ESPAGNE - ARABIE SAOUDITE : 1-0
But : Juanito (36e)
L'Espagne a envoyé un message : Il va falloir la prendre au sérieux. Après ses deux premiers succès, Luis Aragonés avait décidé de remanier complètement son équipe contre l'Arabie Saoudite. Avec pas moins de six débutants en Coupe du monde sur le terrain au coup d'envoi, le sélectionneur espagnol avait décidé de reposer ses titulaires et de tester ses remplaçants. Et "El Abuelo" n'a pas été déçu du comportement de ses joueurs.
Dominateurs dès le début de ce troisième match, les Espagnols n'ont jamais été vraiment inquiétés. Luis Aragonés possède une belle réserve de joueurs pour jouer son jeu de passe très exigeant. S'il avait un doute, il sait désormais qu'il pourra compter sur son banc pour apporter un peu de fraicheur dans son système très exigeant en 4-3-3. Une chose est sûre : avec cette génération, l'Espagne peut écrire une page de son histoire en Coupe du monde.
Première période : L'Espagne déroule
Dès les premières minutes de la rencontre, les Espagnols montrent leur qualité. Ils ont la maitrise du match mais ne cherchent pas à emballer le match. Le rythme est peu soutenu et les coéquipiers de Raul semblent s'en contenter. Au fur et à mesure, ils vont tester les qualités de Zaïd, le gardien saoudien. Après une action trop personnelle de Raul (12e), Joaquin place une première frappe de 20 mètres plein axe qui passe au-dessus (15e). Au fil des minutes, l'Espagne monte en puissance tranquillement.
Alors que l'Arabie Saoudite n'est rentrée qu'une seule fois dans la surface en première période (40e), les occasions se multiplient pour les Ibériques. Sur un beau tir de Reyes, Zaïd est obligé de faire un bel arrêt pour sauver les siens (18e). Dix minutes plus tard, Albelda puis Joaquin tentent également leurs chances de loin mais le portier saoudien a la main ferme et dégage en corner. La belle période de Zaïd ne va pas durer. Sur un coup franc placé à gauche, Reyes dépose le ballon sur la tête de Juanito. Zaïd est pris de vitesse et ne peut qu'aller chercher le cuir dans ses filets. Malgré une belle reprise de Reyes sur un centre de Joaquin (44e), le score en reste là à la pause.
Seconde période :Les Saoudiens se réveillent
Dès le retour des vestiaires, les Espagnols vont poursuivre leur promenade de santé. Ils sont sereins et jouent sans précipitation. Les coéquipiers de David Villa, rentré à la mi-temps à la place de Raul, font tourner le ballon avant d'accélérer pour faire la différence. Grâce à ce jeu posé, Reyes se procure une première occasion à la suite d'un beau jeu en triangle mais sa frappe passe à côté (47e). Peu de temps après, Zaïd est encore obligé de s'employer sur une frappe d'Antonio Lopez à la suite d'un bon travail de Villa (49e).
Très en vue, Joaquin est omniprésent sur le front de l'attaque espagnole. Les joueurs de Luis Aragones s'appuient sur l'explosivité de David Villa pour faire la différence mais Zaïd est toujours impeccable sur des tentatives de l'attaquant de Valence et Joaquin (59e, 61e). Les Espagnols tombent dans la facilité. Ils arrivent trop tranquillement dans la dernière zone et manquent de concentration dans le dernier geste. Les Saoudiens profitent d'une baisse de régime adverse pour se montrer enfin dangereux mais Sulimani (70e) et Masaad, qui manque l'immanquable (89e), n'arrivent pas a tromper la vigilance de Cañizares. Après cette victoire bien maitrisée, les Espagnols attendent désormais la France ou la Suisse ou la Corée pour un beau choc en huitième de finale.
L'HOMME DU MATCH : Joaquin (Espagne)
Joaquin a illuminé de son talent le stade du Fritz-Walter Stadion. Omniprésent du début à la fin de la rencontre, le milieu de terrain du Betis Séville a démontré qu'il était peut être plus qu'un remplaçant. Multipliant les centres et les percées, il a dynamisé le jeu des Espagnols. Avec 59 ballons joués pour 5 perdus, l'Espagnol a démontré qu'il pourrait apporter beacoup dans les prochains matches.
LA DECLA : Luis Aragones (sélectionneur de l'Espagne)
"Il y a eu de tout dans ce match, mais plus de choses négatives que positives. Nous avons été à la merci de l'adversaire. Il n'y a pas d'excuses quand vous ne courrez pas comme l'équipe d'en face. En seconde période ils ont été meilleurs que nous. Cette équipe d'Arabie saoudite m'a plu mais je la connaissais déjà. Nous ne les avons pas pressés devant. Ils auraient pu gagner. Je suis content d'avoir obtenu neuf points. Maintenant le Mondial commence avec les 8e de finale. Peu importe qui nous allons affronter (Suisse, Corée du Sud ou France). Ce sont trois équipes très dangereuses et il faudra beaucoup lutter."