La Suède bute d'entrée
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Pourtant en supériorité numérique durant la seconde période, la Suède n'est pas parvenue à battre Trinité-et-Tobago (0-0), samedi en fin d'après-midi à Dortmund. Les Vikings, pas assez tranchants, n'ont pas réussi à concrétiser leur domination. Ce point du match nul fait le bonheur des Trinidadiens.
TRINITE-ET-TOBAGO - SUEDE: 0-0
Les "Vikings" n'ont pas réussi leur entrée sur les pelouses allemandes. Dominateurs dans le jeu et au niveau de la possession de balle (58% sur l'ensemble du match), les Suédois ont en effet manqué de précision dans les derniers gestes, ne parvenant pas non plus à hausser le rythme. Le petit poucet de ce Mondial, Trinité-et-Tobago, a donc pu tenir la dragée haute aux Jaune et Bleu en faisant preuve de qualités morales et athlétiques.
Première période: Hislop vigilant
Les Trinidadiens démarrent pourtant crispés le premier match de Coupe du Monde de leur histoire. À l'inverse, les Nordiques connaissent la chanson et prennent d'emblée les choses en main. Ibrahimovic profite d'une petite faute de main de Hislop pour frapper de volée, mais un défenseur s'interpose (2e). Pris à défaut dans les duels, les Antillais commettent des interventions peu licites. Larsson en fait les frais et se charge lui-même du coup franc axial obtenu à dix-sept mètres: son ballon puissant ne trouve pas le cadre (5e).
Trinité-et-Tobago retrouve peu à peu ses moyens, même si la domination demeure suédoise. Les Vikings obtiennent plusieurs corners, mal négociés, et doivent patienter la 22e minute pour se montrer dangereux. Larsson est à l'origine et presque à la conclusion: il lance Ibrahimovic sur le côté droit mais ne peut reprendre le centre. L'attaquant de Barcelone est tout près d'ouvrir le score quelques minutes plus tard, sur une tête puissante qui rase la transversale (38e). Entre-temps, Edwards a décoché le premier tir trinidadien, capté par Shaaban (33e).
Les Suédois haussent la pression et ajustent mieux la mire à l'approche de la mi-temps. Hislop doit donc s'employer à deux reprises. D'abord sur un tir puissant de Wilhelmsson, qu'il écarte en corner (40e). Le portier trinidadien réalise ensuite une belle parade après un enchainement contrôle de la poitrine et frappe de demi-volée d'Ibrahimovic (42e). Grâce à cette belle détente de leur gardien, les Trinidadiens peuvent rentrer aux vestiaires sur un score de parité.
Seconde période: Trinité-et-Tobago tient le coup
Après une première période plutôt encourageante, les Antillais vont très vite déchanter. Pour un tacle les deux pieds en avant; Avery prend un second carton très logique et laisse ses coéquipiers à dix contre onze après moins d'une minute de jeu. Le plus affecté par cette expulsion ne semble paradoxalement pas Trinité-et-Tobago. Les joueurs de Beenhakker parviennent à vite se réorganiser et ne sont pas mis en danger. D'ailleurs, la possession de balle s'équilibre. Les Suédois ne se montrent pas vraiment inquiétants, et la première alerte a lieu sur leur but. Entré en seconde période, Glen part en contre et vient défier Shaaban: son tir puissant heurte la transversale du portier suédois, battu (59e).
Cette frayeur réveille les Nordiques, dont la réponse ne se fait pas attendre. La même minute, Ibrahimovic se retrouve esseulé au second poteau mais bute sur Hislop (59e). Par contre, il faut patienter dix minutes pour assister à une nouvelle tentative suédoise. Allback, rentré quelques instants auparavant, ne parvient pas à devancer le gardien trinidadien (69e). La physionomie de la rencontre n'évolue pas malgré les changements de part et d'autre.
Källström ne touche pas assez de ballons pour faire la différence, et Johnson manque de précision sur un centre au cordeau après avoir fait la différence sur le couloir (82e). Les joueurs de Trinité-et-Tobago résistent physiquement et dégagent sans souci les centres mal ajustés jusqu'au coup de sifflet final. Ils peuvent alors éclater de joie comme s'ils avaient gagné. Avec ce premier point pris en Coupe du monde, ces 23-là viennent en effet de marquer l'histoire de leur pays.
L'HOMME DU MATCH: Shaka Hislop (Trinité-et-Tobago)
Le portier de la sélection trinidadienne n'a pas eu beaucoup de travail à effectuer. Mais il a répondu présent sur les quatre arrêts qu'il a eu à faire. Après une entame difficile avec une faute de main commise, Hislop s'est repris, pour se montrer déterminant juste avant la pause sur la tentative d'Ibrahimovic. Pas mal pour un joueur qui a appris qu'il jouerait 30 minutes avant le coup d'envoi. De quoi donner confiance à ses coéquipiers.
L'Angleterre sans forcer
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Sans être transcendants mais forts de leur maîtrise au milieu de terrain, les Anglais ont battu le Paraguay (1-0), grâce à un but contre-son-camp signé du malheureux Carlos Gamarra. L'Angleterre n'a pas tremblé face à des Paraguayens limités.
ANGLETERRE - PARAGUAY : 1-0
But : Gamarra (4e, csc)
Après une première journée de compétition réjouissante, Anglais et Paraguayens n'ont pas lancé la deuxième sur un tempo très élevé. Sous la forte chaleur de Francfort, l'Angleterre s'est contentée de faire le minimum face aux Sud-Américains. Une victoire 1-0 qui n'en dit pas plus sur le potentiel des joueurs à la Croix de Saint-George mais qui peut néanmoins satisfaire Sven-Goran Erikkson. Son milieu de terrain a parfaitement étouffé son alter ego paraguayen et devrait permettre aux Anglais de voyager.
Première période : Le cauchemar du Paraguay
Juste le temps de vibrer au son de "God save the Queen" et les Anglais sont déjà partis à cent à l'heure. Sur le premier coup franc fouetté du pied droit de David Beckham, Carlos Gamarra a le malheur de s'élever plus haut que tout le monde et de tromper son propre gardien (1-0, 4e). Malheureux, Justo Villar n'a pas le temps de s'en remettre. Blessé sur une sortie au pied, le portier paraguayen doit laisser sa place à Aldo Bobadilla (8e). En presque dix minutes, le Paraguay a déjà mis un genou à terre et n'est pas loin de se coucher définitivement sur une tentative de Frank Lampard que le suppléant de Villar capte avec toutes les peines du monde (23e).
La défense sud-américaine peine face à des Anglais qui ne réalisent pourtant pas une entame de match exceptionnelle. La simple maîtrise du milieu de terrain par les Britanniques suffit à mettre les Albirojos en péril. David Beckham n'est d'ailleus pas loin de doubler la mise sur une belle frappe enveloppée (43e). Le Paraguay a du mal à s'approcher du but anglais. Il faut attendre la toute fin de la première période pour voir Nelson Valdez donner quelques frissons à Robinson sur une volée qui passe juste à côté (45+1e).
Seconde période : Soporifique
Quelque peu soporifique aux abords de la mi-temps, la partie ne repart pas sur des bases très emballantes. Michael Owen sort (54e) et Sven-Goran Eriksson semble se satisfaire de ce maigre avantage. Et les événements ne lui donnent pas tort. Le Paraguay tente bien de revenir mais les Anglais ne sont nullement inquiétés par les tentatives des Sud-Américains. Aux côtés d'un Santa Cruz éteint, Nelson Valdez se bat tout de même comme un beau diable. Et force Paul Robinson à s'employer (64e).
Du côté anglais, Peter Crouch disparait de la circulation et c'est Frank Lampard qui devient le leader offensif des champions du monde 1966. Son pied droit met Bobadilla en difficulté à deux reprises (73e, 88e). Mais le gardien des Albirojos s'en sort au prix de deux parades de qualité. l'Angleterre s'impose tout de même 1-0 et n'est pas loin d'avoir déjà un pied en huitièmes de finale. On peut imaginer que les Anglais capables de prendre trois points face à Trinité-et-Tobago.
L'HOMME DU MATCH : Frank Lampard (Angleterre)
Avec ses trois compères du milieu de terrain (Gerrard-Cole-Beckham), Frank Lampard a tenu la baraque anglaise et étouffé l'équipe nationale du Paraguay. Comme à Chelsea, le numéro 8 a fait le lien entre la défense et l'attaque. Et s'est permis de tenter sa chance à plusieurs reprises. En seconde période, Frank Lampard a donné du fil à retordre à Aldo Bobadilla.
LA DECLA : Sven-Goran Eriksson (Angleterre)
"Le plus important aujourd'hui était d'avoir les trois points. Nous les avons. Nous avons bien joué en première période, pendant 40 ou 50 minutes. Ensuite, nous avons commencé à souffrir pour garder le ballon, pour sortir aussi vite que nous voulions. Nous avons perdu notre rythme. Mais notre défense a été excellente. Je suis extrêmement satisfait avec ces trois points. Il y a deux ans, nous avions perdu à la dernière minute face à la France (2-1 lors du premier match de l'Euro 2004). Aujourd'hui, nous avons souffert à la fin, mais en football vous souffrez toujours. Et nous avons tenu. Le Paraguay est une équipe difficile à battre. Nous savons que nous devons mieux jouer pour aller en finale. Mais nous jouerons mieux. Je crois aussi que le température nous a gênés."

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Pour le premier match de son histoire en Coupe du monde, la Côte d'Ivoire a subi le réalisme de l'Argentine (2-1). A l'expérience, les hommes de Pekerman ont ouvert le score en première période avant de résister aux assauts des Eléphants, récompensés par un but de Drogba.
ARGENTINE - COTE D'IVOIRE : 2-1
Buts : Crespo (24e), Saviola (38e) pour l'Argentine ; Drogba (82e) pour la Côte d'Ivoire
Qualifiés pour la première phase finale de leur histoire, les Ivoiriens étaient déjà heureux d'être là. Une joie qui n'empêchait pas les coéquipiers de Didier Drogba de nourrir quelques ambitions. "En sept matches, on peut être champion du monde. Je pense quand même qu'on peut se permettre de rêver", espérait même l'attaquant de Chelsea. Mais leur premier match leur a fait perdre quelques illusions. Les Ivoiriens ont pris la mesure de l'écart qui les sépare encore des grosses cylindrées : expérience et réalisme, deux ingrédients qui ont fait la force de l'Argentine. A la baguette, Ayala et Riquelme furent les deux bourreaux de la Côte d'Ivoire. Le premier, en défense. Le second, en attaque.
Première période : Leçon de réalisme
Car les Ivoiriens démarrent la rencontre sans complexe, à l'image d'un Arthur Boka insaisissable dans son couloir gauche. Dès les premières minutes, les Eléphants font valoir leur potentiel offensif. Kanga Akalé trouvé ainsi la tête de Didier Drogba. Un classique mais qui ne trouve la cadre (4e). Ce sera d'ailleurs le péché mignon des Africains. Akalé, qui prend ensuite sa chance de loin, ne sera pas plus en réussite (6e). Mais la Côte d'Ivoire est rapidement rappelée à la réalité. Avec un quaturo Riquelme-Saviola-Crespo-Rodriguez, l'Argentine peut frapper à tout moment. Sous les yeux de Maradona, elle crée le danger sur sa première action. Sur un corner de Riquelme, Ayala propulse le ballon au fond des filets. Du moins le pense-t-il puisque Tizié bloque le ballon sur le poteau sans vraiment savoir s'il a franchi la ligne (14e). Les images ne semblent pas du même avis que l'arbitre...
La deuxième sera la bonne. Suite un coup franc de l'incourtounable Riquelme, Hernan Crespo, longtemps barré par Batistuta en sélection, sort de l'ombre pour reprendre un ballon qui trainait dans la surface (24e, 1-0). Un but plein d'opportunisme dont il a le secret. Kader Keita, titulaire surprise, tente de sonner la révolte mais il ne parvient toujours pas à accrocher le cadre (29e, 30e). Après un raté de Kalou, qui ouvre trop son pied face au but (34e), le Lillois règle finalement la mire mais bute sur Abbondanzieri (35e). Séduisante offensivement, la Côte d'Ivoire devait toutefois confirmer son manque de garanties en défense. Sentant le danger, l'Albiceleste frappaient ainsi à nouveau grâce à Saviola. Omniprésent, le lutin argentin part dans le dos de la défense pour aller battre Tizié de près (38e, 2-0). La Côte d'Ivoire apprend dans la douleur...
Seconde période : Drogba sauve l'honneur
Au retour des vestiaires, Henri Michel tente d'apporter du sang neuf en faisant entrer Aruna Dindane (56e) et Bakary Koné (62e). Mais le coeur n'y est plus. D'autant que les Argentins livrent une véritable démonstration de maîtrise tactique, coupant la relation Kalou-Drogba, pour gérer leur avantage. Les Eléphants s'enferment en effet dans l'axe où Ayala se régale. Riquelme, toujours lui, est même tout près de tripler la mise sur un nouveau coup franc dévié in extremis par Jean-Jacques Tizié (55e). Mais, dans l'ensemble, les Sud-Américains se content de gérer face à des Ivoiriens qui semblent parfois résignés. Il faut attendre les vingt dernières minutes pour assister au réveil des Ivoiriens. Sans doute trop tard.
Une frappe de Baky Koné, suite à un superbe travail de Drogba, sonne la révolte (69e). Profitant d'une baisse de régime des Argentins, Drogba tente de remettre son équipe sur les bons rails (70e). Le capitaine est finalement récompensé en réduisant le score d'un tir en pivot sur un centre de Dindane (82e, 2-1). Un but qui ne change rien. Pas plus que le but refusé à Maxi Rodriguez pour une position de hors-jeu (85e). Cette fin de match permet toutefois de rendre le bilan moins pénible pour cette première en Coupe du monde. Sans doute trop naïfs, les Eléphants ont appris à vitesse grand V et peuvent espérer des jours meilleurs. Il leur faudra toutefois réussir un exploit face aux Pays-Bas pour espérer poursuivre leur aventure...
L'HOMME DU MATCH : Javier Saviola (Argentine)
On ne l'attendait peut-être pas. Au côté d'Hernan Crespo, on pensait peut-être voir Carlos Tevez. Mais Pekerman a eu le nez creux en titularisant l'ancien Monégasque. Dans le creux de la vague il y a seulement un an, le "Conejo" a été l'un des grands artisans de la victoire des Argentins en première période. Dans tous les bons coups, incisif sur ses accélérations, Saviola a inscrit le second but de l'Albiceleste. Son bilan : 3 tirs, 1 but, 7 ballons perdus pour 33 joués et 25 passes.
LA DECLA : Didier Drogba (Côte d'Ivoire)
"Ce soir, je ne retiens que la défaite parce qu'on s'est incliné face une très bonne équipe d'Argentine, qui a été très réaliste comme souvent le sont les grandes équipes. Je pense qu'on peut avoir des regrets parce qu'on a eu quelques occasions franches. Mais bon, ça fait partie du jeu, et je pense qu'aujourd'hui, on n'a pas été ridicules. On a surtout essayé de poser beaucoup de problèmes à ces Argentins, malheureusement cela n'a pas payé. On a réussi à mettre les complexes de côté, une fois qu'on est entré sur le terrain, on a quand même montré qu'on n'avait pas peur d'eux. Malheureusement ils ont été plus réalistes."
