ERIC ABIDAL, quel regard portez-vous sur votre progression individuelle en équipe de France ?
E.A. : Moi, je n'aime pas trop parler d'individualités. On a des joueurs de qualité dans le groupe mais ce qui est primordial c'est le collectif. Il n'y a pas que moi qui ai été titulaire trois fois. La défense dans son ensemble n'a pas trop bougé pendant les matches de préparation. On n'a pris qu'un seul but (sur penalty contre la Chine mercredi), pour la confiance c'est bien.
Vous avez l'impression d'avoir changé de statut chez les Bleus ?
E.A. : Je ne suis pas trop du genre à me dire que je me suis imposé. J'essaie de donner mon maximum dès que je suis sur le terrain. C'est vrai que c'est toujours plus agréable d'être sur la pelouse au coup d'envoi. Mais ne comptez-pas sur moi pour dire: être titulaire ou ne pas être titulaire. Je pars toujours dans l'optique de faire mon match à 100%. Si je dois être sur banc, c'est pareil : c'est pour rentrer et tout donner. On sent qu'il y a des joueurs qui poussent et qui eux aussi veulent jouer, donc on se doit d'être performant, et si on ne l'est pas, on sait que derrière, il y a quelqu'un qui sera à 100%.
Quelle est la force du groupe ?
E.A. : Peut-être que certaines personnes doutent de nous mais nous, notre force est interne. Il y a un esprit de groupe, de compétiteurs. C'est un esprit de guerriers. Il n'y a pas d'anciens, il n'y a pas de jeunes. Tout le monde est prêt à la aller à la guerre pour son partenaire. C'est ce qui ressort de tous les discours au sein du groupe. On vient de faire trois matches de préparation et, au fil des matches, on a vraiment senti que l'équipe de France était une vraie machine, un rouleau-compresseur parce qu'on a fait trois bons résultats.
Vous sentez la pression monter ?
E.A. : La pression va monter jour après jour. Mais ce qui est primordial, c'est d'être à 100 % le jour J. Maintenant, on a quatre jours pour préparer le match contre la Suisse. Ce n'est plus un match de préparation, c'est la vérité. La pression va monter. Mais la pression, c'est positif. Quand on entre sur le terrain, c'est la guerre, pas pour blesser les adversaires mais pour leur montrer que aujourd'hui ce n'est pas leur jour. Ce qui est sûr, c'est qu'on sera opérationnels le 13 juin. On sait que c'est le top niveau, c'est plus fort que la Ligue des Champions. Mais si l'équipe de France est concentrée, elle ira au bout.
On parle beaucoup de Franck Ribéry. Que pensez-vous de lui ?
E.A. : Il a un peu le même état d'esprit que moi. Il chambre beaucoup, il rigole. Sur le terrain, je ne vais pas dire qu'il chambre les adversaires mais on sait qu'il possède beaucoup de qualités, il apporte beaucoup de vivacité et de technique. A chaque fois qu'il est rentré, ça a été payant et ça a servi au collectif. Il fait partie de ses joueurs qui peuvent faire la différence à n'importe quel moment du match. Les anciens ont très bien accueillis les jeunes joueurs. Donc on a un peu plus de confiance et on est moins timides.
Peut-il être la solution pour rééquilibrer le côté droit ?
E.A. : Ça, c'est votre avis. Moi, je pense que le côté droit va très bien ! Il est aussi fort que le côté gauche. Tous les joueurs dans le groupe veulent jouer mais il faut avoir la bonne formule au bon moment.
A gauche, votre entente avec Malouda semble bien fonctionner. Cela aide de jouer avec un partenaire de club ?
E.A. : Oui, c'est toujours plus facile. On a joué deux saisons ensemble. On se connaît. On sait comment gérer nos efforts. Je connais les déplacements de Flo, comment il aime prendre les ballons. A partir du moment où je peux me retrouver en position de centrer, c'est bénéfique pour nous. Il n'y a que comme ça que nous pourrons nous créer des occasions. A mon poste, c'est toujours important de pouvoir dédoubler. Mais ce qui est primordial, c'est de bien défendre. Je ne sais pas si on a gagné notre place tous les deux. On a fait des bons matches de préparation, mais il ne faut pas en rester là. Le côté gauche plus fort que le droit? A mon avis, je ne centre pas mieux que Willy Sagnol...
Avez-vous des nouvelles de Djibril Cissé ?
E.A. : Djibril s'était préparé pour pouvoir faire l'aventure avec nous. Malheureusement, il se blesse gravement. On pensera à lui tout au long de notre parcours. Mais il va bien. Son téléphone n'était pas branché mais les docteurs nous donnent des nouvelles. Il me semble qu'il doit venir nous voir. De toute façon, même s'il est blessé, il fait toujours partie du groupe France. Ça va nous donner plus de force pour aller de l'avant.
Comment votre coéquipier Sidney Govou a-t-il été accueilli ?
E.A. : C'est sûr qu'on aurait tous préféré que Djibril soit opérationnel mai on a la chance d'avoir de bons joueurs en cas de pépin. Donc il a été bien accueilli. Il y a eu des petits applaudissements pour lui dire bienvenue. Mais il sait qu'on est tous dans le même bateau et qu'il faut tout faire pour aller au bout. Notre objectif; c'est de gagner tous les matches pour soulever la Coupe.