bien inspirés de visionner les comptes-rendus des premiers matches de la Coupe du monde. Les favoris de chaque groupe ont ainsi pris l'habitude de démarrer leur rencontre pied au plancher avant de gérer la suite des opérations. L'Angleterre, les Pays-Bas, le Portugal et désormais la République tchèque ont mis en pratique une excellente manière de s'éviter une pression inutile.
Pour la première de Nedved en Coupe du monde, les Tchèques n'ont guère laisser le doute les envahir. Un centre de Grygera sur l'Empire State Building local, Koller, offrait un coup de tête rageur pour une ouverture du score expéditive (5e). Dans un 4-5-1 bien mal équilibré en début de match, les coéquipiers de Rosicky s'offraient la plus belle entrée en matière possible devant des Américains lourds défensivement et en manque cruel de cohésion collective. Même si Claudio Reyna tentait de remettre le vaisseau étoilé sur des flots bien houleux, les inspirations venaient souvent de l'Est. Mais le football moderne a cela de coutumier, c'est qu'il offre désormais des matches où dominer n'est pas gagner. Les USA l'ont appris à leurs dépens, en première période, en s'évertuant à faire tourner le ballon (64% de possession du cuir après 30 minutes de jeu).
Une frappe de Reyna viendra bien inquiéter la grande carcasse de Cech (28e) en s'écrasant sur le poteau, la maîtrise technique du duo Nedved-Rosicky propose en contrepartie des merveilles de combinaison. Le tir de ce dernier ne laisse d'ailleurs place qu'à 'un frisson d'admiration en venant se loger dans la lucarne gauche de Keller (34e). Les hommes de l'oncle Sam peuvent légitimement accuser le coup. Deux inspirations venaient de réduire à néant tout le travail tactique mis en place par Bruce Arena, le sélectionneur américain. Le scénario ne pouvait être meilleur pour Nedved and Co. Une avance confortable entachée par la blessure à la cuisse du géant Koller, peu avant la pause, alors que tout était cousu de fil blanc côté tchèque.
Seconde période : Les Tchèques gèrent
La suite ne sera finalement qu'une longue et inexorable course poursuite vouée à l'échec du côté américain. Les Tchèques se contentant de quadriller parfaitement l'entrejeu, les occasions se comptent sur les doigts d'une main. Une bonne frappe de Rosicky (67e), encore lui, fera passer un frisson dans le dos du portier de la bannière étoilée avant que Johnson (70e) ne réponde timidement en prenant sa chance de loin.
Mais un homme avait décidé d'éclabousser de sa classe la rencontre. Thomas Rosicky, successeur dans les coeurs tchèques de Nedved, le meneur de jeu lutin a donné la migraine à l'arrière garde américaine. Jeu en remise, accélérations, frappes de balle, extérieurs du pied, le récital n'a pu qu'enchanter Arsène Wenger qui le récupèrera à Arsenal en août prochain. Et c'est encore sur un raid solitaire qu'il se permettra le luxe de crucifier Keller d'une frappe de l'extérieur du droit dans la lucarne opposée. Le récital pouvait prendre fin sur cette symphonie mélodieuse du meneur de jeu.
L'entrée dans la compétition ne pouvait mieux débuter pour la République tchèque. Si la blessure de Koller, claquage sans aucun doute, va inquiéter le staff, la performance d'ensemble ne souffre d'aucune contestation. A l'inverse, les Américains vont devoir retrouver plus d'assise défensive avant d'envisager autre chose dans cette Coupe du monde. Début de réponse dimanche prochain pour les prochains matches de ces deux équipes.
LA DECLA : Thomas Rosicky ( République tchèque)
"Evidemment je ne suis pas un grand attaquant, mais l'entraîneur nous a dit de frapper le plus vite possible en disant que dès que la belle est en l'air, elle a des chances d'aller au fond. C'est ce que j'ai fait et je ne le regrette pas."
Eternelle Italie
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Affaiblie par les blessures, l'Italie, sans génie, a tenu son rang contre le Ghana (2-0) pour son premier match de la Coupe du monde, lundi. Malgré une belle performance des Black Stars, la Squadra Azzurra commence parfaitement ce tournoi et confirme son statut d'outsider.
ITALIE - GHANA 2-0
Buts : Pirlo (39e), Iaquinta (84e) pour l'Italie.
L'Italie est incorrigible. Sous pression après le scandale des paris truqués qui fait vaciller le foot italien, les Transalpins ont démontré qu'ils étaient bien des outsiders sérieux dans cette compétition. Affaiblis par les blessures, ils ont répondu présent dans leur style caractéristique. Très solides défensivement, ils ont offert une belle première période très offensive avant de fermer le match par la suite.
Comme toutes les grandes équipes pour l'instant, la Squadra Azzurra a parfaitement géré son entrée dans la compétition. Revanchards après leur échec de 2002, les Italiens, qui partent en quête qu'un quatrième sacre mondial, peuvent attendre sereinement leur deuxième match contre les Etats-Unis. De son côté, le Ghana va devoir réagir contre la République tchèque dès samedi. Malgré un bon Essien, les Black Stars ont manqué de réalisme et n'auront pas le droit à l'erreur.
Première période : Les corners s'accumulent
Comme prévu, la bataille du milieu de terrain s'installe dès les premières minutes de la partie. Grâce à leur axe très dense, les Ghanéens ont la maîtrise du match mais les deux équipes se jaugent. Sans dominer, la Squadra Azzurra va pourtant se créer les premières occasions franches. Sur leur premier corner, les Transalpins vont s'apercevoir de la fébrilité de Kingston. Le gardien du Ghana n'est pas très serein dans ses sorties aériennes et Fabio Cannavaro (8e, 36e) manque deux fois l'opportunité d'en profiter sur corner.
Après une grosse occasion de Gilardino, seul au deuxième poteau qui voit son tir frapper le poteau (12e), les deux équipes se rendent coup pour coup. Les tirs s'accumulent et après une déviation de Gilardino, Toni place une frappe puissante de demi-volée des 16 mètres qui s'écrase sur la barre. La charnière centrale ghanéenne, emmenée par un Mensah impeccable, repousse les tentatives italiennes mais souffre. De l'autre côté du terrain, le Ghana a sa chance et Pappoe, seul au deuxième poteau, voit son tir s'envoler.
Au fil des minutes, les coups de pieds arrêtés s'accumulent au profit de l'Italie. Marcello Lippi, qui avait préparé cette phase de jeu avec minutie depuis une semaine, va être récompensé de ses efforts. Sur le onzième corner italien, Franscesco Totti surprend tout le monde en jouant en retrait pour Pirlo. Le joueur du Milan AC a tout son temps pour ajuster une grosse frappe de 20 mètres qui finit sa course dans les filets (40e). Les Italiens prennent logiquement l'avantage juste avant la pause malgré un Ghana entreprenant.
Seconde période : L'Italie gère
Au retour des vestiaires, le rythme du match est nettement moins élevé. Les Ghanéens sont patients mais seul Essien arrive vraiment à faire la différence par ses grandes courses. De son côté, l'Italie va jouer à merveille la tactique typique de Lippi. Dès qu'ils récupèrent un ballon au milieu de terrain, les Transalpins lancent leurs attaquants en profondeur. A la 51e, Gilardino est tout proche de doubler la mise après une belle passe de Totti mais Kingston remporte son duel. Treize minutes plus tard, Perrotta va manquer l'occasion de faire trembler les filets mais le gardien des Brésiliens de l'Afrique est une nouvelle fois impeccable. Entre temps, Essien a placé une belle frappe flottante que Buffon a dû sortir d'une belle horizontale (54e).
Après un petit coup de frayeur avec une faute dans la surface de De Rossi sur Gyan, l'Italie va se mettre à l'abri sur une erreur adverse. Kuffour adresse une passe trop molle à son gardien et Iaquinta intercepte avant de dribbler Kingston et marquer dans le but vide (83e). La messe est dite. L'Italie n'a pas été sensationnelle mais a décoché une victoire déterminante depuis le succès de la République tchèque dans l'après-midi. Il faudra une nouvelle fois compter sur la Squadra Azzurra.
LE JOUEUR DU MATCH : Pirlo (Italie)
Souvent décevant avec le Milan AC cette saison, Andrea Pirlo a parfaitement entamé son Mondial. Avec un Totti à 70% de ses moyens, le milieu de terrain transalpin a assumé son rôle de leader. Il a été rayonnant du début à la fin de la partie. Très présent devant sa défense, le Milanais a inlassablement relancé les siens avant de montrer la voie sur une superbe frappe de 25 m.
LA DECLA : Ratomir Dujkovic (sélectionneur serbe du Ghana)
"Je suis satisfait. Je ne peux pas me plaindre. Les joueurs ont perdu mais ils ont bien joué. Nous n'avons pas réussi à contrôler Pirlo, il a été très bon et il a marqué un but. Nous avons eu des problèmes sur le côté gauche car celui qui était en charge du couloir (Pappoe, remplacé à la mi-temps) n'a pas fait ce qu'on lui avait demandé. Maintenant nous allons préparer le prochain match contre la République tchèque. Et je pense que nous pouvons toujours passer le premier tour."
Domenech : "C'est désolant"
Raymond Domenech s'est présenté très remonté en conférence de presse après la publication du onze de départ possible face à la Suisse, mardi. Le sélectionneur des Bleus s'est tout de même déclaré serein à l'approche du premier rendez-vous. Une "première étape", rappelle-t-il.
RAYMOND DOMENECH, Franck Ribéry et Sylvain Wiltord vont-ils débuter face à la Suisse ?
R.D. : A ceux qui ont trouvé amusant de dévoiler ce qu'on faisait à l'entraînement et de dire quelle équipe on mettrait en place, je tiens à dire que je trouve ça désolant. J'avais dit que je n'avais pas l'intention de faire de cachoteries. Aller nous espionner pendant un entraînement à huis clos pour avoir un scoop, c'est attristant. Je sais que la presse a souvent de bonnes idées. Vous avez raison de m'y faire penser, j'essaierai d'y penser à l'avenir.
On vous sent très remonté...
R.D. : Faire de l'espionnage alors qu'on prépare un match important, ça n'a pas de sens. A la limite, que les Suisses le fassent, je trouverais ça normal. Que vous le fassiez pour aller voir les Suisses et nous dire comment ils s'entraînent, je trouverais ça normal. Mais que ce soit nos propres medias qui racontent aux autres ce que l'on fait, je trouve ça désolant. Je ne mets pas tout le monde dans le même panier mais je ne peux pas être d'accord, je suis désolé.
En faisant jouer Franck Ribéry seulement quelques minutes, avez-vous tenté de le protéger jusque là ?
R.D. : Je ne sais pas ce que ça veut dire le protéger. Il est là, il fait partie des 23. Vous faites des papiers sur lui. Il fait des bouts de match et s'entraîne avec les autres. Il vit comme les autres. A un moment, il rentrera sur le terrain. Mais je ne vois pas comment je pourrais le protéger. Je ne vais pas l'enfermer dans sa chambre. Il va devoir affronter la situation. Je ne suis pas un protecteur.
Quelles sont les dernières informations concernant Florent Malouda ?
R.D. : Il est en progression. On a encore un entraînement ce soir (lundi). Donc on attend de voir dans quel état il est avant de juger et de savoir ce qui se passer demain.
A quel genre de match vous-attendez vous face à la Suisse ?
R.D. : On a un grand respect pour cette équipe que l'on a déjà rencontrée deux fois et qu'on n'a pas réussi à battre à deux reprises. On connaît leurs qualités, on connaît leurs défauts. Ce ne sera pas un match facile mais il ne sera pas plus facile pour eux que pour nous. Il sera difficile pour les deux équipes. On essaiera de faire le mieux possible en essayant de jouer le mieux possible. Mais je suppose que les Suisses voudront faire la même chose.
La jeunesse des Suisses peut-elle être un avantage ?
R.D. : On n'a aucune certitude. On ne peut pas savoir si ce sera un avantage ou un inconvénient. Est-ce que vous êtes en train de me dire que, parce qu'ils sont plus jeunes, ils pourront courir plus ? Ils doivent avoir une moyenne d'âge de 25 ans et nous 27-28. Il n'y a pas beaucoup d'écart. Au fil de la compétition, ça peut avoir un impact. Mais, encore une fois, c'est la qualité de la préparation qui fera la différence.
Comment vous se passer les dernières heures avant ce premier match ?
R.D. : Je vais dormir tranquille. On va regarder le match ce soir. Il y a des joueurs à voir. Il faut encore discuter avec les uns et les autres pour se préparer. Mais on va se préparer dans la tranquillité et la sérénité. Je ne vais pas mettre plus de stress qu'il n'y en a besoin. L'événement ne suffit largement. Le match à 18h00, c'est mieux. Ça permet d'éviter de gamberger. Ensuite, il faut définir avec chacun et avec le groupe ce qu'ils ont à faire pour être les meilleurs possibles. Encore une fois, dans le football, il y a toujours un adversaire qui nous empêche de faire ce qu'on a envie.
Dans quel état d'esprit abordez-vous cette Coupe du monde ?
R.D. : Il y a d'abord un match à disputer. Il faut gagner celui-là avant de penser aux autres. Tous les sélectionneurs rêvent de la même chose. Mais il y a des étapes à passer. Si on fait sept matches, c'est qu'on ira jusqu'au bout. On va déjà jouer trois matches où on va essayer de prendre le maximum de points. On est là pour préparer un match. On y pense depuis le début de notre campagne. L'esprit de la compétition arrive quand on voit le classement avec les points. Pour l'instant, rien n'a commencé.