La nouvelle formule de qualification en trois périodes, respectivement de 15, 15 et 20 minutes, n'est pas encore au point... Cette saison, des moments d'incertitude avaient parfois pesé sur le déroulement de cette séance qui définit progressivement la grille de départ. Rien en comparaison de ce qui est survenu au Nürburgring...
Samedi, alors que la première partie battait son plein, le chrono s'est bloqué sans raison sur un drapeau rouge sorti à 3 min 28 sec de la fin. Regrettable pour les six pilotes sous la menace d'une élimination, dont Franck Montagny (Super Aguri), qui a dû stopper sa tentative. "C'était un peu compliqué", a expliqué le débutant tricolore. "On a changé le set-up pour cet après-midi. La voiture était très survireuse. L'arrière glissait beaucoup, le train avant était assez "soft", ce qui entraînait beaucoup de difficultés. J'ai fait un tête-à-queue sur mon premier lancé. On avait deux autres tours et ce n'était pas un soucis. Je suis reparti, et dans mon tour lancé, le bon, mon ingénieur m'a appelé pour me dire 'Drapeau rouge !, drapeau rouge !" et qu'il fallait rentrer. Je suis rentré, et là, le feu était redevenu vert. Voilà (rire décontracté) !"
Autre instant de confusion, Jacques Villeneuve (BMW) a fait pendant quelques instant partie des éliminés, lorsqu'un chrono valant la 7e performance globale lui a permis de participer à la 2e des trois sessions.
Décidemment chaotique, polémique, la qualification a été ponctuée par les protestations de Giancarlo Fisichella (Renault) devant le stand BMW, quelques instants après le terme de la 2e partie. 13e et éliminé, l'Italien est allé dire -en italien- sa façon de penser au Canadien, qu'il a accusé de l'avoir gêné dans sa dernière tentative alors qu'il cherchait à rentrer dans le top 10.
"Tout ce que je peux dire c'est que je suis très énervé, comme cela s"est très certainement vu à la télévision" , s'est emporté Fisico. "Selon moi, le comportement de Villeneuve est tout à fait inacceptable. En tant que pilote, nous savons que si l'on sort des stands, il faut laisser passer les autres pilotes déjà lancés. Mais Villeneuve ne s'est pas poussé et m'a gêné tout au long du dernier secteur. J'ai perdu beaucoup de temps, ce qui m'a véritablement privé de la super pole où j'avais pourtant ma place."
Sanglé, casqué car en plein préparatifs pour disputer une place parmi les dix premiers, le champion du monde 1997, qui parle couramment italien, n'a pas voulu entrer dans le jeu -assez pathétique- du Transalpin, pour la deuxième fois de suite hors du top 10 au départ.
"Fisichella semble très en colère mais je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé", s'est défendu Villeneuve. "Je pense que j'étais devant lui et j'ai essayé de m'effacer de sa trajectoire. Peut-être l'ai-je un peu ralenti mais je ne pense pas qu'il ait été si près de moi. Je vais aller le voir pour m'expliquer car je ne n'ai pas fait cela volontairement."
Après enquête, les commissaires de course ont jugé Villeneuve coupable d'avoir entraîné une gêne involontaire. JV a vu annulés ses trois meilleurs temps de la troisième et dernière phase de la qualification, ce qui l'a fait reculer de la 8e à la 9e place.