Fernando Alonso (Renault) a remporté dimanche à Barcelone le Grand Prix d'Espagne de Formule 1, 6e épreuve du Mondial, s'imposant pour la première fois devant son public. Le champion du monde, qui a reçu son trophée des mains du roi d'Espagne Juan Carlos, a devancé l'Allemand Michael Schumacher (Ferrari) et la seconde Renault de Giancarlo Fisichella.
Parti de la pole position, Alonso a dominé la course de la tête et des épaules pour finalement signer la 11e victoire de sa carrière, la troisième en six courses cette saison. Il a ainsi repris deux points d'avance au Championnat du monde sur son poursuivant immédiat Michael Schumacher. L'Espagnol compte 15 points d'avance sur l'Allemand. Chez les constructeurs, Renault a effectué une excellente opération et conforté sa place de leader, la seconde Ferrari de Felipe Massa terminant 4e derrière Fisichella.
Des doutes..
"Nous avions des doutes avant le départ". Cette confidence de Fernando Alonso (Renault) en dit long sur la pression qui pesait sur les épaules du champion du monde. L'homme est aussi solide que sa monoplace est fiable. Cette première victoire sur ses terres, devant Michael Schumacher (Ferrari) et Giancarlo Fisichella (Renault), confirme la puissance de Renault et la capacité de l'écurie championne du monde à rivaliser avec Ferrari en termes de stratégie. Le passage de trois arrêts à deux seulement -option redéfinie lors du premier ravitaillement- prouve le grand talent de chaque membre de l'écurie française.
Pour les leaders, ce fut une course sans histoire et sans trop d'espoirs pour Ferrari, comme l'explique Michael Schumacher. "Ce week-end se présentait plutôt bien, j'étais vraiment confiant. Mon premier objectif était de dépasser Fisichella pour revenir sur Fernando et le mettre sous pression. Mais aujourd'hui très clairement nous manquions de vitesse", juge un Schumacher visiblement déçu.
Très vite après le feu vert, les Renault se sont échappées pour se constituer un petit matelas de secondes, sur lequel pourtant Alonso ne pouvait réellement se reposer."Nous savions qu'il fallait attaquer et creuser un écart. Nous étions partis sur trois arrêts. Et puis j'ai compris que les Ferrari n'étaient pas si menaçantes". L'écurie française a choisi de changer de stratégie s'appuyant sur les qualités de sa monoplace et sur le talent de son champion du monde.
Emotionnellement très fort
Seule petit ombre au tableau, le passage de Fisichella dans les graviers et quelques secondes perdues. L'Italien monte néanmoins sur la troisième marche du podium. Après sa victoire à Sepang, Fisichella a connu quelques soucis. Barcelone n'est que son deuxième podium de la saison. Son équipier en compte six : 3 victoires et 3 deuxième places.
On est loin du drapeau à damier final d'Interlagos, en octobre prochain. "Il y a une semaine j'étais moyennement satisfait de n'avoir repris que deux points à Fernando. Aujourd'hui je suis plutôt satisfait de n'en perdre que deux, souligne un Schumacher philosophe. La saison est longue, les choses s'équilibrent toujours au fil du temps."
Le visage fermé du champion allemand en disait long sur des espoirs déçus. Sans doute avait-il imaginé, au vu des tests hivernaux ici, et de ce début de weekend, faire trébucher les Renault, une troisième fois.
Renault a repris l'avantage et jamais les R26 n'ont paru en danger. Pourtant Alonso effectuait sa deuxième course avec le même bloc moteur. "Je n'ai pas eu un seul problème, avoue Fernando Alonso. En fin de course, je contrôlais les affaires parfaitement. J'ai vu que Michael Schumacher ne revenait pas... Alors j'ai apprécié les cinq derniers tours... devant cette foule énorme. Jamais je n'avais vu les tribunes aussi bleues!!! Sur le plan émotionnel c'était fort et surtout très différent ce que j'avais pu vivre jusqu'à présent".
Et ce n'est sans doute pas fini !
